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Le bio poursuit son ascension dans la consommation des Français portée par des attentes fortes et clairement exprimées. Ainsi, selon les chiffres de l’Agence Bio, la tendance s’est même accélérée l’an dernier avec un marché qui a franchi la barre des 7 milliards d’€ l’an dernier, restauration hors domicile comprise. Pour leur consommation à domicile, les ménages ont ainsi dépensé plus d’1,2 milliard d’€ supplémentaires en 2016 par rapport à 2015 (+ 21,7 % !). Lors des 10e Rencontres Nationales Printemps Bio dédiées aux enjeux des produits biologiques en restauration, le Président de l’Agence Bio est revenu sur les motivations de cet enclin des Français à se tourner vers ces produits. « 83 % des Français font aujourd’hui confiance aux produits bio », a-t-il indiqué, prédisant une poursuite de la tendance et une nécessaire adaptation (mais progressive) des agriculteurs avec de nouvelles conversions attendues dans les années qui viennent. En hors-domicile, les attentes sont également très marquées. D’après les chiffres CSA Research pour l’Agence Bio, 81 % des Français sont en attente de produits bio en restauration commerciale, soit le 2e segment après la restauration scolaire (89 %) où ce désir est le plus largement exprimé. Derrière, le lieu de travail (78 %), la restauration hospitalière (77 %) et les maisons de retraite (70 %) suivent de près. Et le segment du snacking n’est pas en reste puisque plus de 2 Français sur 3 (68 %) témoignent vouloir y trouver davantage de produits bios et plus d’1 sur 2 (54 %) dans les distributeurs automatiques ! Dont acte ?
Le phénomène peine toutefois encore à impacter massivement l’offre en restauration commerciale. Si le volume d’affaires dégagé par les produits bio a progressé de manière significative l’an dernier (+,9,6 %) pour atteindre les 182 M€ en 2016, la part des achats bio n’y pèserait à peine plus de 1 %... ! Ce ratio est quasiment 3 fois plus faible à ce qui se pratique actuellement en collective (2,9 %). 37 % des restaurants traditionnels indépendants proposeraient ainsi aujourd’hui des produits certifiés bio, une offre qui se limite généralement au vin dans près d’un cas sur deux selon l’Agence Bio. Celle-ci souligne que ces produits sont encore beaucoup moins présents dans le circuit de la restauration chaînée, rapide ou à table. « Nous estimons à environ 350 le nombre de restaurants ayant introduit une part significative (plus de 50 % de la valeur des achats) de produits bio en France » affirme Florent Guhl, directeur de l'Agence Bio. Un chiffre insignifiant au regard des 180 000 établissements recensés par l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH). Pour le président de la commission développement durable du syndicat, Karim Khan, présent lors de ces Rencontres, ce décalage s’explique pour plusieurs raisons : « De l’intention aux actes, il y a un palier à franchir du côté des consommateurs qui ont souvent une double-vie entre le domicile où ils sont très regardants sur leur alimentation et hors-domicile où la notion de plaisir décomplexée est beaucoup plus prégnante, remarque-t-il. Du côté restaurateurs, le fait que 90 % des entreprises de notre secteur aient moins de 10 salariés ne favorise pas l’innovation, les professionnels ayant peu de temps pour aller sourcer d’autres produits ». Il rappelle toutefois les efforts fournis par la profession avec un rythme d’intégration des produits bio qui croît de 10 % par an et des initiatives (guides pratiques, associations professionnelles…) menées pour sensibiliser les professionnels au bio et plus largement aux pratiques durables et locales.
La rencontre de la restauration rapide, la boulangerie, la distribution et l'alimentation nomade.
Je participe à l'édition du 7 juin 2022 à Paris
