C’est en constatant que nous consacrons 40 % de notre temps à nous alimenter que l’initiative de créer le salon FoodUseTech est née l’an passé. Portée par la région Dijon Franche-Comté, cette association s’inscrit dans le cadre de la French Tech, grand mouvement de rassemblement collectif pour la croissance et le rayonnement des startups numériques françaises symbolisées par La French Tech : www.lafrenchtech.com. Il s’agit d’un écosystème composé d’entrepreneurs, d’acteurs industriels, de chercheurs, d’acteurs de la formation, d’acteurs publics, concernés par les nouveaux enjeux santé, environnement, bien-être, liés à l’alimentation et de l’entrée du digital dans notre quotidien.
Sa mission est de couvrir toute l’échelle de valeurs de la fourche à la fourchette en privilégiant :
"Cette deuxième édition de Food Use Tech a pour objectif de faire rentrer le digital par les usages pour avoir une adoption forte des utilisateurs"
@xboidevezi
Au-delà des outils digitaux, nous avons pu rencontrer pour cette seconde édition des entrepreneurs qui portent justement cette transition alimentaire dont nous vous parlons depuis plusieurs années, maintenant. Dans les faits, il convient donc de suivre particulièrement :
Tout juste sortis de l’école, ces trois ingénieurs de l’agro-alimentaire créent un premier produit destiné à l’apéritif, établi à partir de protéines végétales, la farine de lentille corail. Si ce produit de rupture sur le segment de l’apéritif se veut plus sain, plus healthy, sans matières grasses ajoutées, il est cependant destiné à un cœur de cible de millennials en quête de produits bien-être afin de limiter la prise calorique puisqu’il est réalisé sans friture. Il se présente comme un « Curly® » bien connu des enfants en sachet de 85 g et a l’avantage de bénéficier (déjà) de la note de A au nutriscore… Si les 3 comparses se sont consacrés à trouver leur atelier de production en périphérie de Dijon et à élaborer le packaging de leur sachet au plus vite, ils s’attachent désormais à varier les recettes en apportant de nouvelles saveurs (comme la baie de cassis très locale et dijonnaise à partir des déchets issus de la réalisation de la crème de cassis).
Egalement, sont à l’étude la réalisation de sachets plus petits et individuels afin de correspondre à des instants de consommation privilégiés par leur coeur de cible comme le goûter, le creux de 11 heures ou la pause individuelle au bureau tout en se faisant du bien… Un produit qui devrait trouver son intérêt à l’apéritif associé à ceux à dipper comme les houmous et à tous les parfums possibles et imaginables, plébiscités par les millennials à la condition d’établir une stratégie de marque en phase avec les valeurs du plaisir et des vertus environnementales de ce produit…
Camille Bloch est ingénieure agro-alimentaire et aime particulièrement les légumes. C’est à l’école ESAIA de Nancy qu’elle développe les carrés futés, une véritable rupture dans l’innovation alimentaire, car non, ce n’est pas du chocolat… mais des extraits végétaux qui viennent s’additionner afin de sublimer les légumes et aider particulièrement les foyers en quête de saveurs nouvelles et naturelles, de rapidité d’exécution et de praticité. Et c’est un carton pour un produit 100 % made in France qui se marie très facilement à de nombreux produits, grâce à des tutoriels basés sur des recettes faciles à reproduire chez soi et qui intègrent le snacking comme la pizza afin de revisiter sa sauce tomate avec un carré tomate poivron basilic et échalote ou une bouchée de légumes à l’apéro parfumée à la betterave carotte et ail… par exemple. Si la jeune startup a pour cœur de cible la femme active tout juste trentenaire et avec des enfants, elle a su particulièrement créer un univers féminin et apportant à la fois de l’innovation et de la réassurance au consommateur dans sa stratégie de marque. Les clientes peuvent ainsi commander leurs produits sur un site e-commerce dédié, partager leurs expériences et leurs recettes sur les réseaux sociaux…
Si les fruits de terre innovent particulièrement, c’est parce qu’ils remplacent la protéine animale traditionnelle par les insectes, afin de réduire l’impact de la production de viande bovine sur notre environnement. Incubés dès l’ouverture de la commune à Lyon, ce foodcourt expérientiel, ils ont choisi l’option de présenter leur steak à base d’insectes et de légumineuses sous forme de burger plutôt que l’animal à consommer tel quel. Pour assurer un produit au top gustativement, ils ont établi leur recette en collaboration avec le célèbre Institut Culinaire Paul Bocuse. Et c’est un succès ! Plusieurs milliers de personnes servies depuis, les consommateurs sont tentés de goûter cette alternative dans un format acceptable pour assurer cette transition. « Ce sont les parents qui interdisent aux enfants de goûter le burger… prétextant qu’ils n’aimeront pas ! Alors qu’eux-mêmes en mangent !» confie Adrien Lamblin co-fondateur qui nous confirme que les plus jeunes sont plus enclins à accepter de consommer des insectes.
Mais à la rentrée, l’expérience a dû s’interrompre, la législation française n’autorisant pas la production de farine d’insectes sur le territoire… un levier qui devrait tomber d’ici mars 2019. « Nous allons profiter de cette trêve hivernale pour élaborer de nouvelles recettes, comme ces accras par exemple, à servir à l’apéritif qui sont très accessibles, car à l’apéritif comme au dessert, tout est permis ! Egalement, il nous sera possible de compléter les offres de services de traiteurs et le service des réceptions privées d’entreprises qui souhaiteraient proposer de nouvelles expériences culinaires à leurs collaborateurs. Work in progress ! » nous dit-il confiant… #lefuturabongout !
Changement de cap dans la stratégie de Winiit qui se détourne du gaming et de la réalité augmentée à la sauce Pokemon Go ! Place au Yield Management afin d’aider les restaurateurs et toute la restauration à attirer des consommateurs aux heures creuses et aux périodes de faible activité. « Une proposition qui séduit particulièrement les acteurs de la restauration rapide. Ouverts toute la journée, notre dispositif permet d’attirer des consommateurs aux heures creuses grâce à une offre promotionnelle comme une réduction ou un produit gratuit toujours apprécié » confie Hugo Laplace-Builhe l’un des 3 co-fondateurs du dispositif digital.
Sur le principe, le restaurateur a le choix de créer son offre promotionnelle quand il le souhaite et pour la durée de son choix, sans obligation et sans abonnement. Un QR code est créé par la plateforme et communiqué sur l’application via une notification adressée à tous les utilisateurs qui le présentent lors de leur passage en caisse afin de bénéficier de la promotion. Le restaurateur est facturé à hauteur de 50 cts d’euro par client trackté, ni plus ni moins. Une offre qui séduit particulièrement la clientèle étudiante (aussi celle de demain !) toujours en quête de bons plans et de restauration rapide puisque, parmi les restaurateurs utilisateurs, la jeune startup compte Big Fernand, Ankka, Bagelstein, Class’Croute…
D’autres projets d’extension sont en projet, comme la mise en place de campagnes marketing afin de tester de nouveaux produits et boissons mais aussi créer des événements pour cette cible si particulière… tout en respectant leurs codes et leur univers.
Tiphaine est la marraine d’une jeune fille allergique, tout comme 8 % des enfants en France, un chiffre qui ne fait que s’accentuer, même si les effets ont tendance à diminuer à l’adolescence. Il reste cependant difficile à vivre le moment du goûter pris en commun à l’école, ou chez des amis, pour un enfant qui doit sans cesse se justifier et expliquer sa différence à cause de son allergie alimentaire. Tiphaine décide donc de retirer tous les allergènes et confectionne un encas gourmand, pour les enfants, qui pourra faire office de goûter et qu’il pourra même partager avec ses camarades. Finie la division par la différence. C’est donc un moelleux sans les 14 allergènes (sans gluten, sans lactose, sans maïs, sans œuf, sans soja…) qui voit le jour, une véritable gageure technique ! Et c’est un succès si on en juge des commentaires laissés par les clients sur les réseaux sociaux : « Commande à peine reçue mon fils a voulu goûter, exceptionnellement j'ai cédé. Il l'a dévoré et m''a dit "c'est très bon ". Validé, par mon loustic et en effet ils ont l'air bon ! Non seulement sans allergène mais en plus sans maïs, parfait pour son bidou. L'équipe est également top, réactive et très aimable ! «Bref, parfait ! Merci bcp ».
Afin de parvenir à produire son gâteau à grande échelle, elle trouve son centre de production près de Melun, s’entoure d’une associée illustratrice qui travaille le packaging et le site web autour d’un univers enfantin et rassurant pour la maman, le cœur de cible qui va mettre le paquet dans son panier… Un site e-commerce et une forte présence digitale permettent de commander les fameux biscuits et de se faire livrer dans l’espoir d’être réclamés par les consommateurs en grande distribution… Et ça matche ! Les rendez-vous sont pris afin d’intégrer les rayons spécialisés "SANS" en GMS mais aussi apporter une alternative en snacking afin de satisfaire ce segment de clientèle pour lequel aucune réponse n’existe encore… d’autant que MaTatie a profité du salon Food Use Tech pour présenter son nouveau brownie avant sa commercialisation :)
Parce que les consommateurs sont davantage attentifs à ce qu’ils achètent et qu’ils souhaitent jouer un rôle dans leur alimentation, Franprix a noué un partenariat avec la startup FoodTech ScanUp créée en 2017 par Caroline Péchery et Adrien Dumitresco. Ce coach alimentaire permet de réaliser sa liste de courses la plus saine possible en s’appuyant sur les valeurs nutritionnelles du produit pouvant être scannées en magasin ou depuis chez soi. La jeune startup a présenté son partenariat avec l’indice SIGA, une offre complémentaire au Nutriscore et à Open Food Facts qui permet d’apprécier la manière dont les aliments sont transformés et formulés dans les entreprises agro-alimentaires, toujours dans le but de garantir le « manger mieux » au consomm’acteur. « Cet accord prend effet depuis la rentrée précise Caroline et nous permet de distinguer les produits médaillés or et argent, parmi l’application, en tenant compte de leurs processus de fabrication au-délà des valeurs nutritives.».
La jeune startup s’initie à la collaboration participative avec les marques et les enseignes. Ainsi, avec Franprix, elle a proposé aux utilisateurs de l’application de cocréer leur pizza individuelle idéale, un produit snacking, s’il en est ! Lancée dans le cours de l'été et pendant la trêve estivale, 4 112 volontaires se sont exprimés.
« Nous avions, avec Franprix, un objectif de 3 000 participants, confie Caroline, nous sommes plus que satisfaits ! La pizza Franprix sera française ET végétarienne (51 % des souhaits exprimés), avec une base de tomate, de la mozzarella, de la courgette et de l’origan ». Nous serons fixés sur sa date de lancement prochainement… Un retour d’expérience qui laisse envisager de réelles possibilités pour ScanUp, d’exploiter de nouvelles sources de collaboration et de co-construction avec la restauration à l’occasion d’événements spécifiques. Mais il n’y a qu’à regarder le calendrier : ces occasions ne manquent pas…
Si le titre restaurant reste l’avantage préféré des Français, ce dernier vient tout juste de fêter ses 50 ans. Vers la fin du papier ? En route pour la dématérialisation ? C’est le choix opéré par Edenred qui a noué de nombreux partenariats digitaux avec UberEats, Deliveroo, mais aussi des startups comme Nestor, DejBox et Rapidle avant l’été dernier avec la carte dématérialisée.
« C’est le bon moment pour Edenred d’offrir aux professionnels restaurateurs, les indépendants comme les réseaux chaînés, une plateforme digitale afin de collecter toutes les données transmises par la carte ticket restaurant : fidéliser ses clients, garantir ses paiements et suivre les remboursements sur une même interface et gagner un temps précieux » nous confie Julien Tanguy, DG d’Edenred France et partenaire de FoodUseTech. Une interface technologique que l’opérateur souhaite également initier avec les systèmes de caisse de restauration de manière à donner un confort supplémentaire au commerçant dans le traitement de ses transactions et qui permettra, également grâce à la dématérialisation, de connaître enfin les goûts mais aussi les comportements d’usage de chacun de leurs utilisateurs pour la première fois, et ainsi, créer des rendez-vous et des territoires de rencontres avec eux et les restaurateurs et personnaliser les échanges…
Le salon FoodUseTech était l’occasion d’échanges et de conférences durant lesquels de nombreux experts se sont exprimés. Parmi ceux-ci, nous nous sommes entretenus avec Céline Laisney qui a fondé le Cabinet AlimAvenir, qui publie l’étude Vigie Alimentation 2018 : 10 grandes transformations du système alimentaire à l’horizon 2030.
Dans cette transition socio-culturelle, environnementale, technologique et économique, figure celle de la déstructuration des systèmes alimentaires et la montée du snacking, analysée dans cette étude avec une exploration prospective à l'étranger et en France, particulièrement. Tous les experts interrogés s’accordent à prédire une fragmentation de plus en plus poussée de la prise des repas, puisque les consommateurs vont encore être de plus en plus en recherche de praticité et de commodité afin de rompre avec le défi du temps, les poussant à des prises alimentaires de moins en moins institutionnelles, en commençant par la prise de repas de manière fractionnée sur toute la journée, la connection permanente avec le digital n'étant pas anodine à ce phénomène.
Afin de respecter l’équilibre nutritif et calorique sur une journée, les consommateurs devront s’orienter vers un snacking de plus en plus sain afin de ne pas sombrer vers un surpoids fatidique. 4 grandes tendances se dégagent des aujourd’hui :
Une édition du salon FoodHotelTech très réussie qui nous permet, dès la rentrée, d’envisager de nombreuses pistes et solutions afin de comprendre les enjeux de demain dans un avenir qui est en train de se construire et qui, d’année en année, ne fait que s’inscrire « vert le futur ».