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Végétal vs animal, un match parti pour durer selon Xerfi

17 Juillet 2018 - 25124 vue(s)
Xerfi publie les résultats de son étude « La filière française des protéines végétales – Panorama et axes de développement des acteurs, perspective du marché à l’horizon 2020 ». Le match qui s’amorce entre végétal et animal risque de prendre de l’ampleur.

La dernière étude publiée par le cabinet Xerfi vient confirmer les échos largement entendus lors du dernier Congrès du Snacking du 5 juin dernier qui faisait état d’une montée en puissance sans précédent du végétal pour venir répondre à une demande de plus affirmée des consommateurs.

5.5 % de croissance par an en moyenne d'ici 2020 pour les matières protéiques végétales

De quoi frôler la barre des 11 milliards d’euros. Les raisons sont multiples. D’abord les scandales alimentaires de ces dernières années auxquelles sont venues s’adjoindre « les vidéos chocs des abattoirs et des élevages ». On évoquera également l’augmentation significative de la population alors même que les pâturages ne sont pas extensibles à l’infini. Ainsi, « la montée des préoccupations sanitaires et environnementales ont fait évoluer les comportements alimentaires des consommateurs qui se détournent de plus en plus des produits carnés, du moins en Occident. Les protéines de soja ou de colza mais aussi de pois ou d’algues occupent en effet une place croissante dans les rayons (biscuits, pâtisseries produits de boulangerie mais aussi plats préparés, analogues de viande et boissons végétales) », précise-ton dans l’étude. Pour le plus grand bonheur des végans, végétariens, et autres flexitariens !
Près de 4 400 produits vendus dans les grandes surfaces en France mentionnaient ainsi l’utilisation de matières protéiques végétales (MPV) en 2017, contre à peine 1 200 en 2009, selon le GEPV. A noter que l’alimentation animale, volaille en tête, n’est pas non plus en reste.

Dans ce contexte, la France a lancé le plan protéines végétales 2014-2020 pour développer la filière légumineuse et sécuriser les débouchés des cultures pour l’alimentation humaine et animale. Face aux importations massives de soja brésilien, ce plan ambitionne également de structurer la filière pour renforcer l’indépendance protéique de l’Hexagone.

La France ne manque pas d'atouts sur le sujet du végétal

La filière française s’organise autour de trois grandes familles d’opérateurs : les agro-industriels (Roquette, Avril…), les coopératives agricoles (Tereos…) et les acteurs de la foodscience (laboratoires ou plateformes d’innovation dédiées aux protéines végétales).

Devant l’engouement des consommateurs, les industriels de l’agroalimentaire ne sont pas restés inactifs sur le sujet. C’est d’autant plus vrai que ces MPV jouissent d’un avantage comparatif en termes de prix. « A titre d’exemple, la protéine de pois est trois fois moins chère que celle de lait », analyse-t-on du côté de Xerfi. C’est ainsi que Bell et Danone manifestent leur intérêt pour les protéines végétales susceptibles de s’associer ou de remplacer les protéines laitières. Et les lancements de produits vegans se sont multipliés, à l’image des knackis fabriqués à partir de protéines de pois et de blé chez Herta ou encore de la gamme de plats préparés à base de pavés de soja chez Triballat Noyal » pour ne citer que quelques exemples marquants. La France compte d’ailleurs plusieurs champions dans ce domaine. Pionnier du secteur, Roquette occupe ainsi le rang de leader mondial des protéines de pois. Plusieurs coopératives agricoles détiennent également des positions fortes, à l’instar du sucrier Tereos mais aussi de Terrena ou encore de Limagrain.

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