Après un début d’année catastrophique, marqué par la pandémie de coronavirus et la fermeture de la plupart des établissements durant le confinement, la chaîne de restaurants Courtepaille était placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce d’Évry-Courcouronnes (Essonne), le 29 juillet dernier, après avoir déposé le bilan. « Comme tous les acteurs de la restauration, le groupe a subi pendant la crise sanitaire l'arrêt net de son activité et la perte du chiffre d'affaires correspondant (40% de chiffre d'affaires perdu sur l'année) », a ainsi expliqué la direction de la chaîne qui compte près de 300 établissements dont 189 opérés en propre. Elle précise également qu’elle avait pourtant recherché dès le mois de mai « des solutions de financement et de nouveaux partenaires avec l'assistance de la banque d'affaires Lazard », et ce dans l’optique d’« éviter toute impasse». Sans y parvenir donc et les candidats à la reprise ont jusqu’à ce lundi 24 août 2020 pour déposer une offre de reprise. Il faut dire que le refus du prêt garanti par l’Etat que l’entreprise avait sollicité au début de la crise sanitaire a été vécu comme un coup de grâce.
« Privé de cette aide indispensable, le groupe ne peut assumer seul le financement de la reprise de son activité sur le long terme et le remboursement de ses créances », indique-t-on du côté de l’entreprise.
Selon plusieurs sources concordantes, quatre repreneurs potentiels se seraient déjà manifestés dans le cadre de l’appel d’offre pour se porter acquéreur de l’enseigne aujourd’hui encore propriété du fonds d’investissement britannique ICG. Le Groupe Bertrand, qui opère des marques reconnues telles qu’Hippopotamus, Angelina, Au Bureau, Burger King en master franchise, serait l’un d’entre eux après s’être déjà emparé en 2019 de Léon de Bruxelles et avoir finalisé la reprise du groupe Flo. La société d’investissement Walter Butler, spécialisée dans la reprise d’entreprises en difficulté, est également citée tout comme Naxicap et l’un des principaux concurrents de Courtepaille, Buffalo Grill. Les différents dossiers seront passés au peigne fin le 14 septembre prochain par le tribunal, qui sera amené à prendre une décision dans les sept jours qui suivent. Toutefois, seuls les restaurants Courtepaille les plus rentables pourraient être repris, entraînant ainsi de nombreux licenciements alors que l’enseigne compte environ 3 500 salariés. Chez Buffalo Grill, l'offre déposée et commentée par le directeur général Jocelyn Olive prévoit ainsi d'investir 100 millions d'euros et de conserver 85% des emplois.
Article mis à jour le 26/08/2020