Alors que nous allons faire la grande bascule vers 2022, trinquer (espérons au sens propre) et laisser derrière nous un millésime 2021 qui aura joué l’ascenseur émotionnel entre peurs, joies, frustrations et excitations liées à la crise, l’entrée dans la nouvelle année est pavée d’incertitudes et de défis. Même si, réjouissons-nous, l’état des lieux est moins hasardeux que l’an dernier à la même période. Quoique !
Incertitudes parce qu’au moment où nous bouclons ce numéro, si aucune mesure de restriction ne semble sur la table, bien des interrogations demeurent pour les prochaines semaines. Et, bien qu’en France, l’état d’alerte n’a pas sonné alors que la marée est là et la vague annoncée de niveau 5, ce qui se passe chez nos voisins et ailleurs, laisse augurer des jours encore sombres pour le trafic aérien et les voyageurs étrangers. Ça, c’est pour le volet des touristes qui ne seront pas là nombreux !
Quant aux défis qui se posent à la restauration rapide en particulier, on ne reviendra pas sur la pénurie chronique du personnel ou encore sur la digitalisation du métier ni même sur la multiplication euphorique des marques virtuelles sur les plateformes qui sont autant de concurrents qui viennent prendre des parts d’estomac aux restaurants physiques. Celui auquel je pense, c’est ce grand saut vers le réemploi.
Mesdames, messieurs du snacking, le compte à rebours est en marche vers la date fatidique du 1er janvier 2023, ultimatum où toute la restauration sur place devra avoir abandonné le packaging à usage unique au profit d’une vaisselle réemployable ou réutilisable. Cette mesure consécutive à la loi Agec, contraction de « Anti-gaspi pour une économie circulaire », n’est pas à prendre à la légère tant les implications sont nombreuses et l’anticipation nécessaire. Gare aux retardataires ou à ceux qui misent sur la présidentielle pour espérer un assouplissement, le marché des faiseurs (logisticiens, startups spécialisées, fournisseurs de lave-vaisselle et de vaisselle) risque d’être vite saturé. Et si vous n’avez pas encore pris votre ticket, ça va bousculer sévère au portillon sur la dernière ligne droite. D’autant que l’Etat devrait se montrer inflexible vu le feuilleton de la mise en place du tri 5 flux. Alors, que ça vous emballe ou pas, penchez-vous sur la question. Et, quand même, bonnes fêtes de fin d’année à tous et avec un peu d’avance, meilleurs vœux.
Paul Fedèle, rédacteur en chef