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Tri des déchets, 3 ans pour se mettre aux normes mais déjà des échéances pour fin 2019

27 Mai 2019 - 5850 vue(s)
La secrétaire d’Etat Brune Poirson persiste et signe, la restauration rapide n’est pas aux normes et doit faire mieux et vite en matière de tri des déchets mais aussi des biodéchets. 70 % des restaurants devront être en règle avant fin 2019, 90 % fin 2020 et 100 % au 31 décembre 2021. Elle a sommé 15 chaînes de transmettre des engagements fermes d’ici le 7 juin.

Brioche Dorée, Burger King, Class’croute, Cojean, Domino’s Pizza, Exki, Five Guys, Jour, KFC, La Croissanterie, La Mie Câline, McDonald’s, Paul, Starbucks et Subway, devront se mettre en conformité pour la gestion et le traitement de leurs déchets avant le 31 décembre 2019. Au moins pour 70 % de leurs restaurants. 90 % devront l’être pour le 31 décembre 2020 et 100 % à la fin 2021.  C’est précisément l’échéancier en 3 ans fixé et exigé par le Ministère de la Transition écologique et solidaire dans un courrier du 22 mai adressé à 15 enseignes de restauration que France Snacking a pu récupérer.  On peut quand même s'interroger sur le pourquoi d'une telle stigmatisation et d'une liste exhaustive d’enseignes plutôt qu’une autre ou encore pourquoi de telles exigences assorties d’un calendrier à 3 ans aussi drastique alors que le Snarr (Syndicat de l'Alimentation et de la Restauration Rapide), dans un courrier du 3 avril, avait proposé un plan d’action et une feuille de route dans une logique partenariale, qui ne semblent pas avoir été entendus.

"Les grandes entreprises accusent un retard de près de 3 ans sur le respect de la règlementation" Brune Poirson.

Il est clairement reproché aux chaînes, une liste de griefs. Et notamment de ne prévoir aucun déploiement total du tri des 5 flux (papier, carton, verre, plastique et métaux) avant 3 ans ni même de s’engager sur des objectifs intermédiaires.  La secrétaire d’Etat fait référence à son courrier du 31 janvier dernier dans lequel elle leur demandait un plan de conformité avec la règlementation en matière du tri des 5 flux et du tri des biodéchets mais leur précise que leurs efforts et les plans soumis, tout comme les initiatives positives proposées étaient insuffisants. « Aucune stratégie ne permet de remplir totalement vos obligations de tri, que ce soit pour le tri des 5 flux ou pour le tri des biodéchets, en cuisine comme en salle ».

Pomme de Pain en exemple

Brune Poirson indique également qu’à part Pomme de Pain, toutes les enseignes ont fait le choix de ne pas proposer de dispositif de tri des biodéchets en salle, alors même que la plupart des établissements sont soumis à cette obligation, poursuit-elle dans sa lettre. Elle souligne que ce n’était pas facultatif pour les restaurants générant plus de 10 tonnes de biodéchets par an que cela s’appliquera à tous, en 2024, quelle que soit la quantité. Dans sa lettre et sans nouvelle consultation avec les enseignes citées ni même avec le Snarr, la secrétaire d’Etat précise que le respect des échéances de 2019, 2020 et 2021 était atteignable notant au passage que les opérateurs nationaux de la collecte des déchets lui avaient confirmé être en mesure d’assurer la collecte des déchets de l’ensemble des établissements de restauration rapide sur tout le territoire. Aux chaînes qui ont indiqué ne plus envisager de verser l’éco-contribution à l’éco-organisme agréé Citéo pour les emballages triés en salle, il leur est répondu que ce sera possible pour les sites équipés d’un dispositif de tri 5 flux.

 

"Les mesures prévues ne sont pas encore satisfaisantes" Brune Poirson.

Les 15 marques nommément citées sont donc au pied du mur. Elles ont jusqu’au 7 juin pour transmettre leurs engagements avant une réunion au ministère prévue le 11 juin, indique le courrier. Mais il y a fort à parier que c’est l’ensemble du secteur qui va être rapidement tenu de se mettre au pas, la secrétaire d’Etat concluant son courrier en indiquant que les grandes entreprises avaient à montrer l’exemple surtout lorsqu’elles accusent un retard de près de 3 ans sur le respect de la réglementation. Elle s’assurera d’ailleurs à faire la transparence sur les contrôles que ses services effectueront, le cas échéant.

D'ici à la réunion du 11 juin prévu entre la secrétaire d'Etat, les principales chaînes de restauration rapide et le Snarr qui sera présent, le syndicat a dressé à ses adhérents le rappel de la règlemenation de 2016 et le plan d'action. 

Remis à jour le 6 juin 2019

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