Dématérialisation des titres-restaurant, le Snarr en croisade contre les abus

7 Mars 2014 - 3179 vue(s)

Le syndicat national de l’alimentation et la restauration rapide avait déjà tiré la sonnette d’alarme il y a quelques semaines au sujet de la politique commerciale de certains émetteurs de titres-restaurant. C’est aujourd’hui aux côtés du SNRTC et du SNRPO (restauration de chaîne et cafétérias) qu’il s’élève vivement alors que le décret relatif aux conditions d’émission, de validité et d’utilisation des titres-restaurant dématérialisés vient de paraître et que certains émetteurs découvrent leur jeu. Les 3 syndicats disent refuser que leurs adhérents soient « les pigeons » de la dématérialisation !, annoncent-ils dans un communiqué commun.

L’ire des syndicats provient de la crainte de voir la profession prise en otage alors que les émetteurs vont avancer leurs pions dans les prochains jours comme vient de le faire Edenred. Ce dernier qui a dévoilé récemment sa stratégie commerciale  affiche un taux quatre fois supérieur aux taux du circuit de remboursement lent des titres papier. Le communiqué syndical souligne même que ce taux est dix fois supérieur aux taux pratiqués pour les cartes bancaires. La crainte de voir des conditions comparables appliquées par les autres acteurs historiques du marché est réelle alors que la restauration vient de voir sa TVA passer à 10%. « Nos enseignes refusent de se laisser plumer comme des pigeons par des émetteurs qui s’apprêteraient à imposer des taux inacceptables avoisinant les 4%, comparés aux commissions bancaires à ce jour de l’ordre de 0,30% à 0,50% pour effectuer la même prestation ».

Les organisations syndicales notent que les nouveaux entrants sur le marché sont parvenus à proposer des tarifs cohérents alors que les opérateurs historiques non, récusant par la même l’argument « d’apporteurs d’affaires », avancé par ces derniers. Devant les taux jugés inacceptables, le Snarr, le SNRTC et SNRPO, représentant près de 7 000 établissements en France, en appellent à la Ministre Sylvia Pinel avec des pratiques qui tendraient à faire peser un risque  important sur la pérennité du système. « Ils appellent aussi l’ensemble de leurs adhérents à ne pas signer le contrat avec les émetteurs de titres-restaurant dématérialisés, tant qu’ils n’auront pas pu obtenir la garantie de conditions tarifaires raisonnables, pérennes et conformes aux coûts induits par le « titre-restaurant dématérialisé » par rapport au « titre restaurant papier ».  

Pour autant, les 3 syndicats réaffirment qu’ils souhaitent, comme leurs adhérents d’ailleurs, ardemment promouvoir la dématérialisation mais compte bien dénoncer et se battre contre les abus. De quoi compromettre le déploiement rapide attendu par tous, émetteurs, restaurateurs et pouvoirs publics. 

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