Pour cette 20e édition de la Quinzaine du Commerce Equitable, Max Havelaar a souhaité donner la parole aux Français via un sondage OpinionWay afin de mieux comprendre leurs attentes et souhaits vis-à-vis de leurs agriculteurs alors que 52 % des sondés jugent globalement négatif l'impact de la crise sanitaire pour l'agriculture française et un quart l'estime même très négative. Pour eux, les deux principales raisons qui pénaliseraient le plus les professionnels du secteur sont les prix bas imposés aux agriculteurs par les intermédiaires et les distributeurs (67 %) et la concurrence d’autres pays aux normes moins contraignantes. Conscients des enjeux, les Français reconnaissent aussi l'existence de solutions dont il se rendent acteurs lorsqu'ils le peuvent. En tête des actions jugées les plus positives pour l'agriculture française, se trouve ainsi la consommation de produits made in France (62 %), le respect d'un prix payé aux agriculteurs qui couvre bien leurs coûts de production (53 %), la meilleure reconnaissance des agriculteurs qui respectent l'environnement (46 %) ou encore le développement de marques et labels leur garantissant une juste rémunération (39 %). Les Français se sont d’ailleurs déjà largement emparés des moyens dont ils disposent pour apporter leur soutien à en croire les résultats de l’enquête. Car 81 % des interrogés déclarent avoir agi pour soutenir l'agriculture dans leur consommation alimentaire, contre seulement 17 % qui n'ont pas modifié leurs habitudes alimentaires dans cette optique. Dans le détail, la moitié des Français déclare acheter davantage de produits made in France, 36 % avoir acheté davantage de produits français garantissant un prix juste aux agriculteurs et près d’un tiers (32 %) aurait acheté, pour ce faire, des produits directement auprès des producteurs sur les marchés.
Devant ce constat, le label Fairtrade/Max Havelaar a choisi de s'engager en s’ouvrant aux producteurs français. Cet engagement concerne aujourd'hui les filières françaises de blé et lait grâce à une méthode inédite de fixation du prix garanti en fonction du territoire et d'un objectif chiffré de revenu. La traditionnelle prime collective propre au commerce équitable, l'éligibilité automatique en cas de conversion vers le bio et un cahier des charges compatible Haute Valeur Environnementale-HVE, seront ainsi des outils d'accompagnement vers une agriculture durable. L’objectif est que cette approche territorialisée et l'éligibilité des jeunes en installation contribuent au maintien de l'activité agricole dans les territoires en déprise.
« Nous avons utilisé les leçons de nos filières historiques pour créer ce nouveau cahier des charges adapté à la France, en dialoguant avec les producteurs. Alors que tout le monde parle de garantir un prix juste, transparent et supérieur aux coûts de production à l'agriculteur, nous le proposons aujourd'hui concrètement et de façon territorialisée », indique Blaise Desbordes, DG de Max Havelaar France.
Cette innovation est pour le moment expérimentée sur le marché français mais le dialogue est ouvert au niveau européen. Le développement d'une production française certifiée Fairtrade/Max Havelaar devrait également constituer un levier de croissance pour les filières historiques du Sud. Les nouveaux ingrédients blé et lait complèteront ainsi les ingrédients équitables et habituels produits hors de France (cacao, fruits exotiques, sucre de canne, café). De nouvelles catégories équitables de produits seront rendues possibles, là où cohabitent lait et vanille ou blé et pépites de chocolat par exemple (yaourts, crèmes dessert, viennoiseries, pâtisseries, biscuiteries…). Parmi les principales garanties du standard Fairtrade/Max Havelaar pour ces filières françaises du blé et du lait, on retrouve ainsi entre autres pour les producteurs : un prix minimum payé aux agriculteurs et défini sur la base des prix de revient, une prime financée par l'ensemble des maillons en aval de l'organisation de producteurs dédiée aux projets sociaux et à la transition écologique ou encore un engagement de l'ensemble de la filière sur des contrats pluriannuels. Le process de labellisation prévoit également le respect du cadre réglementaire environnemental, l’évaluation de critères articulés avec la certification Haute Valeur Environnementale – HVE, l’encadrement de l'utilisation des produits phytosanitaires ou encore l’exigence évolutive sur les marqueurs de la transition écologique…