Annus Horribilis pour la filière CHR ! En un an, le chiffre d’affaires des cafés-hôtels-restaurants aura été divisé par plus de deux entre 2019 et 2020 (- 55 %) faisant du secteur l’un des plus durement touchés par la crise de la Covid-19. Les mesures mises en place par le gouvernement pour faire face à la résurgence de l’épidémie à l’issue de la saison estivale ont été lourdes de conséquences pour l’activité. Déjà très affectés par le couvre-feu instauré le 24 octobre 2020 dans certaines zones, les restaurants, les brasseries et les cafés-bars ont été contraints de fermer leur établissement au public le 29 octobre 2020. Et si l’hôtellerie n’a pas été soumise à cette fermeture administrative, ce secteur a tout bonnement souffert de l’absence de clients en période de confinement, sans parler de l’absence des touristes. Ainsi, le chiffre d’affaires de la filière CHR s’est tout bonnement effondré sur l’ensemble du quatrième trimestre 2020 (octobre-novembre-décembre) à - 78 % par rapport à la même période en 2019.
La vente à emporter et la livraison, auxquelles se sont convertis beaucoup de restaurateurs afin de rester actifs et conserver une activité, sont donc loin, très loin, de compenser les pertes de chiffres d’affaires dues aux mesures de restriction. La restauration seule a ainsi plongé de - 78 % entre le quatrième trimestre 2020 et le quatrième trimestre 2019. L’année 2020 se conclut donc sur une baisse vertigineuse, de l’ordre de - 54 % sur l’ensemble de la période. Bien qu’autorisés à rester ouverts cet automne, de nombreux hôtels ont également été contraints de fermer momentanément leurs portes, faute de clients. En plus de l’absence persistante de la clientèle étrangère et de la clientèle d’affaires, les hôteliers subissent également une perte de la clientèle nationale, les Français ayant adapté leurs vacances de fin d’année au vu des conditions sanitaires actuelles entraînant une chute de 76 % du CA de l’hôtellerie au dernier trimestre 2020. C’est encore pire pour les cafés-bars et les brasseries qui dégringolent de 82 % sur cette même période octobre-novembre-décembre par rapport à l’année précédente selon Xerfi.
Toutes les régions sont touchées par cette crise inédite. Les établissements implantés en Ile-de-France et en PACA enregistrent les pires résultats de l’hexagone (de l’ordre de - 85 %). Paris est en effet confronté à l’absence criante de touristes étrangers et les restaurants et débits de boissons implantés dans la métropole d’Aix-en-Provence/Marseille ont été tenus de fermer leurs portes fin septembre-début octobre. A noter que les stations de ski ne pouvant ouvrir leurs remontées mécaniques lors des périodes de fêtes, une partie des vacanciers s’est reportée sur le littoral, notamment sur la façade atlantique. Si la baisse y est un peu moindre, les résultats sont néanmoins alarmants (compris entre - 65 % et -70 % selon les analyses Xerfi). Les perspectives d’activité en ce qui concerne le début d’année 2021 restent par ailleurs très inquiétantes. Dans sa lutte contre la pandémie, le gouvernement a annoncé que les restaurants et débits de boissons ne pourront finalement pas rouvrir fin janvier et aucun nouveau calendrier ne peut être actuellement établi. « Les professionnels de la filière s’accordent donc presque tous sur une crise persistance au cours des prochains mois », précisent Xerfi et le GNI.