« Nous ne sommes pas et ne serons pas des Américains », explique Nicolas Nouchi, directeur des études en commentant les toutes dernières données publiées par son cabinet qui indiquent que la livraison gagne du terrain en passant de 5,6 % en 2016 à 8 % des déjeuners et dîners (domicile et hors domicile) en 2020 , mais que sa progression devrait se tasser, selon lui, sitôt les restaurants rouverts. Parce que les Français, contrairement à leurs homologues d’outre-Atlantique, ont un très fort engouement pour l’expérience sur le point de vente. Pour autant, indique l’expert qui s’appuie sur les dernières données de septembre 2020 alors que les restaurants avaient rouvert, une nouvelle normalité s’est installée. Puis que les Français qui avaient, à l’époque la possibilité de « sortir », montraient encore une forte propension à se restaurer à la maison avec 69 % des actes de consommation à domicile (contre 36 % en septembre 2018). Un différentiel de près de 33 points. Et, si l'on observe la livraison uniquement sur la base des actes hors domicile, elle pesait 9,4 % des déjeuners et dîners hors domicile, il y a 2 ans et s’élevait, à l’automne dernier à 22,8 %. « Il y a une grande partie qui fait une analogie entre la situation du marché et des Français en septembre dernier avec ce qu’elle pourrait être, à la sortie du confinement en avril, mai ou juin 2021.
La nouvelle réalité constatée par le cabinet spécialisé dans les études et la collecte de data, est que la livraison, même si elle restera une activité additionnelle, est devenue plus qu’un canal de vente, un vrai segment de marché avec ses réalités, ses contraintes, son modèle auquel les différents acteurs de la chaîne de valeur, restaurateurs, fournisseurs, distributeurs doivent adresser des solutions adaptées. Pour preuve l’émergence de nouveaux opérateurs au business model exclusivement dédiés à ce circuit comme les dark kitchens qui ont construit des modèles spécifiques. Pour Nicolas Nouchi qui observe, entre 2016 et 2020, un basculement presque total des systèmes de livraison vers les plateformes spécialisées, l’avenir passera aussi par de nouveaux outils complémentaires et propriétaires capables d’adresser autrement le marché. C’est en tout cas ce que détaille cette toute dernière étude qui détaille les fréquences de visite, la pénétration de ces consommateurs, leur profil, leurs plats préférés ou encore la notoriété des agrégateurs.