Outre les mesures concernant la prise en charge de l’activité partielle dans les secteurs en difficulté et l’élargissement des conditions d’accès aux exonérations aux charges fixes, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, avait promis hier une réponse rapide aux entrepreneurs qui s’inquiétaient pour les premières échéances prochaines de remboursement de leur prêt garanti par l’Etat, contracté pendant la crise du Covid-19. En effet, alors que la situation sanitaire reste complexe et fragilise sensiblement l’activité économique, notamment dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, ils étaient nombreux à voir l’échéance dangereusement se rapprocher en ce premier semestre 2022. C’est chose faite depuis ce mardi 4 janvier et les annonces du Gouvernement envisageant la possibilité de décaler le premier remboursement de six mois et même d’envisager un étalement sur dix ans. Ces mesures s'adressent aux "quelques milliers d'entreprises (...) qui voient arriver l'échéance du printemps prochain en se disant : "Je ne vais pas arriver à rembourser", a ainsi expliqué Bruno Le Maire ce matin chez nos confrères de RTL. "25 à 30 000 très petites entreprises, souvent des commerçants, artisans ou restaurateurs » seraient ainsi concernés selon le ministre. Le Groupement National des Indépendants (GNI) avait de son côté mené une enquête en fin d'année dernière concernant la situation financière des établissements CHR. Sur 3 000 professionnels répondant à ce cas dont les 2/3 avaient souscrit un PGE, un tiers de ces derniers avaient déjà consommé 100 % du prêt (un tiers ne l'ayant à l'inverse pas utilisé pour l'instant). Et 45 % des souscripteurs de PGE indiquaient ne pas être en mesure de le rembourser pour le moment.
Au total, 697 000 entreprises auraient contracté un PGE depuis le mois de mars 2020 pour un encours total colossal représentant quelques 143 milliards d’euros. Et après avoir joué le rôle de bouée de sauvetage au plus fort de la crise, l’objectif pour le Gouvernement est que ce PGE ne finisse pas par "les couler au moment de leur remboursement" tandis que beaucoup d’entreprises devaient entamer la période de remboursement en mars ou avril prochain. C’est pourquoi il a invité les entreprises les plus en difficulté à se rapprocher de la médiation au crédit afin d’envisager deux solutions possibles : décaler de six mois le début du remboursement, d’une part, d’autre part étaler les remboursements sur une période pouvant aller jusqu’à dix ans au lieu des six ans initialement prévus. Bruno Le Maire a par ailleurs indiqué être « très favorable » à la question de l'exonération des charges pour des entreprises "qui ont perdu 65 % de leur chiffre d'affaires, par exemple, ou qui ont des mesures de restrictions nouvelles" dans le cadre de la lutte contre l'épidémie. Une nouvelle, peut-être, un peu plus rassurante à venir donc pour le secteur de l’hôtellerie-restauration...
Article mis à jour le 04/01/2022 à 21h18
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