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Jus de fruits : une consommation française qui baisse, une RHD qui résiste

24 Avril 2015 - 5501 vue(s)
Face à des Français moins consommateurs, des prix des matières qui s’envolent et une hausse du dollar qui pénalise les importateurs, la filière des jus de fruits vit des temps mouvementés. Les circuits de la restauration hors-domicile, où la consommation est restée quasiment stable mais aussi le drive qui connaît un véritable essor apparaissent alors comme des débouchés intéressants pour les fabricants.

1,55 milliard de litres, c’est la consommation globale de jus de fruits en France en 2014, GMS et Hors-Domicile confondus, soit 23 litres par an et par habitant. Celle-ci enregistre une baisse de 2,69% par rapport à 2013 avec de grandes disparités selon les circuits. La RHF, qui pèse désormais 11% des volumes (+0,6 pts de PDM versus 2013), a connu une quasi stabilité des ventes (-0,66%) alors que la GMS (69% des volumes) reculaient de 2% et le Hard-Discount de 9,4% ! « Les ventes de la restauration hors-domicile ont été portées par les nouveaux formats de consommation nomade dans les pôles urbains offrant un accès n’importe où et à toute heure aux jus de fruits. SI le jus d’orange constitue le gros des volumes, les jus à base de superfruits ou l’eau de coco s’affichent comme des tendances montantes sur ce circuit », remarque Emmanuel Vasseneix, le président de l’interprofession Unijus. De son côté, la GMS voit débarquer un 3e rayon du jus de fruits au sein de son circuit en la personne du drive qui voit ses ventes bondir de 24,4% en volume pour peser désormais 4% de PDM. Une vraie performance pour un circuit qui n’existait pas il y a 5 ans souligne Emmanuel Vasseneix.

La qualité, driver du marché

Si l’on s’intéresse de plus près aux types de jus consommés, c’est sans conteste la catégorie des « purs jus » qui a le vent en poupe puisqu’elle représente en 2014 56,2% des volumes en GMS (+HD) contre 47,1% en 2010. Cette appétence pour des produits plus haut de gamme se retrouve également dans la montée des jus de fruits bio dont la part a plus que doublé en 5 ans pour atteindre 6,13% de PDM (contre 2,70% en 2010). Autre succès, les jus de fruits réfrigérés qui continuent de se tailler une place grandissante dans les rayons à 10,4% de PDM (contre 8,1 en 2010).

Le petit-déjeuner doit revitaminer le marché

Il n’en reste pas moins que la consommation globale de jus des Français recule au global. Pour des raisons et avec des conséquences diverses selon la dernière enquête du CREDOC sur les Comportements de Consommation Alimentaire en France (CCAF 2013), En effet, 72% des enfants, 65% des adolescents et 49% des adultes sont des consommateurs de jus qui entre globalement dans le cadre de prises raisonnables et structurées. Les consommateurs boivent en moyenne moins d’un verre par jour (200ml) : 119,8ml pour les enfants/jour, 148ml pour les ados et 114,7ml pour les adultes. Plus en détail, chez les jeunes adultes, les prises sont à la hausse : de 62ml/j en 2003 à 89 ml/j en 2013 pour la tranche 21-34 ans, et de 43 à 53ml/j chez les 35-54 ans. En revanche, chez les enfants et adolescents, la chute est sévère : de 105 à 85ml/j pour les 3-6 ans, de 126 à 86ml pour les 7-14 ans et de 106 à 97ml pour les 15-20 ans. La première raison à ce recul est la baisse de prises de petit-déjeuner chez les Français, un moment qui était celui le plus privilégié pour la consommation de jus de fruits. Ainsi selon le CREDOC, alors que seulement 11% des adultes et des enfants sautaient il y a 10 leur petit-déjeuner, ils sont désormais 21% chez les adultes et même 29% chez les enfants ! C’est d’ailleurs ce qui pousse Unijus à mener une action concertée avec d’autres interprofessions du lait, du pain et des confitures pour informer, au travers d’actions caritatives, sur les bienfaits nutritionnels du petit-déjeuner.

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