Pour Olivier Bertrand, cette reprise du groupe Flo est une vraie opportunité. « Les deux groupes se sont construits sur le même modèle d’une restauration diversifiée, multimarques, alternant établissements en propre et en franchise. Nous avons un vrai savoir-faire dans la reprise d’entreprises en difficulté ».
Pour le patron du groupe éponyme, l’ambition est d’aller chercher de l’activité en procédant dans un premier temps à un repositionnement d’Hippo mais aussi en lui faisant profiter d’un large plan d’investissement et de remise au goût du jour en termes de concept, d’offres, de prix. « De nombreux sites sont vieillissants et ont sérieusement besoin d’un coup de jeune, ce qui sera notre priorité pour Hippopotamus comme pour les Brasseries d’ailleurs », indique le bouillonnant patron d’un groupe qui pèse 1,5 md€ de volume d’affaires sur les 12 derniers mois cumulés avec 720 restaurants présents en France sur plusieurs segments : la restauration rapide avec Quick et Burger King, la restauration à thème (avec Au Bureau, Café Leffe), les Brasseries Parisiennes avec notamment Lipp, L’Alsace, Le Procope, le Pied de Cochon, la Lorraine…), l'activité concession (La Villette, le Musée des Invalides, les Tuilleries…) ou encore Angelina. Sur sa lancée, Olivier Bertrand vise 1,6 md€ de vente à fin 2017 auxquels en proforma, on peut rajouter les 246,8 M€ réalisés par Groupe Flo en 2016 (- 9,9 %) et ses 220 établissements.
Après cette reprise, le groupe qui passera de 25 000 à 27 000 collaborateurs, récupèrera dans son périmètre, outre la restauration à thème portée surtout par près de 190 Hippo (mais aussi par Taverne de Maître Kanter et Bistro Romain) pour un CA de 170,4 M€, l’activité concession qui pèse 22,4 M€ et les brasseries (22,4 M€). Une sacrée prise qui permet au nouvel homme fort de la restauration parisienne d’ajouter dans son écrin plus d’une quinzaine de brasseries historiques dont La Coupole, le Vaudeville, Julien, le Terminus Nord, Brasserie Flo, Bofinger… Interrogé sur l’endettement de son groupe, Olivier Bertrand a confié à France Snacking et snacking.fr être très serein : « Nous avons refinancé l’essentiel de la dette sur le rachat de Quick la semaine dernière. Une opération qui a très bien marché et a même été souscrite deux fois plus que la demande. Notre endettement global sur 7 ans est de 550 M€ et notre trésorerie est très confortable suite aux différentes cessions en Belgique notamment ».
Côté finances, le groupe Flo, annonce que les 72 M€ de dette bancaire actuelle, Flo n’en conservera que 15,4 M€. BNP Paribas et Banques Populaires Rives de Paris, qui ont accepté une réduction de 50 % de leur encours, seront les deux banques du groupe. Les autres établissements financiers bénéficieront d’un remboursement de 30 % de leurs encours pour solde de tout compte, financé par un emprunt obligataire de 12,2 M€ environ souscrit par Groupe Bertrand. Selon l’accord de reprise, Groupe Flo devra au préalable de la prise de contrôle par le groupe Bertrand, procéder à une augmentation de capital de 72,3 M€.
Dans le cadre de son recentrage stratégique, Groupe Flo a indiqué qu’il était également entré en négociation exclusive avec le groupe de Louis Le Duff pour la reprise de Tablapizza (une trentaine d’établissements), dont la cession est envisagée le 30 juin 2017. Pour Antoine Barreau, l’un des bras droits de Louis Le Duff et DG de Del Arte mais aussi de Brioche Dorée, « Tablapizza est une belle marque qui nous permettrait de bien compléter notre maillage national et d’accélérer notre conquête des territoires. Le positionnement de l’enseigne est d’ailleurs très complémentaire à Del Arte ». Del Arte compte aujourd'hui 166 restaurants pour 250 M€ de volume d'affaires sous enseigne avec 16 unités prévues pour 2017 dont 4 déjà ouvertes et 2 trattorias à Paris prévues en juin boulevard Alésia et en septembre, boulevard Haussmann.