Après les annonces effectuées ce jeudi 3 septembre par le gouvernement dans le cadre du Plan France Relance, censé donner un nouveau souffle à une économie exsangue depuis le confinement, le Président du GNI a souhaité réagir avec vigueur par le biais d'un communiqué. Sans détour, il désigne les hôtels, cafés et restaurants commes les "grands oubliés" de ce plan, estimant donc que les pouvoirs publics n'ont pas pris la mesure de la situation plus qu'inquiétante dans laquelle se trouvaient nombre de professionnels du secteur. Le GNI n'oublie tout de même pas de citer les 3 milliards d’euros qui seront destinés à renforcer les fonds propres des entreprises, dont on peut espérer qu’ils concerneront quelques PME de notre secteur. « C’est une mesure que nous appelions de nos vœux car dans certaines situations, il n’y a que l’État qui peut venir renforcer les capitaux de nos entreprises. Et l’État le sait, ce ne sera pas de l’argent injecté à perte." Mais clairement, pour Didiér Chenet, nos pouvoirs publics sont loin du compte... "D’abord parce qu’aucune mesure n’a été fléchée pour le tourisme ou pour les hôtels, cafés et restaurants. Alors que nos entreprises comptent parmi les plus impactées par la crise économique, aucune mesure n’est annoncée pour notre secteur", avant d'ajouter : "Je déplore par exemple, l’abandon du projet de création d’une plateforme digitale française capable d’assurer la promotion et la distribution de nos territoires, de nos musées et monuments comme de nos chambres d’hôtels ou de nos tables de restaurants". Ce plan n’aurait ainsi malheureusement aucune ambition pour nos établissements ni pour le tourisme français.
Pour le GNI, force est de constater que ce plan ne prévoit même pas l’essentiel, c’est à dire la sauvegarde des entreprises du secteur. "Alors qu’il est indispensable de prolonger les mesures d’urgences adoptées au printemps, aucune décision n’est prise en ce sens. Nos professionnels ne sont pas dans la relance, ils sont dans la survie." Une solution doit ainsi être trouvée à la question des loyers à payer alors que leurs établissements étaient fermés, mais aussi concernant la question du chômage partiel, sans reste à charge, et par l’abaissement du point mort des entreprises par une réduction du coût du travail. "Nous avons fait des propositions, nous ne trouvons aucune trace de celles-ci dans ce plan. La suite risque d’être catastrophique", indique Didier Chenet. "La situation est inédite. Paris ou Lourdes sont des villes à tourisme sinistré. Et ceux des professionnels qui ont fait une saison honorable regrettent qu’elle n’ait duré que 2 mois au mieux. Car la rentrée s’annonce terrible. En l’absence de touristes étrangers, en l’absence de salon, de congrès, de manifestation culturelle, sportive d’envergure les réservations sont à un niveau exceptionnellement bas. 20 % de taux d’occupation en moyenne pour les hôtels en septembre".
Dans l'état actuel, le GNI s'attend à des conséquences s’annonçant lourdes pour l’emploi. Selon son observatoire GNI I+C du 2etrimestre, 48 % des entreprises envisageaient des destructions d’emploi à raison de 2,4 emplois par établissement. 200 000 emplois seraient ainsi menacés dans le secteur, sans compter les embauches, de saisonniers notamment, qui n’ont pas eu lieu. "Des plans de licenciement sont en cours de mise en œuvre. Il y a urgence à agir et à entendre nos propositions", termine Didier Chenet.