Alimentation & Tendances dit stop à la surenchère fiscale et règlementaire

7 Octobre 2014 - 2604 vue(s)

L’association Alimentation et Tendances, qui représente aujourd’hui plus de 75 000 commerces de restauration rapide ou boulangère, s’est réunie ce mardi 7 octobre afin d’annoncer la publication d’un Livre Blanc destiné à l’ensemble des décideurs économiques, politiques, public et privés. L’objectif de cette démarche est de de faire entendre non seulement la voix des entreprises adhérentes, parmi lesquelles des réseaux installés (Paul, Pomme de Pain, Brioche Dorée, La Mie Câline, Exki, Patapain…) comme de plus jeunes enseignes (Pegast, Ankka…), mais aussi par leur biais l’ensemble des petits commerces de restauration autour de plusieurs défis majeurs du secteur, taxations et TVA, réglementation allergènes ou encore décret fait maison. Avec la ferme intention de réclamer une série de mesures destinées  « à réduire la pression fiscale et règlementaire qui fragilisent directement l’avenir des entreprises de notre branche » a indiqué la présidente Sophie Duprez, également fondatrice du réseau Crousti’Pain.

A armes inégales avec la grande distribution

Ce livre Blanc, qui dresse un constat d’urgence « face aux fermetures records qui touchent le secteur »  sera remis dès cette semaine à Carole Delga, secrétaire d’Etat chargée du Commerce et de l’Artisanat. Premier cheval de bataille, la TVA « qui tend à favoriser la GMS au détriment de petits commerces avec des taux différenciés pour des produits similaires ». Le syndicat monte au créneau à nouveau pour réclamer une équité de traitement et des taux de TVA simplifiés en fonction du service offert à la clientèle. « Les marges ne cessent de se compresser et nous manquons de visibilité, ce qui amène nos entreprises à revoir à la baisse les investissements et les perspectives d’emploi », a ainsi indiqué Pénélope de Wulf, DRH de l’enseigne de restauration italienne Stratto.

Allergie aux allergènes

Autre point clé évoqué, la nouvelle réglementation concernant les affichages obligatoires d’allergènes qui entrera en vigueur à partir du 13 décembre. 14 substances susceptibles de provoquer des allergies ou intolérances devront ainsi être mentionnées sur les produits préemballés. « Un véritable casse-tête pour des petites entreprises de restauration, qui a l’inverse de grandes chaines aux cartes standardisées, renouvellent très régulièrement leur carte, font évoluer leur recette et n’ont pas forcément les compétences et connaissances requises en la matière », se désespère Sophie Duprez, précisant qu’en pratique « plus personne n’est aujourd’hui aux normes, tout le monde risque des sanctions ». Elle réclame donc l’exemption pour les entreprises de petite taille réalisant moins de 3M€ de CA annuels, comme pour d’autres mesures qui sont venues restreindre les champs d’actions des entreprises du secteur ces dernières années : l’interdiction des temps partiels de moins de 24 heures par semaine, taxe sur les produits gras, traitement des déchets…

Laisser le consommateur choisir

Enfin le label ‘fait maison’, déjà controversé fait encore parler de lui…  Alors que les sanctions pourront intervenir à compter du 1er janvier 2015, le secteur se dit complètement démuni face à l’application de cette nouvelle mention et réclame une redéfinition complète de ses critères insistant sur «la nécessite de redonner le libre-choix au consommateur sans pénaliser des entreprises fortement créatrices d’emploi ».

A noter enfin que le collectif Alimentation et Tendances, malgré les démarches entreprises, attend encore d’obtenir sa représentativité auprès des pouvoirs publics. « Si celle-ci interviendra au plus tard en 2017 compte tenu de la redéfinition des plannings par les pouvoirs publics,, nous avons porté le dossier devant le tribunal administratif pour faire entendre nos droits et accélérer le processus », a indiqué la présidente Sophie Duprez.

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