Son aventure entrepreneuriale, Jamel l’a entamée aux côtés de son beau-frère Souliman Tolan, en 2016 en ouvrant un premier restaurant Pitaya, à Tours. Après un parcours de banquier chez LCL puis à la Caisse d’Épargne, en charge de la franchise, il décide de traverser le miroir et de se lancer. Puis les choses vont vite, très vite. La première franchise mord tout de suite et, rapidement, le financier se mue en chef d’entreprise et se structure. Puis les ouvertures s’enchaînent avec un n°2 à Nantes, un n°3 à Angers et une seconde franchise, Eat Salad installée aux côtés d’un Pitaya, dans un grand local à Tours. « Nous nous sommes très vite rendu compte que notre cœur de métier n’était pas la restauration ou la franchise, mais la duplication d’un savoir-faire : celui de recruter, former et piloter », explique Jamel qui s’est ensuite employé à reproduire avec succès ce modèle. S’enchaînent ensuite le premier O’Tacos à Saint-Nazaire en 2018, puis les 1ers Pokawa à Reims et Factory & Co à Lille en 2020 avant de signer Fitness Park (il en a 3 aujourd’hui) et Point B en 2021 avec déjà 4 adresses. En 5 ans, le duo d’associés s’est fait un nom et une expertise d’abord dans le grand Ouest jusque la région parisienne. La clé de ce succès fulgurant : un choix méticuleux mais malin d’emplacements n°1 mais surtout en réinvestissant systématiquement 95 % des bénéfices dans de nouvelles affaires. De quoi valoriser des taux d’apports très importants sur chaque projet, souvent de plus de 50 %, de rassurer les banques tout en disposant de marges de manœuvre confortables avec des retours sur investissement rapides.
Le choix des enseignes a toujours été corrélé à l’évolution des tendances de marché pour le duo d’associés très attentif au positionnement et à la politique de communication des cibles. Parmi les critères majeurs, si la notoriété des marques reste un atout fondamental, la force d’un concept peut prendre le dessus. « Les enseignes doivent répondre à une demande, apporter des innovations en termes de parcours client, de propositions et de mix-market différenciants. Le tout indexé à des investissements raisonnables au regard du CA et de la rentabilité attendus ». Se constituer un portefeuille de marques, a été aussi, pour les deux entrepreneurs, un moyen de disposer d’un réservoir d’options dès lors qu’un bon local se présente. À chaque marque correspondent des forces, des formats, des contraintes techniques avec ou sans extraction. « Prendre le risque aux côtés de marques naissantes en franchise, comme nous l’avons fait à l’époque en étant le premier franchisé Pitaya, c’est aussi un moyen de préempter des grandes villes et de se positionner très tôt ». Et en cas d’exclusivité déjà accordée à d’autres pour des agglomérations visées, 3T Développement n’hésite pas à ouvrir un peu plus son spectre d’activités. « Quand nous rentrons dans un nouveau réseau, nous nous engageons sur 3 ou 4 emplacements sur 3 ans, à l’image de ce que nous venons tout juste de faire pour Foot Korner pour laquelle nous avons signé 4 villes sur 2 ans ».
Si, avec cette expertise, Jamel et Souliman auraient pu créer leurs propres affaires, ils ne se reconnaissent pas l’âme de créateurs. « Ce que nous maîtrisons, c’est la duplication et l’exploitation », souligne Jamel. Aussi, s’ils ont choisi de diversifier leur champ d’action, c’est pour, disent-ils, multiplier les opportunités de marchés. Si la restauration hors domicile reste un de leur terrain de prédilection (un 1er Côté Sushi ouvrira en 2022), la tendance au sport comme au bien-être ne leur ont pas échappé. Preuve en est, leurs ambitions notamment pour Fitness Park. Et pour braver les exclusivités territoriales, leurs projets sont aussi hors de France. « Nous allons exporter notre savoir-faire à l’étranger comme au Maroc où nous avons signé une master-franchise pour Fitness Park. Et étant donné que l’écosystème est le même qu’en France, nous n’excluons pas, par la suite, d’y apporter rapidement la restauration ».
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