Si les différentes mesures d’aides ont permis à la restauration de survivre sous perfusion en 2020 et de masquer certaines réalités, les difficultés rencontrées par la branche au cours des derniers mois, notamment les 6 mois de fermeture administrative, commencent à produire leurs effets. L’enseigne spécialisée dans le libre-service du groupe Agapes Restauration (Sogood, Pizza Paï, Salad'Co, Il Ristorante, les 3 Brasseurs...), qui coiffe 227 restaurants Flunch dont 66 franchises, se voit contrainte de demander l’ouverture d’une procédure de sauvegarde tout en déployant un vrai plan d’urgence. Avec un chiffre d’affaires 2020 qui s’est effondré de 57 % à 212 M€, consécutif à la crise et à ses mesures dont les confinements et couvre-feux, la chaîne a choisi cette voie-là pour se donner le temps en termes de trésorerie. Un délai qui lui permettra aussi d’accélérer son plan de transformation « Cap à 5 ans ».
"La crise sanitaire nous oblige à prendre des mesures fortes plus vite que prévu. Nous devons adapter le réseau et redéployer la marque au plus près des consommateurs et de leurs nouvelles attentes", Thierry Bart, DG de Flunch.
Annoncé par son directeur général il y a quelques mois, le plan à 5 ans de la marque mythique de la restauration française, devrait être accéléré. Un projet qui vise à régénérer l’enseigne et mieux adapter son positionnement aux nouveaux enjeux d’aujourd’hui à la fois en termes de mode, de lieux de consommation (kiosques thématiques, food halls…) et d’usages comme la vente à emporter et la livraison. En test sur le restaurant de Noyelles-Godault, cette nouvelle approche devrait être déployée sur les sites de Louvroil, Saint-Quentin, Saint-Omer et Plaisir avant d’irriguer l’ensemble du réseau.
La nouvelle stratégie annoncée passe aussi par un redimensionnement du réseau en 2021 qui prévoit la recherche « de solutions » pour une soixantaine de restaurants sur les 227. Ce qui pourrait passer par la cession à des franchisés, des collaborateurs du groupe ou encore des repreneurs extérieurs du secteur. Ce qui devrait concerner 1 300 postes sur les 5 000 que compte la filiale. Si un PSE devait être ouvert, le groupe indique rester très attentif à l’emploi en privilégiant notamment les mesures de reclassement et de mobilité interne.