La semaine dernière, la ministre du Travail Elisabeth Borne s’est entretenue avec certains partenaires sociaux pour évoquer la question des reconversions d’actifs, qui risquent bien de se multiplier du fait de la crise sanitaire et économique actuelle. L’objectif serait donc de créer des passerelles entre différents secteurs d’activité pour faciliter une transition simple et plus rapide. En attendant, qu’elles soient souhaitées ou forcées dans un futur proche, ces reconversions sont plus que jamais à l’esprit des Français qui sont déjà 44 % à projeter de se former à de nouvelles compétences dans un contexte incertain qui en a poussé plus d’un à l’introspection. Ce ratio, selon Indeed, atteint même les 56 % chez les actifs des secteurs en difficulté comme la restauration, l’hébergement, les commerces ou la culture, et 55 % chez les moins de 35 ans. Les actifs, tous secteurs confondus, sont également nombreux à anticiper des remous dans leur vie professionnelle en raison de la crise, parmi lesquels « devoir accepter des postes alimentaires » (65 %), « devoir changer temporairement de profession » (62 %), « devoir rester plusieurs mois sans emploi en attendant que des offres pertinentes soient disponibles » (44 %), ou même « changer définitivement de profession (58 %) ».
Dans la perspective d’un changement complet de profession, les actifs se montrent toutefois exigeants quant aux aspirations qu’ils auraient à l’égard de leur nouveau poste. Cette reconversion serait d’abord motivée par une meilleure rémunération, bien sûr, (83 %) mais aussi par le souhait de bénéficier de davantage d’autonomie (83 % également). La quête de sens (79 %) dans leur travail et la recherche d’une meilleure valorisation (76 %) sont également deux aspirations particulièrement prégnantes depuis le début de la crise. En définitive, 1 Français sur 2 estime que la période est propice à la réflexion sur de nouveaux projets professionnels, même si peu se disent prêts à sauter le pas (33 %).