Les clivages entre restauration à table et rapide disparaissent

21 Juin 2011 - 3173 vue(s)

Spécial Congrès du SnackingLe 9 juin dernier, Thierry Poupard, spécialiste en marketing de la restauration a pu assister au Congrès du snacking dont le thème était « Relevez les nouveaux défis du snacking ». Il fait part de quelques impressions majeures qu'il en a retirées. En fait, trois tendances, vraies, lourdes et durables.

 

La première est que le clivage entre restauration assise à table et restauration rapide sur place ou à emporter s’estompe en ce qui concerne le déjeuner. Ce n’est plus un épiphénomène. Aux Etats-Unis, c’est le fast casual. Démonstration en a été faite par Eric Vincent (DG du Groupe Flo) lors de la présentation du nouveau Red d’Hippo à La Défense où l’ensemble du mix marketing a été conçu pour pouvoir déjeuner en 30 minutes ou acheter à emporter. Cela s’appelle une extension d’enseigne. De l’autre côté on assiste à première mondiale pour McDonald’s qui teste actuellement en France le service à la table. On comprend bien que les barrières sont en train de tomber.

 

Le second phénomène qui se généralise est encore une question de frontière ; celle entre la restauration rapide et la distribution. Des personnes des groupes Casino, Franprix et Carrefour ont exposé leur stratégie, leurs concepts mais aussi leurs difficultés. Car, pour la grande distribution la difficulté réside dans un changement radical de métier. Une carte ou un menu board ne se gère pas comme un linéaire et il ne suffit pas de sélectionner les produits dans les rayons pour en faire une offre de repas. Fortes de leur puissance, ces chaînes accélèrent leur développement en centre-ville et la conquête des parts de la  clientèle du déjeuner s’annonce rude.

 

Enfin, un autre thème est apparu de façon récurrente, celui de la qualité. Tout sauf une préoccupation nouvelle, mais la tendance est bien là dans la restauration rapide que ce soit avec le bio, les viandes d’origine ou les produits labélisés. Et un nombre croissant d’indépendants se disent que l’on peut proposer un sandwich ou un kebab de qualité. A ce titre, l’intervention du chef étoilé Thierry Marx (Chef des cuisines du Mandarin Oriental à Paris) fut très remarquée. Il a parlé de l’offre aussi pléthorique que qualitative en « cuisine de rue » dans certains pays d’Asie ou de « street food » aux USA et il a présenté la formation qualifiante (diplôme CQP) qu’il a mise en place au lycée de Blanquefort à destination des demandeurs d’emplois. Résultat : « 82% des candidats se sont installés pour lancer leur entreprise de restauration de rue ». Et il milite pour que les écoles hôtelières intègrent une formation dédiée au snacking. Une brillante contribution faite par un homme décomplexé, clair, souriant, pour qui tout est possible et aimant ce qu’il fait. Chapeau bas, chef, pour cette positive attitude.

Service Attitudes

Tags : Dan Cebula
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