Face à une restauration hors domicile encore convalescente (-1% en fréquentation en cumul à fin septembre), la restauration à emporter à domicile a le vent en poupe avec près de 800 millions de repas commandés puis consommés à la maison en un an, indique NPD Group qui s’est intéressé au phénomène. D’ailleurs 1 repas sur 3 commandé à l’extérieur en soirée se déguste à domicile, précise le cabinet qui note une progression de 4% en fréquentation sur les 12 derniers mois pour un segment évalué à 4,7 md€, soit 10% du volume global de la restauration hors domicile. Il faut dire que ce mode de consommation est plutôt tendance porté par une communication tous azimuts de nouveaux acteurs de la livraison de repas, la révolution technologique inhérente mais surtout une mutation du consommateur lui-même. Pratique, rapide, moins chère, cette restauration rapide représente 10% des visites hors domicile, une proportion qui a fait un bon de 30%. Pour tous les circuits (hors boulangerie), c’est une visite sur 3 en soirée.
Le panel Crest de NPD Group précise que 3 facteurs majeurs motivent le choix de la restauration à emporter à domicile : la perception de la cuisine, vue comme une corvée après une journée de travail, l’envie de partager un moment convivial en famille en faisant plaisir aux enfants et le manque de temps. Arrivent ensuite le plaisir de rester à la maison et enfin l’attractivité du prix. Car même en comptant les coûts additionnels liés à la livraison, le ticket moyen des plats livrés en soirée est inférieur de 15 à 20% comparé à un dîner consommé en restaurant. Une réduction qui tient à l’absence de boissons alcoolisées et le choix de plats à partager en famille de type pizza qui réduisent la dépense.
Outre les circuits principaux qui dominent historiquement le paysage de la restauration à domicile comme les burgers emportés et les pizzas livrées mais aussi des produits de sandwicheries, l’un des moteurs de cette croissance de la consommation emportée ou livrée à domicile tient au succès de la restauration rapide ethnique en 2015 (qui porte à 50% le boom de ce marché) notamment la cuisine asiatique (chinoise, japonaise, thaï), la cuisine turque et les kebabs. Arrivent ensuite les GMS, qui proposent de plus en plus de plats préparés (frais ou industriels) et les boulangeries grâce aux viennoiseries, pains ou autres produits amenés à la maison pour le petit-déjeuner. La part des visites comprenant une consommation à emporter à la maison varie de 15 % pour les GMS jusqu’à 70 % pour la pizza livrée. Les restaurants « classiques » captent eux 5 % des visites du marché - principalement des restaurants italiens proposant des pizzas à emporter.
Fort de ce constat, le cabinet spécialisé pointe le grand potentiel de développement de ce marché et le retard de la France comparé à l’Angleterre où elle représente 1 visite sur 7. Pour lui, l'accélération des plateformes de commande en ligne va participer encore davantage à cette croissance.
Maria Bertoch, experte de la division Foodservice Europe chez NPD Group ajoute : « A l’heure de l’hyper mobilité, l’engouement pour la restauration à emporter surfe sur la dématérialisation : Internet est au service du consommateur affamé en lui donnant accès à un éventail infini de plats et de saveurs accessibles à tout moment d’un simple clic, depuis son ordinateur, son smartphone ou sa tablette. Grâce à notre panel CREST, nous avons constaté une croissance exponentielle des commandes de repas livrés à domicile en ligne. La qualité et la rapidité de livraison sont très importantes pour que l’expérience du consommateur soit réussie et renouvelée ».
Article remis à jour le 9 décembre 2015