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Comtesse du Barry prend la voie du snacking chic

9 Janvier 2018 - 11982 vue(s)
Avec 8 ouvertures sur la seule fin d’année dernière et le lancement d’une toute nouvelle offre de restauration snacking prêt-à-manger haut-de-gamme en partenariat avec Eric Kayser et Duck Me, le réseau d’épicerie fine Comtesse du Barry (52 boutiques dont 14 en franchise) entame une nouvelle étape clé de son repositionnement entamé depuis plusieurs années. A la tête depuis 2013 de l’enseigne appartenant au groupe Maïsadour, Jérôme Fourest livre à Snacking.fr les détails d’une stratégie de reconquête visant à s’appuyer sur le savoir-faire d’une maison fondée en 1908 tout en proposant un concept complètement inscrit dans l’ère du temps. Rentabilité optimisée des points de vente, affirmation de la nouvelle identité et adaptabilité des formats et des offres vers la restauration sont aux premiers rangs de ces priorités pour séduire en France et à l’international.

La maison Comtesse du Barry fait partie des marques emblématiques de l’épicerie fine à la française, pouvez-vous nous retracer son histoire ?

L’histoire de la maison Comtesse du Barry remonte à 1908 avec la création de la marque par Joseph et Gabrielle Dubarry, du côté de Gimont dans le Gers, et spécialisée dans le foie gras en conserve. En 1935, leurs successeurs deviennent des pionniers de la vente de produits épicerie par correspondance, une activité qui existe toujours aujourd’hui (3 M€ de CA annuels). A partir de 1974, gravement touchée par la grande grève postale, la maison décide de développer alors son propre réseau de boutiques en franchise tout en continuant à innover avec notamment la création des premiers plats à ouverture facile micro-ondables dans les années 90. Mais Comtesse du Barry doit alors faire face à la concurrence nouvelle de la GMS sur l’épicerie comme au lent déclin de la VPC qui fragilisent l’entreprise. En 2011, le groupe coopératif Maïsadour rachète alors la société familiale. Mon arrivée en 2013 coïncide avec le déploiement d’une nouvelle stratégie pour la marque centenaire autour de 4 valeurs fortes - le terroir, la gastronomie, le sud-ouest et des produits emblématiques – et l’arrivée d’un nouveau concept de boutiques.

 

Quelles sont les étapes clés de ce repositionnement de la marque ?

Notre volonté a été d’aller à l’écoute de nos clients pour passer d’un statut de « fabricant qui ne vend plus », à celui de « Retailer qui fabrique » ! Et d’amener ainsi une nouvelle génération de clients à franchir les portes de nos boutiques tout en développant nos ventes sur le e-commerce qui pèse aujourd’hui 8 % de notre chiffre d’affaires de 23 M€ en 2017 (NDLR : hors CA franchises). Le transfert de l’usine historique vers le site de Fleurance pour développer les synergies avec le groupe et baisser les coûts de revient a permis des gains de productivité substantiels qui ont été transférés vers nos partenaires franchisés. Dans une optique de rajeunissement et de rationalisation du réseau : travaux de rénovation en intégrant la nouvelle identité de marque, déplacement de boutiques moins bien situées et arrêt des boutiques les moins performantes. Le réseau est ainsi passé provisoirement de 25 à 6 franchises (NDLR : plus l’arrêt de 8 succursales) avant de redémarrer le déploiement pour compter aujourd’hui 38 boutiques en succursales et 14 franchises. Les centres-villes où le commerce de proximité trouve à nouveau sa place, les univers commerciaux comme au Carrousel du Louvre où l’enseigne a ouvert en février 2017, ou encore le Travel Retail font partie des priorités. L’intégration des nouvelles offres de restauration snacking prêt-à-consommer, complètement dans l’ère du temps, doit être un élément clé pour y développer notre attractivité.

 

Comment avez-vous pensé cette nouvelle offre de snacking chic ?

La 1re étape a eu lieu en décembre dernier grâce au démarrage de notre collaboration avec Eric Kayser qui a testé dans ses boutiques parisiennes, un sandwich au foie gras Comtesse du Barry accompagné de pommes Granny Smith dans un pain aux figues (photo). Un vrai succès qui se retrouvera à la carte de notre nouvelle offre de restauration 100 % vente à emporter lancée officiellement ce 10 janvier dans les boutiques du boulevard Haussmann et du Carrousel du Louvre. Jérôme Fourest.

A la carte, pas moins de 5 sandwichs sont proposés dans un pain au sarrasin, en tourte de meule ou encore en baguette entre 5,70 € et 7,50 €. Ceux-ci sont agrémentés de poulet rôti, de jambon de Bayonne ou encore de rillettes de canard selon les recettes mettant en valeur nos produits. Egalement 2 salades, quinoa-saumon et gersoise, mais aussi 7 plats cuisinés traditionnels à réchauffer – de la blanquette de veau au parmentier de canard en passant par le tajine d’agneau. Sans oublier les desserts et boissons. Les produits sont confectionnés le matin-même dans les boutiques Maison Kayser avant d’être livrés en point de vente et disposés en vitrine avec signalétique écran dédiée. Les tarifs des formules restent très abordables, entre 7,50 € et 12,50 €.

Parlez-nous également du partenariat mené avec l’enseigne Duck Me autour de la street food ?

Depuis mi-décembre, les clients de la boutique de la rue Poncelet (Paris XVIIe) peuvent tester une offre spéciale sur triporteur développée avec la start-up toulousaine Duck Me, l’enseigne de fast food spécialisée autour du canard. Nous avons uni nos savoir-faire du Sud-Ouest pour revisiter un hot-dog, baptisé Hot Duck, dans une version terroir. Au menu, un pain brioché artisanal, une saucisse 100 % canard IGP du Sud-Ouest, une compotée d’oignons et de confit de canard, des gratons de canard et un ketchup ariégeois au piment d’Espelette. Le tout pouvant être accompagné de pommes de grenailles à la Périgourdine ainsi que de toppings chics à la demande. Les premiers résultats sont très encourageants avec un ticket moyen au-delà de nos attentes et cette offre de snacking ambulant sera vraisemblablement testée sur d’autres magasins comme dans notre future boutique au Marques Avenue de l’Ile Saint-Denis qui ouvrira au printemps prochain.

 

Quelles sont vos ambitions pour l’enseigne ?

Nous allons prendre le temps de tester ces nouvelles offres mais l’objectif est clairement, à terme, de déployer ces propositions snacking sur d’autres unités en fonction de la pertinence. Nous allons également travailler des propositions sucrées – glaces, macarons, éclairs… - afin de renforcer les gammes prêtes à consommer et développer encore notre attractivité point de vente à tous moments de la journée pour devenir un vrai lieu de destination. Côté enseignes, nous visons un réseau de 100 à 120 boutiques en France avec un rythme d’ouvertures de 6 à 10 franchises par an et 3 à 4 en succursales. 6 à 7 ouvertures sont d’ores et déjà programmées sur 2018. De nouveaux moyens de distribution, à commencer par le renforcement du web, mais aussi l’export et les DOM-TOM où l’enseigne est déjà présente feront partie des développements futurs.

Nous allons développer encore notre attractivité point de vente à tous moments de la journée pour devenir un vrai lieu de destination. Jérôme Fourest.

 

 

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