SSP Gérard d'Onofrio à propos du coronavirus en restauration pour snacking
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#snackingunited. Gérard d’Onofrio, SSP France-Bénélux ‘Mettons en place les conditions du meilleur'

18 Avril 2020 - 5436 vue(s)
Gérard d'Onofrio, directeur général France-Bénélux de SSP est l'invité de notre quotidienne sur snacking.fr. Pour le spécialiste du travel retail, si l'activité dans les aéroport prendra des mois avant de retrouver des couleurs, le business devrait reprendre plus vite dans les gares après le confinement. Pour autant, il faudra compter avec des entreprises et leurs collaborateurs qui ont testé le télétravail et qui pourraient l’adopter plus souvent, et réduire un peu plus, leurs besoins de déplacement.

Qui est SSP et quid de vos projets pour 2020 ?

SSP est spécialiste du travel retail dans le monde. La filiale française que je dirige (avec les antennes belge et luxembourgeoise), a réalisé l’an dernier 270 M€, auxquels on peut rajouter l’activité générée par la co-entreprise Epigo détenue à 50/50 avec Aéroport de Paris de l’ordre de 70 M€ en 2019. Malgré les épisodes gilets jaunes et grèves qui ont pesé sur nos activités dans les gares et compte-tenu des nombreux appels d’offres que nous avons gagnés en 2018-2019, l’activité a été très dynamique pour SSP France avec une croissance de 22 % du CA. Les premières ouvertures en gare Montparnasse, contrat que nous avons remporté pour 34 unités ont commencé à porter leurs fruits, tout comme l’activité du Train Bleu à la Gare de Lyon qui a profité du partenariat avec le chef Michel Rostang ou encore la montée en puissance de la gare de Bordeaux. Nos activités dans les aéroports parisiens ont été soutenues comme à Marseille. Tout allait plutôt bien en ce début d’année avec un rebond post-grèves jusqu’à la semaine qui a suivi le 14 mars. 

Quelle a été votre réaction aux annonces de confinement ?

Aux quelques signes avant-coureurs qui se sont fait sentir sur la première quinzaine de mars où le trafic a fléchi de 20 %, nous avons connu un arrêt brutal de l’activité dans la semaine qui a suivi les premières annonces du Premier ministre puis du président de la République. Si tous les restaurants avec service à table ont fermé leurs portes le 14 au soir, la vente à emporter a été dans un premier temps, maintenue avant de fermer définitivement la semaine suivante. Sur autoroute, outre deux sites pétroliers restés encore partiellement ouverts pour les routiers, nos 250 points de vente ont baissé le rideau et nos 3 500 (inclus Epigo) collaborateurs placés en chômage partiel après avoir privilégié, dans un premier temps la prise des congés payés et des RTT. De fait, la totalité des demandes auprès des Direccte ont reçu un avis favorable. Prêts de trésorerie et reports d’échéances ont été activés. Pour le reste, j’ai donné comme consigne de stopper tout règlement de loyers étant donné que tous nos bailleurs n’ont pas acté de suspension contractuelle et des discussions sont enclenchées avec chacun d’entre eux. Si ADP a très vite indiqué qu’il n’y aurait pas de facturation pendant la période du confinement, nous avons également passé un accord  avec l’aéroport de Nice ainsi celui de Bordeaux sur une  exonération. Même chose à Charleroi en Belgique. Côté rails, Gares & Connexions, ainsi qu’Altarea ont indiqué qu’ils ne réclameraient pas de loyer entre le 16 mars et fin avril. On a également une confirmation de la RATP Travel Retail.  Par contre, la question reste entière pour la période post-confinement pour laquelle tout reste à faire. 

Et la reprise, comment l’entrevoyez-vous ?

La reprise est pour le moins incertaine et difficile à envisager même si Emmanuel Macron a indiqué un déconfinement à partir du 11 mai. Rien n’est moins sûr. Si consécutivement, le business devrait reprendre dans les gares, pour autant, il faudra compter avec des entreprises et leurs collaborateurs qui ont testé le télétravail et qui pourraient l’adopter plus souvent, et réduire un peu plus, leurs besoins de déplacement. Quant à l’aérien et le métro, les interrogations restent entières. Les français accepteront-ils de reprendre aussi vite et aussi facilement le métro ? Et quid de la consommation dans des stations de métro avec un masque sur le visage. Quant aux aéroports, c’est encore pire. Quand les Français seront-ils prêts à redécoller pour rejoindre des contrées lointaines, et les touristes, sont-ils de retour chez nous ?  D’une nature optimiste, je considère que le meilleur est à venir et il faut mettre en place les conditions de ce meilleur.

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