Syneg
Communauté

AG du Syneg, la flambée des matières premières inquiète les fabricants de Grande Cuisine

1 Juillet 2021 - 1710 vue(s)
Dans le cadre de son rapport moral présenté lors de l’AG du Syneg, si le président du syndicat réélu Pierre Marcel, aux côtés des administrateurs sortants, s’est réjoui d’une reprise vive de l’activité, il a fait part de sa profonde inquiétude quant à la pénurie des matières premières et la flambée inédite du coût de certaines d’entre-elles.

C’est une assemblée générale contrastée à laquelle les membres du Syndicat des équipementiers de la restauration hors domicile  et leurs invités ont pu assister le 30 juin dernier à la Maison de la Mécanique à Courbevoie. D’un côté, de nombreuses raisons de se réjouir avec une sortie de crise, une activité qui repart plutôt bien (+ 4 % au premier trimestre 2021), une filière qui a su tenir bon et prouver sa solidarité pendant la tempête et un bureau réélu autour du président sortant, Pierre Marcel, ainsi qu’un nouvel administrateur Laurent Sibille (ITV & Coreco). Mais aussi, tout l’écosystème de la grande cuisine avec ses acteurs qui ont assuré la continuité de leurs services et su en inventer de nouveaux "à l’image du salon EquipHotel, empêché dans sa mission de mise en relation des acteurs du marché qui s'est digitalisé, en attendant la prochaine rencontre de novembre 2022", a précisé Pierre Marcel.

 « La très bonne nouvelle, c’est que les relations au sein de notre filière ont tenu bon. Cela n’allait pas de soi. Chaque profession, consultants, bureaux d’études, fabricants, installateurs/agenceurs, utilisateurs, a su prendre sa part pour préserver les relations nécessaires au retour de la marche normale des affaires ».

Ca, c’est pour les bonnes nouvelles ! Pour les moins bonnes et les sources d’inquiétudes fortes, Pierre Marcel a souligné que la profession faisait face à des hausses inquétantes et jamais connues sur les prix des matières premières. « L’indisponibilité des matières premières et des composants transforme la production en miracle quotidien ». Et il n’a pas manqué de rappeler que les équipementiers doivent aujourd'hui absorber des hausses sur l’inox par exemple, allant de 20 % à plus de 50 %. Et ce n’est pas mieux pour toute une série d’autres produits comme les cartes électroniques pour lesquelles les commandes d’aujourd’hui ne pourront être servies pas avant 2023 ou 2024. Un casse-tête pour les acteurs de la Grande Cuisine et de quoi entrevoir de vraies difficultés de production dans les mois à venir, l'allongement des délais de livraison et des hausses inéluctables des tarifs. Un mouvement inflationniste qui a déjà démarré dans les catalogues des fournisseurs de l'ordre de 5 à 10 %, nous ont confié certains fabricants.

Des quotas qui handicapent le marché

Cette pénurie a été aggravée délibérément, a indiqué Pierre Marcel dans son discours, par un Règlement d’exécution du 24 juin de la Commission Européenne qui a prolongé de 3 années supplémentaires, les quotas limitant les importations d’acier alors même que les fabricants européens n’ont eu de cesse de fermer des capacités sur le vieux continent et qu’ils ne peuvent plus répondre à la demande. « Les prix explosent, comme la rentabilité des aciéristes au détriment des entreprises mécaniciennes. Ces dernières doivent concurrencer les importations d’équipement venant d’Asie, tout en étant privées d’achat d’acier compétitifs. Nous subissons des quotas sur nos approvisionnements, mais sans quotas visant les produits low cost concurrents ». Si ces mesures ont vocation à sauver la sidérurgie européenne, a ajouté le président du Syneg, il faudrait prendre en compte la situation actuelle du marché en augmentant les quotas avec des révisions annuelles. D’autant que la Commission Européenne, pour appuyer sa décision, s’est fondée sur les chiffres 2018-2020 qui ne sont pas cohérents avec la reprise actuelle.

"Nos liens ont résisté à ce stress-test".

Pierre Marcel est revenu aussi sur la nécessité de mettre en place des plans d’action pour attirer et fidéliser les talents à l’échelle de tout le foodservice, à l’heure où il y a, là-aussi, pénurie d’ouvriers, de techniciens, d’employés en cuisine et en salle.


L'AG du Syneg a été suivie d'une présentation des chiffres clés et des tendances du marché de la restauration, notamment la poussée de la livraison, par François Blouin et Michael Ballay du cabinet Food Service Vision. Un moment de partages et d'échanges qui a permis aux acteurs de la Grande Cuisine, de mesurer les nouvelles opportunités qui se présentent comme la montée en puissance du snacking ou encore le phénomène dark kitchens. 

Paul Fedèle Rédacteur en chef France Snacking Retrouvez Paul Fedèle sur Linkedin
Commentaires (0)
Les concepts Snacking
décrypter

Dans la même thématique