Grignoter entre les repas deviendrait une habitude plus que courante chez les Français à en croire les résultats de l’étude réalisée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) pour le géant de l’agroalimentaire Mondelez International. Avec toutefois des spécificités propres en comparaison de certains voisins européens.
« Contrairement aux Anglo-Saxons, pour qui le snacking tout au long de la journée est devenu le principal mode d’alimentation, les Français ne délaissent pas pour autant les repas traditionnels à table qui sont autant de moments de convivialité », estime Thibaut de Saint Pol, sociologue à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay et co-auteur de ce premier Observatoire du snacking.
Leurs motivations à la consommation snacking d’encas, pause goûter ou encore collation en dehors des sacro-saints trois repas par jour sont d’abord le plaisir (pour 38 % des sondés), devant le coupe-faim (28 %) ou la nécessité de « décompresser » (17 %). Surtout, le grignotage se fait sans aucun sentiment de culpabilité pour la très grande majorité (86 %) !
Infographie : la destructuration de la prise de repas et la multiplication des instants snacking.
A regarder de plus près les pratiques des Français en matière de consommation « snacking », on observe que 34,4 % des Français s’offrent une collation « faux-semblant de petit-déjeuner » entre 10 et 11 h du matin en s’autorisant une boisson chaude accompagnée d’un fruit, de céréales ou de biscuits sucrés.
« Certains produits gras et salés sont parfois présents, souligne l’étude, comme les chips consommées par 22 % des interrogés, mais la praticité plus que la rupture avec les grands classiques semble ici recherchée », nous indique-t-on.
Par ailleurs, 43,5 % apprécient leur goûter, la plupart du temps sucré. Sa composition est, là-encore, centrée d’une boisson chaude (café, thé…) dans un tiers des cas et agrémentée de céréales ou de biscuits sucrés (31 % des cas) ou de fruits et chocolat (19 %). Enfin, 42,2 % des Français adoptent désormais l’apéritif dînatoire, pratique qui se développe le plus, surtout le week-end et en priorité chez les jeunes urbains. Ce moment, supplantant souvent le dîner assis à table et organisé autour du triptyque entrée/plat/dessert, fait la part belle aux produits plus gras et salés : fromages, charcuteries, gâteaux apéritifs, chips et autres… Sans oublier l’alcool pour l’accompagner ! Enfin, pour 22,5 % de sondés, il s’avère difficile de ne pas succomber à la tentation d’une petite douceur (carré de chocolat, boisson sucrée…) avant de se coucher.
Etude réalisée par le Crédoc pour Mondelez International (25 marques dont LU, Belin, Milka, Oreo, Côte d’Or…) via des entretiens conduits en ligne en juillet et novembre 2017 auprès d’un échantillon représentatif de 1 182 personnes.