Si la pandémie du Covid-19 a pu ponctuellement ralentir l’essor de ces lieux de consommation partagée, l’attrait des Français pour les food courts ne serait en rien remis en cause selon le cabinet Xerfi Precepta qui vient de publier une étude baptisée “L’essor des food courts en France - Cartographie de l’offre, modèle d’affaires et perspectives à moyen terme”. Ainsi, selon les estimations de ses experts, au moins 15 food courts auront ainsi été créés cette année en France, dont celui hors norme du quartier Montparnasse, réalisé à l'initiative d'un consortium composé notamment de Moma Group et Unibail-Rodamco-Westfield. Les consommateurs seraient ainsi séduits par ces établissements de restauration aux cartes variées, à l’atmosphère travaillée et qui répondent à leur quête de découverte, de liberté (service continu, sans réservation…) et d’expérience. De leur côté, restaurateurs et investisseurs sont eux attirés par le trafic et la rentabilité des food courts, parfois installés dans d’anciennes halles ou friches industrielles. Face à la dynamique et au succès de ces lieux combinant espaces de restauration et activités festives, chacun veut sa part du gâteau, à l’image des centres commerciaux ou des spécialistes de la restauration collective qui ambitionnent en cela de doper leur fréquentation en perte de vitesse depuis la crise du Covid-19.
Dans ces conditions, les food courts devraient continuer de gagner du terrain dans les métropoles mais aussi dans les villes moyennes selon les projections du cabinet Xerfi Precepta. Une vingtaine de projets devraient ainsi voir le jour d’ici 2025, comme celui d’Eataly à la recherche d’un nouvel emplacement à Paris ou des premières « Halles gourmandes » d’Angers, pronostiquent les experts de Xerfi Innov. D’ailleurs, dans certaines grandes agglomérations, la concurrence se durcit déjà au rythme des nouvelles inaugurations, à commencer par la capitale parisienne qui compte déjà 16 structures en activité. Mais dans un avenir proche, Xerfi, qui a analysé-- dans le détail l'offre de 50 food courts en activité, estime que le succès de ces aires de restauration et d’événement reposera sur six éléments clés à soigner. D’abord, l’adéquation entre le concept et son environnement, le positionnement sur les services de livraison, la capacité à capter la clientèle de bureau pour faire face aux nouvelles offensives des spécialistes de la restauration collective (comme par exemple Elior et son concept de restauration d’entreprise Ma Cantine) ou encore la présence de grands noms de la restauration. Il ne faudra toutefois pas oublier de véhiculer une image forte sur les réseaux sociaux en général pour séduire la génération Instagram. En résumé, il s’agira pour les concepteurs et gestionnaire de food-courts de proposer une expérience allant au-delà de la seule restauration.