Pour beaucoup d’enseignes, McDo reste l’un des défricheurs de tendances et donne souvent de grandes directions avec ses plus de 1 500 restaurants en France. Et pour le coup, le premier restaurateur de France (plus de 4,4 md€ de CA en 2020), avance ses pions face à l’échéance du 1er janvier 2023, date à laquelle les restaurants de plus de 20 places, ne pourront plus servir sur place, dans une vaisselle à usage unique. Aussi, la chaîne a-t-elle lancé depuis quelques jours, un test dans une dizaine de ses restaurants français, plusieurs initiatives en faveur d’une vaisselle réutilisable. Cornets en céramique pour les frites, boîtes enfants et bols en plastique rigide recyclable et/ou lavable ou encore vaisselle en verre, avec entretien sur place ou externalisé. Plutôt fière de ses engagements en faveur de l’environnement et des filières, la chaîne qui teste de nouveaux usages, comme elle a coutume de le faire avant de déployer, s’est retrouvée dans le même temps, épinglée au tableau des mauvais élèves par Barbara Pompili pour manquement à ses engagements sur le tri des déchets.
Alors que les chaînes explorent, à marche forcée cette direction du réemploi (et donc la disparition de la vaisselle à usage unique pour la restauration sur place), loi Agec oblige, pour autant (et ce qui peut paraître paradoxal au regard des nouvelles échéances), elles doivent en parallèle toujours se conformer à la règle du tri 5 flux (de 2016) et respecter les engagements pris en juin 2019 auprès de la secrétaire d’Etat, Brune Poirson. Et notamment le respect d’un calendrier en 3 étapes qui doit aboutir, à fin 2021, notamment à la mise en place de poubelles adaptées dans 100 % des restaurants. "Engagement non respecté par McDonald’s comme pour 12 autres réseaux qui sont encore en deçà des 90 % promis", a indiqué en substance, la ministre de la Transition écologique, de passage dans un entrepôt METRO francilien et qui a également rappelé que la période de tolérance, quant à l’utilisation de fin de stock pour les boîtes en polystyrène expansé, tout comme les couverts jetables et autres pailles en restauration rapide notamment, était terminée depuis le 1er juillet. Comme si, entre temps, la restauration n’avait pas eu à gérer une crise… !!! Au tableau des bons élèves, Barbara Pompili a tout de même tenu à féliciter Burger King, Subway et Cojean qui auraient atteint les objectifs fixés pour le tri tout en tançant celles qui étaient hors des clous, en occurrence McDonald’s, KFC, Domino’s Pizza, Exki, Starbucks, La Croissanterie, Class’croute, Paul, Five Guys, Brioche Dorée, Pomme de Pain, La Mie Câline ou encore JOUR. Elle les a sommées de se mettre en conformité tout en indiquant que des contrôles seraient diligentés et des sanctions prises avec, pour les récalcitrants, des fermetures administratives. Un ultimatum qui n’a pas été du goût de McDonald’s qui a tenu à rectifier les choses.
Le géant du burger, dans un courrier envoyé à la ministre de la Transition écologique, a indiqué ne pas connaître le chiffre de 57,8 % indiqué dans la communication du Ministère. « Dans la dernière déclaration adressée au ministère, fondée sur un décompte réalisé au 30 juin 2021, nous avons précisé que plus de 72 % des restaurants McDonald’s proposaient de façon effective le tri en salle, la collecte et le recyclage des emballages issus du service en salle. Cela représente 1 073 restaurants, soit bien plus que le nombre de restaurants des 6 premières enseignes du classement du ministère réunies ». Et la chaîne de préciser que l’intégralité des autres restaurants avaient engagé le processus de mise en place du tri de façon effective. « Depuis le début de ce déploiement, nous avons l’exigence de n’installer les poubelles de tri sélectif uniquement lorsque les filières de recyclage qui prennent en charge les déchets sont opérationnelles et assurent leur valorisation. Il s’agit d’une question de respect de la loi et de confiance vis à vis de nos consommateurs. McDo précise, par ailleurs, faire remonter, depuis 18 mois tous les points de blocage au Ministère pour lever les nombreuses difficultés de trouver des filières locales de valorisation des déchets de l’enseigne ; des difficultés qui visent environ une cinquantaine de sites à ce jour. D’où la demande officielle de la chaîne au Ministère de la Transition écologique, d’effectuer un correctif...