Etes-vous burger ou baguette, snacking ou restauration à table ?

16 Janvier 2013 - 3068 vue(s)

Peut-être vous a-t-il échappé que le fait marquant de ce début d’année en termes de produits nouveaux est le lancement des trois menus « casse-croute » de McDonald’s. Un sandwich baguette à base de galette de pommes de terre décliné en trois ingrédients principaux, bœuf, poulet et jambon-fromage, accompagné d'une boisson. Les seuls menus sans frite – une vraie révolution ! – vendus au prix très compétitif de 4,50 €, l’offre la moins chère de la gamme.

Il ne s’agit plus d’une simple incursion dans le marché du sandwich comme ce fut le cas avec le McBaguette l’an passé mais d’une véritable stratégie de conquête de trafic ciblée sur les sandwicheries, les boulangeries et les grandes surfaces.

 

Ce lancement hors du commun suscite un certain nombre de réflexions :

  • Il ne s’agit pas là d’une classique extension de gamme mais d’une diversification.
  • Avec trois produits supplémentaires, l’offre s’agrandie encore et McDonald’s propose en France deux fois plus de produits qu’il y a dix ou cinq ans.
  • La barrière entre les segments du hamburger et du sandwich vient de tomber. D’autant plus que Paul l’enseigne iconique de boulangerie à la française, forte de 340 points de vente dans l’Hexagone, vient de lancer une gamme de 4 burgers à moins de 5€ boisson comprise.
  • Avec les quelques 1 300 unités du réseau McDonald’s, le phénomène va être massif et visible.
  • Le succès devrait être au rendez-vous s’il amplifie celui du McBaguette : plus de dix millions de McBaguette ont été dégustées en avril-mai puis en octobre-novembre. Le sandwich s'est retrouvé sur un tiers des plateaux lors de ces deux périodes, ce qui en a fait la deuxième meilleure vente derrière le Big Mac !
  • Le leader mondial de la restauration rapide, dont la France est le deuxième marché derrière les États-Unis (4,19 milliards d'euros de volume d'affaires en 2011), est un bon exemple de l’application de la fameuse règle du « Think Global, Act Local ».

 

La restauration à service à table évolue, elle aussi, mais de façon beaucoup plus feutrée. Par exemple, les chaînes du segment grill ont emprunté aux fast food à l’anglo-saxonne les burgers pour les introduire dans leurs offres, mais il s’agit de simples extensions de gamme pour répondre aux attentes des consommateurs avec des produits plus économiques même si leur niveau de prix est largement au-dessus d’un Big Mac ou d’un Giant de Quick. En fait, ce sont juste des produits de substitution et pas de conquête, puisque leur objectif est plus de maintenir la part de marché que d’attaquer la concurrence car toutes les enseignes ont suivi le mouvement.

La seule démarche remarquable en restauration traditionnelle est due à la La Pataterie. Créée en 1996 en Corrèze, l’enseigne compte aujourd’hui 140 unités. Un concept innovant lors de sa création, qui reste unique à ce jour et repose sur un tripode : des produits signatures à base de pommes de terre fourrées au bon goût du terroir, la chaîne à service à table la plus économique et des implantations exclusivement dans des villes moyennes. Ces trois fondamentaux de son positionnement ont permis à cette jeune chaîne de briser la barrière avec la restauration rapide au niveau du prix en proposant sept plats à moins de 7 € et celle de l’expansion coûteuse en osant s’implanter en dehors des sites et des zones disputés par toutes les grandes chaînes. Ainsi, La Pataterie (restauration à table) se place, juste derrière Subway (sandwicherie) en termes d’ouvertures en 2012. En pleine crise…

Il ne vous reste plus qu’à décider si êtes-vous plutôt burger ou sandwich baguette, snacking ou restaurant avec service à table. Et encore, est-il besoin aujourd’hui de choisir son camp ? A chacun sa réponse.

 

Par Thierry Poupard pour Snacking.fr 

www.service-attitude.com

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