Avec une inflation atteignant des niveaux jamais connus depuis plus de 40 ans, la grande majorité des consommateurs commencent à tailler dans leurs dépenses. La consommation hors domicile, au même titre que certaines activités de loisirs, fait partie des dépenses discrétionnaires immédiatement concernées. Ce nouveau tournant, difficile à appréhender pour les restaurateurs qui n’ont pour la plupart jamais connu une telle hausse de leurs coûts et des arbitrages de cette ampleur, appelle à une évolution sans précédent des méthodes de définition de l’offre et de la politique de prix.
La redistribution entre la restauration rapide et traditionnelle est en marche depuis plusieurs années, en raison des évolutions des modes de consommation, mais aussi de la réponse prix qu’apporte la restauration rapide aux problématiques de pouvoir d’achat des consommateurs. L’inflation ne fera qu’amplifier ce phénomène, même si les acteurs de la restauration rapide sont tout autant confrontés à une hausse forte de leurs coûts, mais avec un prix qui, en relatif, continue d’être plus attractif, s’il est bien travaillé. En parallèle, les grandes chaînes de restauration sont mieux placées pour augmenter les prix de manière stratégique, la couverture avec des contrats à terme leur permettant typiquement une approche plus planifiée des hausses de prix. Ces deux facteurs doivent donc continuer de contribuer à une concentration des parts de marché vers les grandes chaînes de la restauration rapide, accélérant un mouvement déjà bien engagé.
La capacité des acteurs de la restauration à faire évoluer rapidement leur offre, pour préserver une attractivité prix, sera plus que jamais un des critères différenciants dans une industrie qui peine traditionnellement à sortir d’une logique de « cost plus ». La question principale pour les restaurateurs est en effet la suivante : quelle est la volonté de payer des consommateurs, par produit, mais aussi par moment de consommation, ou encore par canal…et comment y répondre avec la bonne offre et le bon prix pour préserver ses volumes ? C’est en travaillant sur cette compréhension de la volonté de payer que les restaurateurs doivent faire évoluer leur modèle économique, en travaillant sur une politique de prix plus différenciée, seul remède efficace contre l’inflation.
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