Congrès du Snacking 2014, créativité et marketing étaient au rendez-vous

25 Juin 2014 - 4629 vue(s)

Début juin, au 5è congrès du snacking, les sociétés d’études nous ont rappelé la morosité du marché et sa très timide reprise à coup de chiffres, tableaux et graphiques. Pas de scoop non plus du côté des industriels, de la grande distribution ou des opérateurs des lieux de transit ou de transport qui poursuivent leur avancé. Voici plutôt quelques pépites et mes impressions toute personnelles.

              

NOUVEAU, LES ATTENTES CONSOMMATEURS

Food Service Vision a présenté en avant première les résultats d’une enquête d’un genre nouveau sur les attentes consommateurs concernant le snacking. Elle a réservé quelques surprises et révélé des faits intéressants :

  • Le prix pèse désormais 94% dans les attentes des clients
  • 90%, pas moins, souhaitent des promotions fortes
  • 84% sont en faveur des produits locaux et ils apprécient de plus en plus le fait maison (comme en restauration traditionnelle)
  • Un burger ou sandwich végétarien est le critère de choix du restaurant pour 36% des consommateurs
  • Pouvoir manger d’une seule main serait idéal, l’autre servant à envoyer des SMS ou à jouer à Candy Crush…

GUEST STAR, PHILIPPE BLOCH

             

Son passé en tant que fondateur de Columbus Café ne lui a jamais sapé le moral malgré un débarquement brutal qui a dû le blesser. Car le pro du rebond et de l’enthousiasme c’est lui : un moteur, une locomotive, un motivateur de troupes comme il n’en existe trop peu en France. Il nous a livré avec beaucoup d’humour plein d’anecdotes relatées dans ses livres, toutes basées du vécu, sur la vraie vie ; bref, une intervention sans théorie fumeuse, à l’américaine, comme on aime et qui fait du bien ! Et une remarque positive à l’égard de Nicolas Riché, actuel dirigeant de Columbus, qui fait évoluer la chaîne comme un caméléon pour lui éviter de finir tel un dinosaure (les amateurs apprécieront).

 JOCELYN OLIVE, DG BURGER KING FRANCE

Il explique posément le plan de développement de BK en France. Curieusement, il a positionné l’enseigne en tant que challenger, citant McDonald’s à de nombreuses reprises mais sans mot dire sur Quick qui dispose quand même 450 restaurants et réalise un CA d’un milliard d’Euros. Trois opérateurs solides ce serait une situation unique sur le marché du burger en Europe. Cela m’a incité à poser la question qui brulait les lèvres de toute l’assistance : « le rachat de Quick par BK est-il une hypothèse ? ». Démenti relativement formel mais sitôt repris par la presse trop contente de n’avoir pas eu à poser la question. Personnellement, je considère que cette piste pourrait refaire surface en 2015. Mais à court terme, les prochaines ouvertures de BK se feront sous des formes variées d’acquisitions de sites. 

             

Par ailleurs, Le DG a répété à l’envie que la moyenne d’âge chez BK, à commencer par le PDG monde, se situait dans la trentaine. Eriger la jeunesse comme facteur clé de réussite va à l’encontre d’innombrables exemples, à commencer par celui incarné par Ray Kroc qui a acheté les six restaurants des frères McDonald en 1961, a inventé la franchise moderne et a dit « McDonald’s n’est pas dans le hamburger business mais dans le people business » à l’âge de… 59 ans. Une vision nouvelle de la façon d’exercer le métier pour celui qui allait créer un numéro un mondial et annonciatrice des campagnes des années 2000 « venez comme vous êtes » et « I’m loving it ». Et je laisse à chacun le soin de connaître l’âge de l’actuel PDG de McDonald’s France et Europe du sud, un homme toujours à l’avant garde en marketing et communication comme en témoigne la dernière campagne d’affichage qui fait entrer avec audace la marque dans la culture pop art.

             

LES CONCEPTS INNOVANTS OU DEROUTANTS

Parmi les dix présentations nous avons noté des réalisations un peu compliquées ou déroutantes comme Firmin, une sandwicherie qui mêle plats chauds, frites maison et pain low cost (0,60€ la baguette) ou Merci Jérôme qui propose de la « French Bouffe », ou encore Gagao avec une restauration tout chocolat.

                    

Et puis il y a eu des concepts innovants, uniques, tendance et prometteurs ou déjà solidement implantés avec Sushi Daily (250 kiosques en GMS), Llaollao (Frozen Yoghourt), Waffle Factory (gaufres salées et sucrées), Fine Lalla et Our Kebab (respectivement restauration marocaine « gastro » et kebab « chic », Bottega Romana (des pizza à la part, une enseigne de diversification pour Sushi Shop), sans oublier, l’incontournable segment du gourmet burger, dans lequel le nombre d’acteurs croit de façon exponentielle, représenté ici par l’un des pionniers, 231 East Street, l’enseigne créée par Cédric Moulot et déjà forte de huit points de vente en France.

En attendant que se crée, un jour, un salon du burger sous toutes ses formes où il y aurait énormément de participants, de visiteurs et de candidats à la franchise (!), félicitons les organisateurs pour ce 5è Congrès du Snacking et souhaitons un succès réitéré lors de sa prochaine édition.

 

 

 

Thierry Poupard est consultant spécialisé dans le marketing de restauration, enseignant de Restaurant Marketing à l’école Le Cordon Bleu. www.service-attitude.com

Commentaires (1)
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Par ISEMA le 15/07/2014 à 17:25
Merci pour cet aperçu des tendances sur le marché du snacking.Nos étudiants en commerce agroalimentaire seront friands des premiers résultats d'enquête sur les attentes consommateurs !
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