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Assurances, le compte n’y est pas, selon le GNI

8 Décembre 2020 - 1170 vue(s)
Les annonces de Bruno Le Maire concernant le « soutien » des assureurs aux CHR n’ont pas satisfait les organisations professionnelles au premier rang desquelles, le GNI. Selon le syndicat, et son président Didier Chenet, le compte n’y est pas, tout comme la transparence d’ailleurs.

On allait voir ce qu’on allait voir. Et d’aucuns prédisaient un vrai bras de fer avec les assureurs dont on ne peut pas dire qu’ils aient franchement apporté un soutien à la branche depuis le début de la crise, soulignent de nombreux professionnels. Lundi, le ministre de l’économie indiquait qu’un accord avait été trouvé avec les assureurs afin que les primes payées par les entreprises des CHR à leurs assureurs soient gelées en 2021 tout comme la création d’une fonction de médiateur des assureurs. Dans un communiqué, Bruno Le Maire reconnaissait hier, les efforts importants déjà effectués par les assureurs pour le soutien à l’économie et sa relance en leur demandant d'aller plus loin. Il es a incités à soutenir et accompagner notamment les cafés, hôtels, restauaurants en les invitant notamment à ne pas augmenter en 2021 les cotisations des contrats d’assurance multirisque professionnelle; à conserver en garantie ces contrats pour celles de ces entreprises qui connaîtraient des retards de paiement des cotisations dans le contexte de la pandémie et, ce, pendant le 1er trimestre 2021 et encore à mettre en place gratuitement pour 2021 une couverture d’assistance en cas d’hospitalisation liée à la Covid-19 pour les chefs d’entreprise et leurs salariés dans le cadre de ces contrats. Il leur a demandé enfin, de finaliser leurs travaux d’ici le début de l’année 2021 en vue d’assurer une couverture des risques sanitaires exceptionnels,

C'est loin d'être suffisant selon le GNI

Pour le GNI, le Groupement National des Indépendants de l’Hôtellerie & de la Restauration, cet engagement de gel des primes est loin d’être suffisant. Et son président, Didier Chenet, de considérer  « les assureurs comme les grands bénéficiaires des dispositifs de soutien aux entreprises mis en œuvre depuis le début de l’épidémie par le gouvernement ». Selon lui, ces derniers continuent d’engranger des bénéfices sur le dos des CHR et proposent, avec la même indécence mêlée de cynisme, un gel de leurs tarifs en 2021 qui donne tout simplement le droit… de continuer à ne pas être indemnisé. Pour le patron du syndicat, c’est honteux ! Il poursuit sa charge en expliquant que les assureurs n’ont indemnisé qu’une poignée de professionnels et dans les rares cas d’indemnisation des pertes d’exploitation auxquels ils ont été contraints, ils ont calculé l’indemnisation versée aux professionnels en déduisant de ce qu’ils auraient dû verser, les frais de personnel pris en charge par l’État au titre du chômage partiel. 

"Quand on sait que les assureurs couvrent en général 75 % du CA HT au titre des pertes d’exploitation et que sous prétexte du chômage partiel, ils s’autorisent à déduire de leur indemnisation 35 % dans l’hôtellerie à 45 % dans la restauration, au titre des frais de personnel, il ne leur reste plus grand chose à indemniser. Au final, les assureurs n’ont déboursé qu’un tiers de ce qu’ils auraient dû payer, les deux autres tiers étant économisés aux frais de l’État et de nos concitoyens. » 

Alors que pour Didier Chenet, l’efficacité de la désignation d’un médiateur des assureurs reste à prouver (moins de 2 % des professionnels ont eu recours au médiateur des loyers selon une enquête du GNI), le GNI exige que la lumière soit faite sur l’activité et le comportement des assureurs pendant cette crise. 

« Je demande la création d’une commission d’enquête parlementaire afin de connaître la réalité des engagements pris et tenus par les assureurs : combien ont-ils versé au titre des indemnisations, combien ont-ils versé au Fonds de Solidarité ou au Fonds d’investissement pour le Tourisme ? Mais aussi, combien ont-ils économisé avec la diminution des sinistres automobiles, habitations et dans nos entreprises fermées ou quasiment à l’arrêt ? Combien ont-ils économisé grâce aux aides de l’État ? 

Il doit être mis fin à l’opacité dont s’amusent les assureurs au détriment des hôteliers, des cafetiers, des restaurateurs, des discothécaires et des traiteurs organisateurs de réceptions. Il faut les contraindre à livrer les informations demandées et à assumer leurs responsabilités. J’en appelle aux parlementaires pour qu’ils se saisissent de ce dossier brûlant. »

 

 

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