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Le pain et les Français, une consommation en baisse mais qui se diversifie

20 Avril 2021 - 16178 vue(s)
A l'occasion de la visio-conférence qu'organisait le CEBP le jeudi 16 avril dernier, le cabinet QualiQuanti est revenu sur les résultats de son étude intitulée "Le pain et les Français : 5 ans après", réalisée à l'initiative de la FEB. Si la consommation traditionnelle continue de s'effriter, le pain reste un incontournable pour 87 % des sondés. Les attentes en matière de qualité, d'origine des ingrédients mais aussi de services sont particulièrement prégnantes alors que la crise de la Covid-19 est passée par là....

Le pain conserve une place de premier choix dans l’alimentation des Français. 87 % des interrogés déclarent avoir toujours du pain chez eux et 48 % des sondés reconnaissent même qu’ils ne pourraient tout bonnement pas s’en passer. Toutefois, leur fréquence de consommation déclarée est en recul par rapport à la précédente étude datée de 2015. 82 % des Français indiquent en effet en consommer tous les jours contre 88 % il y a 5 ans. « On peut également noter que la consommation pluriquotidienne est globalement en baisse de 10 points, bien qu’elle reste majoritaire et importante, notamment pour les deux tiers des plus de 60 ans », indique Pierre Gaillardon, directeur des études du cabinet QualiQuanti qui commentait les résultats de cette étude commandée à l'initiative de la FEB. A l’inverse, seuls 35 % des moins de 35 ans ont une consommation pluriquotidienne. Les Français déclarent consommer en moyenne 105 grammes* de pain par jour en semaine contre 114 grammes en 2015. Cette baisse est surtout sensible en semaine (- 8 %) mais se ressent également le week-end (-3,3 %). Le dîner reste le repas au cours duquel les Français consomment le plus de pain (77 %), suivi du déjeuner (76 %) et du petit-déjeuner (65 %)… Plus d’un quart des Français (27 %) ont toutefois l’impression de manger plus de pain qu’avant. « C’est avant tout parce qu’ils découvrent de nouveaux types de pain, ou qu’ils ont davantage accès à une offre plus variée ou de meilleure qualité », explique Pierre Gaillardon. A l’inverse, 19 % des Français ont le sentiment de manger « moins de pain qu’avant » : ils l’expliquent par une baisse d’intérêt, une certaine lassitude, mais aussi des impératifs de régime alimentaire et le constat que le pain ne se conserve pas toujours très bien, une piste de travail pour les opérateurs du secteur.

La prime revient à la baguette tradition 

La baguette tradition est toujours la favorite pour 41 % des Français. Elle est particulièrement appréciée des hommes (45 %) et des CSP+. La baguette classique arrive quant à elle en seconde position et séduit en majorité les moins de 45 ans, la dimension économique entrant en ligne de compte. Les femmes sont par ailleurs nombreuses à préférer le pain aux céréales (22 % vs 9 % des hommes). En dehors des baguettes, ce sont le pain complet, le pain de campagne et de céréales qui remportent la faveur des consommateurs. Le pain de mie quant à lui est consommé par 86 % des Français et s’affirme comme une alternative occasionnelle au pain frais pour près d’un Français sur deux. Près de 9 jeunes Français de moins de 30 ans indiquent en consommer. 62 % des Français déclarent aussi acheter du pain bio, mais cela reste un achat occasionnel. Ceux qui en achètent un peu plus souvent sont les CSP+ et les Franciliens. Au global, seuls 7 % des consommateurs tous âges confondus déclarent en acheter souvent.

La crise, des impacts mesurés sur le "home made" et la consommation de sandwichs

Faire son pain soi-même est une tendance en hausse, davantage favorisée encore par les épisodes de confinement : on est passé de 1/4 à 1/3 de pratiquants déclarés, même si c’est une pratique occasionnelle qui concerne significativement plus les femmes, les foyers avec enfants, les CSP - et les moins de 30 ans. 7 Français sur 10 estiment qu’il n’y a pas eu, ou peu, d’impact de la crise sanitaire sur leurs habitudes. Ce sont surtout les foyers avec enfants qui ressentent des effets : la présence accrue de toute la famille à la maison conduit à faire des achats de pain plus importants et plus diversifiés pour plaire au plus grand nombre. La crise a par ailleurs impacté la consommation de sandwichs. La moitié des sondés indiquent ainsi avoir mangé un sandwich au cours des 7 derniers jours contre près des deux tiers en 2015. Cette baisse est portée par les 60 ans et plus. De leur côté, 65 % de télétravailleurs, qui représentent 30 % de l’échantillon, indiquent continuer à en consommer.

« Si les Français sont moins nombreux à consommer des sandwichs, les gros consommateurs sont eux plus nombreux, ce qui permet au marché d'être globalement à la hausse », analyse Pierre Gaillardon, directeur des études du cabinet QualiQuanti.

L'origine France plébiscitée

Point important, 96 % des consommateurs se disent globalement satisfaits de la qualité des produits. Considéré comme un aliment incontournable du patrimoine culinaire des Français (87 %), le pain, bénéficie d’une image toujours aussi positive même si les attentes ont évolué. En 2021, les trois critères d’achat du pain sont le goût, la fabrication traditionnelle et la fraîcheur. On note également une amélioration sensible de la satisfaction globale sur les questions du prix (+ 9 points vs 2015) et de la durée de conservation (+ 6 points). 65 % des sondés perçoivent même une amélioration de la qualité du pain tandis que les labels les rassurent. Le pain 100 % français est plébiscité par la majorité des personnes interrogées. 52 % sont sensibles à l’origine du blé et 73 % trouvent important que le pain qu’il consomment soit fabriqué à base de blé cultivé en France.

Click & Collect, livraison, consommation sur place : des attentes en matière de service

La boulangerie indépendante reste le lieu d’achat n° 1 du pain malgré un léger recul (baisse de 6 points par rapport à 2015), suivi des grandes et moyennes surfaces (45 %) et des réseaux de boulangeries (25 %). Les Français sont d’ailleurs moins volatiles qu’en 2015 puisqu’ils ne fréquentent plus que 2,2 lieux en moyenne pour acheter leur pain contre 2,5 il y a 5 ans. Avec la crise sanitaire et les confinements, les habitudes d’achats ont changé. On achète le pain dans une boulangerie plus proche de chez soi par commodité et en solidarité avec les “petits commerçants”. Pour les sondés, le lieu d’achat est guidé par la découverte de nouveaux produits, le choix de la cuisson du pain et les offres promotionnelles. 48 % des plus de 60 ans se disent plus intéressés à la fabrication sur place contre seulement 29 % des moins de 30 ans, qui sont davantage attentifs au prix en priorité (33 % vs 13 % des plus de 60 ans). Pour motiver leur venue en boulangerie, les consommateurs suggèrent aux professionnels de jouer sur la découverte (29 %), la personnalisation de la cuisson (28 %) et la promotion. Les moins de 45 ans sont également 29 % à se dire en attente d’horaires élargis sur le lieu de vente, là-encore une piste intéressante à explorer pour les acteurs du secteur. Et si la tendance à consommer du pain sur le lieu d’achat est encore mineure, elle est loin d’être négligeable. Ainsi, 22 % de l’ensemble des consommateurs déclarent manger du pain sur place en boulangerie dont 4 % régulièrement. Chez les étudiants et lycéens, cette proportion bondit à 48 % dont 11 % de consommateurs réguliers. D’ailleurs les consommateurs constatent que cette option est de plus en plus proposée, et que de nombreuses boulangeries se sont développées sur le principe d’avoir une salle dédiée à la consommation sur place. L'attente de services est aussi plus forte chez les jeunes, avec en priorité plus de click & collect et de livraison à domicile (41 % contre 26 % tous âges confondus), qui ont été développés avec la crise.

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