1 %, c’est la croissance totale, en valeur, du marché de la restauration en 2018 qui s’est établi à 56, 1 md€ (dépensés), selon le spécialiste des études de marché NPD Group qui souligne une année compliquée. Si le début de l’exercice a été contrarié par les fortes chutes de neige, les 2e et 3e trimestres s’étaient montrés bien plus profitables au secteur, bénéficiant d’une météo très clémente et d’une Coupe du Monde football victorieuse. Un vent porteur stoppé net par le mouvement social des « Gilets Jaunes » qui, dès le 17 novembre, a contrarié l’activité, notamment des établissements en périphérie pénalisés par les blocages routiers, et les centres commerciaux. De fait, le marché a atterri à 1 % de croissance à fin 2018 (avec un TM de 5,60 €, tous circuits et tous moments de consommation confondus) contre 1,8 % un an plus tôt. C’est la restauration avec service à table qui a le plus souffert avec une baisse de fréquentation de l’ordre de 0,5 % tandis que la restauration rapide gagne de son côté, au total sur l’année, 1,2 % de clients. Au dernier trimestre, la fréquentation est même parvenue à afficher une hausse de 0,5 %. Comme le précise NPD Group, le snacking profite de la mutation des habitudes de consommation avec une montée en puissance de moments de consommation hors repas (en matinée et goûter) qui ont enregistré l’an dernier, une progression en termes de visites. A contrario, la fréquentation des restaurants le soir stagne alors que celle du déjeuner est en net recul de 4 % sur l’année.
"Le déjeuner reste toujours le moment de consommation le plus important en restauration hors domicile, toutefois nous constatons une érosion lente de ce dernier et une migration des consommateurs vers les moments annexes souvent moins chers ou mieux adaptés à leurs rythmes journaliers", Maria Bertoch Foodservice Industry Expert chez The NPD Group.
Si The NPD Group prévoit, pour l’année en cours, une offensive de la grande distribution, notamment dans ses formats de proximité avec une offre toujours mieux adaptée à la consommation sur le pouce, il anticipe une montée en puissance du snacking notamment sur les micro-moments de consommation de la pause-café ou de l’encas qui confirme une certaine déstructuration des repas. Le fast casual fait aussi figure de modèle et reste un terrain d’influence pour les autres segments notamment concernant une certaine transparence sur les ingrédients, sur la préparation des plats sur place ou encore la personnalisation. Face à la concurrence, un positionnement marqué s’impose. La livraison reste, quant à elle, très bien orientée avec + 20 % de visites en 2018, un mouvement qui devrait se poursuivre avec la mutation des habitudes de consommation au travail comme à domicile.