Vincent Quandalle, président du Snarr : des combats à mener unis

30 Janvier 2014 - 3169 vue(s)

Accord sur le temps partiel, titres-restaurant, dématérialisation, réglementation à venir sur les allergènes, guide de bonnes pratiques, ouverture 7j/7, le Snarr est sur tous les fronts. Vincent Quandalle qui a repris la présidence du Syndicat de l’alimentation et la restauration rapide au printemps 2013, fait un point avec France Snacking sur les sujets majeurs d’actualité pour la branche. Une profession qui doit rester selon lui unie pour peser face aux pouvoirs publics pas forcément bienveillants à son égard.

Comment se porte la restauration rapide après une année chaotique ?

2013 a été une année compliquée pour la restauration en général mais aussi pour notre branche notamment sur les 7 premiers mois de l’année. Pour autant la situation semble s’être redressée en fin d'exercice et le bilan devrait être neutre alors que nous recevons les dernières données de nos adhérents. Nous traversons une crise rampante bien plus longue et plus sournoise qu’en 2008 où nous avions à l’époque profité de transferts de clientèles. Les effets destructeurs de la crise sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat des consommateurs et sur leur moral ont détourné l’an dernier une partie d’entre eux de la restauration hors domicile dans toute sa diversité. Il faut ajouter à cela une météo particulièrement capricieuse dont l’impact négatif n’a pas été négligeable sur l’activité de nos métiers.    

Le paysage syndical semble évoluer avec l’arrivée de l’association Alimentation et Tendances qui veut faire entendre une autre voix ? Quelle est votre position ?

Le Snarr est le seul syndicat patronal représentatif de la restauration rapide avec près de 1500 adhérents, plus de 3000 établissements et près de 130 enseignes. Son conseil d’administration incarne toute la diversité de la branche de la sandwicherie aux hamburgers en passant par les pizzas, les coffee-shop, les pâtes. Je souhaite travailler dans le sens d’un syndicat fort, pluridisciplinaire mais unitaire et investi pour défendre les intérêts de notre profession dans toutes ses composantes. Ceci grâce à une équipe compétente, des juristes attitrés et la tenue de commissions animées par des représentants opérationnels de chaque enseigne. Certaines divergences tactiques au sujet de la TVA ont créé il est vrai des remous fin 2012. Ce qui a entraîné certaines enseignes à se tourner également vers l’association que vous citez. Pour autant, rappelons que la plupart de ces chaînes, à une ou deux exceptions, sont restées adhérentes au Snarr et que tous les votes ont toujours remporté l’unanimité y compris sur la fiscalité. La TVA à 10% est aujourd’hui actée, tournons la page et travaillons sur les sujets d’actualité comme nous l’avons fait avec succès concernant notamment le temps partiel. C’est en étant unis et en parlant d’une seule voix que nous resterons puissants  face à des pouvoirs publics qui n’ont pas toujours une écoute constructive.

En quoi l’accord sur le temps partiel signé récemment est-il un succès ?

C’est le tout dernier témoignage qui illustre parfaitement cette longue tradition de dialogue social qui anime le Snarr et qui nous a permis bien des fois d’être parmi les premières branches à traduire dans notre convention collective, de nombreuses avancées sociales. Ce fut le cas pour les 35 heures par exemple. Depuis 1988, date de la Convention collective, 60 avenants et accords ont permis de faire évoluer celle-ci en fonction des spécificités de nos métiers. Concernant cet accord récent sur le temps partiel qui s’inscrit dans le projet de sécurisation de l’emploi, plus de 10 commissions mixtes paritaires se sont tenues en 6 mois. Une concertation constructive qui a débouché sur de vraies réponses sur les heures complémentaires, la durée du travail portée de 22h à 24 heures, les coupures qui passent de 2h à 5h ou encore de préciser les termes et usages des avenants. En outre, le calendrier de mise en œuvre a été accéléré au 1er janvier 2015 alors que la loi avait prévu une mise en place effective le 1er janvier 2016. C’est un bon accord à la fois pour nos salariés et pour nos entreprises.

Quels sont vos combats pour 2014 ?

Le titre restaurant est un vrai sujet d’actualité alors qu’on parle de plus en plus de dématérialisation. Par ailleurs, nous avons vivement contesté la politique de commissionnement de ces titres de paiement menée par les émetteurs avec des augmentations que nous avons jugé abusives. De l’ordre de 150% sur 8 ans. Cette protestation a porté ses fruits puisque nous avons obtenu de la part de certains émetteurs, des tarifs préférentiels pour les adhérents du Snarr. Ce qui ne nous empêche pas de trouver cette taxation toujours démesurée et que nous resterons très vigilants sur son évolution. Quant à la dématérialisation au sens large, le sujet fait encore débat. Si en théorie elle apporte une simplification pour le restaurateur, il lui faudra tout de même gérer la cohabitation des deux options, au moins au départ. Point positif, il sera plus facile d’en contrôler l’usage suivant les circuits alors que ce moyen de paiement est de plus en plus dévoyé par une utilisation pas toujours à bon escient en grande distribution. Ce que nous combattons. Espérons que la dématérialisation permette de limiter la concurrence déloyale. Autre grand thème de 2014, l’information des consommateurs sur les allergènes, un règlement européen entrant en application le 13 décembre 2014. Les restaurateurs devront alors délivrer aux consommateurs des informations écrites sur la présence des allergènes majeurs dans la composition des plats. Un groupe de travail transversal monté avec le Geco, l’Ania, la FCD,  notamment nous a permis d’obtenir de la DGCCRF que les moyens pour transmettre l’information soient laissés à la libre appréciation des opérateurs. Une avancée qui n’augure pas encore du résultat final qui ira, nous l’espérons dans notre sens.

Où en est le Guide de Bonnes Pratiques promis depuis plusieurs années ?

La validation finale du Guide de Bonnes Pratiques d’hygiène sur lequel nous avons beaucoup travaillé depuis plusieurs années est en bonne voie puisque nous avons appris que l’ANSES avait donné son accord de principe. Ce guide doit encore faire l’objet de la validation par les trois administrations compétentes : DGCCRF, DGAL et DGS mais nous espérons le voir validé dans les prochaines semaines. Ce support sera fort utile à tous les petits entrepreneurs indépendants ou des réseaux en devenir qui disposeront enfin d’un outil référent pour construire leur politique en matière d’hygiène. Parmi les autres sujets sur lesquels le Snarr reste très mobilisé est la défense de l’ouverture des magasins 7j/7 qui reste une attente de certains de nos adhérents ou encore la réglementation qui entoure les conditions d’ouverture du 1er mai.

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