geco food service étude restauration couvrefeu et confinement octobre 2020
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Avant le couvre-feu, 49 % des Français allaient déjà moins souvent au restaurant

16 Octobre 2020 - 6441 vue(s)
Les restaurateurs français, déjà largement fragilisés par l’épisode du confinement, s’apprêtent à vivre des semaines extrêmement complexes alors que le couvre-feu entre en vigueur dans neuf métropoles françaises à compter de ce soir minuit. D’autant que la crise du coronavirus a déjà largement modifié les comportements des consommateurs hors-domicile comme en témoigne une étude réalisée par le Geco Foodservice.

Instauration du couvre-feu dans 9 métropoles françaises, passage de nouveaux départements en zone d’alerte renforcée (Calvados, Indre-et-Loire…) entraînant la fermeture des bars à 22 heures, le ciel s’assombrit encore sur un paysage du hors-domicile déjà bien gris… Et face à de réelles difficultés économiques (arrêt d’activité, chômage partiel, baisse de revenu), le pessimisme est grandissant chez les Français. C’est en tout cas ce que révèlent les résultats d’une étude publiée par le GECO Foodservice. Celle-ci a été réalisée en trois vagues entre le 20 mai et le 20 septembre 2020 et apporte ainsi un éclairage riche quant aux évolutions des comportements. « Un des faits marquants de cette étude est la peur exprimée par les consommateurs à l’égard de la restauration : elle structure les comportements. A date, quelle que soit la tranche d’âge, la sécurité et l’hygiène restent la préoccupation majeure des convives », explique ainsi Frédérique Lehoux, Directrice générale du GECO Food Service. Le constat est lourd alors que la moitié des Français craindrait d’aller en restauration, par crainte d’être contaminé. Logiquement, l’hygiène est désormais un critère d’attention fortement privilégié (+ 60%), devant les prix (+ 26 %), l’origine géographique des produits (+ 27 %) ou le bio (+ 12%). En effet, 24 % vont se renseigner sur les mesures d’hygiène prises par l’établissement avant leur venue, via principalement le bouche à oreille pour 58 % et Internet pour 45 %.

Un budget restauration qui diminue

La fréquentation en restauration commerciale est donc logiquement loin d’être celle d’avant COVID : 4 Français sur 10 fréquentent moins souvent les établissements de restauration qu’avant la crise, avec un budget moyen hebdomadaire par foyer en net retrait par rapport à l’avant crise : - 12 % (50,80 € v/s 57,50 € sur tous circuits). Du fait des consignes sanitaires, les occasions festives entre amis peinent à retrouver leur niveau (- 14 points) et la fréquentation seule augmente de 10 points. Les modes de consommation changent et de nouvelles habitudes de consommation alimentaires se sont aussi installées à en croire 78 % des Français. On citera ainsi l’augmentation des repas pris à domicile et plus de « cuisine à la maison », comme une consommation davantage tournée vers les commerces de quartier que vers la restauration commerciale. 49 % vont ainsi moins souvent au restaurant !

"La COVID-19 a œuvré comme un accélérateur de changements et la filière du hors domicile fait preuve d’agilité pour réorienter ses marchés. Nous devons accélérer cette transition vers une logique d’innovation forte, vers une plus grande hybridation et digitalisation de nos pratiques », Laurent Repelin, Président du GECO Food Service.

Des évolutions de comportement à appréhender en restauration commerciale pour séduire le consommateur d'aujourd'hui

Ainsi, même si les vacances d’été avaient redonné un certain souffle aux professionnels car les Français avaient un besoin clair, celui de se faire plaisir et de profiter, la confiance en l’avenir reste limitée et les intentions de fréquentation sont à la baisse. Cependant, 3 clients sur 5 souhaitent privilégier les établissements indépendants pour les soutenir, pour le plaisir, et pour la qualité des produits et du contact humain. Pour les établissements de chaîne, c’est davantage l’habitude et les prix qui motivent les clients. Par ailleurs, avec 30 % des actifs en télétravail en septembre, le phénomène s’avère influent et durable. Or, le télétravailleur marque un intérêt certain pour la restauration hors domicile. Ainsi, au moins une fois par semaine :

  • 39 % vont au restaurant (v/s 33 % pour ceux qui travaillent en entreprise),
  • 21 % commandent en Livraison à Domicile (LAD)
  • 32 % achètent en vente à emporter (VAE)
  • et leur budget hebdomadaire moyen dépensé en restauration est nettement supérieur (+ 19 %) à celui des personnes travaillant en entreprise.

La COVID-19 a été un accélérateur de pratiques en restauration ?

Le GECO observe peu d’évolutions de la pénétration de la LAD/VAE* sur la rentrée par rapport à l’avant crise. « Elles sont toutefois devenues des incontournables, sans être le 1er levier de croissance », indique-t-on du côté de l’association d’industriels du foodservice. Enfin, on peut parler de situation critique concernant la restauration d’entreprise. En effet, sur l’ensemble des salariés qui fréquentaient leur restaurant d’entreprise avant la crise, seulement 14 % le fréquentent de nouveau depuis juin. 43 % de ceux qui étaient retournés en restaurants d’entreprise depuis juin ont changé leurs habitudes de consommation le midi et 54 % prévoiraient de le faire. Le calvaire s’annonce donc long et douloureux…

* LAD = Livraison A Domicile / VAE = Vente A Emporter

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