La restauration en France continue de souffrir

3 Novembre 2014 - 2854 vue(s)

La 6è édition de Visions (ex Premières Visions), organisée par le Leaders Club au Conservatoire National des Arts et Métiers, réunissait ce lundi 3 novembre la profession pour échanger autour de l’actualité de la restauration hors-domicile. A cette occasion, Maria Bertoch, Industry Expert de la Division Foodservice Europe du cabinet NPD Group, a dressé un bilan, au trois quart de l’exercice 2014, pour le moins mitigé d’une restauration qui continue de subir les effets d’un contexte économique peu favorable. Si à fin septembre, le marché se stabilisait en valeur avec un CA dégagé tous segments confondus atteignant les 54 Mds€ (+0.2%), le nombre de visites,  à 9.9 milliards d’occasions, continue de reculer de 0,9% par rapport à l’an dernier aggravant l’érosion entamée depuis 2009 (-3.5% au cumulé). Le ticket moyen, à 5.5€ toutes occasions confondues (autour de 8.60 sur le déjeuner) progresse quant à lui de 1,1% « mais cette hausse est surtout poussée par la hausse des tarifs et la TVA, pas par une hausse du nombre d’items, 2,7 par occasion, qui a reculé de 7% depuis 2009 », souligne Maria Bertoch, NPD Group. La France fait tout de fois mieux que L’Italie (-2% du nombre de visites) et L’Espagne (-1,4%) mais moins bien que l’Allemagne (-0.2%) et surtout la Grande Bretagne qui profite de perspectives économique plus reluisantes pour augmenter sa fréquentation de +0.9%.

Une restauration rapide pénalisée

« Si la restauration rapide a pu un temps profiter de la crise, elle est cette fois-ci vraiment impactée », a ainsi souligné la spécialiste. Le segment recule ainsi sur son segment quasi historique des 18-24 ans car le fast food devient de plus en cher ainsi que sur les familles. Le retail souffre également du fait de la baisse du nombre de visites snacking ». Toutefois, le moment du déjeuner résiste bien grâce à la persistance du besoin fonctionnel.  Le petit-déjeuner fait encore mieux en progressant de +2% entre 2009 et 2014 dans un contexte pourtant peu favorable. A méditer pour les restaurateurs…

Parmi les critères de choix pour consommer hors-domicile, la spécialiste a ainsi cité la convivialité et le partage (+6% vs 2009) et le prix attractif (+7 points) mais aussi la recherche de la qualité produits et de nouveaux goûts. A l’inverse, la fidélité à la marque est en net recul avec des consommateurs de plus en plus zappeurs qu’il est difficile de fidéliser. Parmi les axes de réflexion à creuser par les restaurateurs pour 2015,  les actions sur le prix et la fidélisation client arrivent logiquement aux premiers rangs. « Un client qui profite d’une remise commerciale va consommer en moyenne 3,4 items en restaurant, c’est donc un bon moyen de l’attirer et de le faire finalement consommer davantage ». Par ailleurs, pour Maria Bertoch, le segment des 50 ans et +, « en hausse du nombre de visites depuis 5 ans avec un fort pouvoir d’achat et davantage de temps » est également une population à soigner.

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