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AG 2022. Le Snarr engagé pour accompagner la transition du métier et des consommateurs

22 Juin 2022 - 2042 vue(s)
Alors que l’AG du Snarr, qui s’est tenue le 17 juin dernier, a reconduit son bureau autour de son président fraîchement élu, Romain Girard, et accueilli de nouveaux administrateurs, le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide a rappelé ses grandes orientations dont notamment la valorisation de ses métiers et l’adaptation aux nouveaux enjeux.

A l’issue de l’assemblée générale du Snarr du 17 juin,  trois nouveaux administrateurs ont fait leur entrée au conseil d’administration, autour du président du Syndicat Romain Girard élu en mars dernier : Frédéric Levacher, président de Quick qui remplace Sébastien Buchheit, Raphaël Miolane, (nouveau PDG de Subway après Cédric Giacinti) et Joël Tissier (de chez Domino’s Pizza à la place de Nicolas Dégéraud). Ils siègent au bureau aux côtés des deux vice-présidents Jérôme Tafani (Burger King) et Sébastien Chapalain (Class’croute), du trésorier Stéphane Klein (PRET A Manger) et du secrétaire Pierre Laurans (231 East Street). Cette matinée a été aussi l’occasion, sur un nouveau format, de revenir sur la situation du marché, les attentes des consommateurs et les défis qui se posent à la branche à travers l’intervention d’un représentant du Crédoc et de deux tables rondes, l’une sur l’emploi, l’autre sur la transition écologique.

Face aux nouveaux enjeux

« Les attentes et comportements des consommateurs ont beaucoup évolué avec la pandémie de Covid-19 mais aussi avec la montée actuelle de l’inflation », a souligné Ludivine Blanc, Directrice d’étude et de recherche du Crédoc qui intervenait sur cette matinée pour livrer un diagnostic du marché. Une prise de parole qui a permis de rappeler les mouvements structurels qui s'opèrent vers une alimentation plus saine et durable du consommateur et vers une relation plus étroite de ce que l'on mange avec la santé. Et la consultante de constater que la crise sanitaire a surtout accéléré certaines tendances comme la recherche de produits locaux ou encore de cuisiner soi-même. Des mouvements, pour certains, qui se sont modifiés en 2021 avec notamment l’érosion du télétravail et l’envie de gagner du temps, et qui ont conduit vers un retour de pratiques plus habituelles. Aujourd’hui le contexte inflationniste remet sur le devant de la scène des préoccupations de prix face à l’érosion du pouvoir d’achat qui changent les arbitrages de consommation des ménages.

"La restauration rapide et tous ses acteurs ont su faire preuve d'agilité et d'adaptation aux nouvelles pratiques des consommateurs. C'est l'une de ses grandes forces", Esther Kalonji, déléguée générale du Snarr.

Plus de durable et de local

L’appétence des nouvelles générations pour la question environnementale, la défense de la cause animale et l’attrait pour une alimentation plus végétale, plus locale et écoresponsable sont des tendances qui s'inscrivent plus largement dans la population depuis la rupture provoquée par la crise sanitaire. La définition de l’aliment de qualité a beaucoup évolué depuis 20 ans. Des dimensions « goût » et « fraîcheur » qui étaient les plus citées dans le début des années 2000 ont laissé la place à "la naturalité", la recherche de sens et de local. Pour les critères d’achat les plus importants en mai 2021, précise l'experte du Crédoc : le produit de saison, le "fabriqué en France" (8 Français sur 10) et le prix compétitif (77 % des Français, + 11 points entre 2018 et 2021).  « On constate que l’emballage et le bien être animal progressent dans nos enquêtes ». La crise a aussi provoqué le besoin de se retrouver autour du repas ensemble (43 % des Français) tout comme elle a inscrit plus largement les pratiques de la livraison. 

Des transitions vers de nouvelles pratiques

Lors de cette matinée, une table ronde était aussi consacrée à l’emploi avec la mise en avant des enjeux face aux besoins de recrutement, de formation et de valorisation des métiers. Et Gaël Mosny, de la commission Ressources Humaine du Snarr, de rappeler les besoins d’agilité et d’adaptation de notre branche qui s’applique à trouver de nouveaux ressorts pour attirer et retenir les talents. Des ressources qu’il faut aller chercher dans les territoires « tous ces profils de personnes invisibles qui ne figurent plus dans le scope de l’emploi», a expliqué Laurent Grandguillaume ancien député de Côte-d’Or et Président de l’Association Territoire zéro chômeur longue durée, et Directeur général Adjoint de Newlife-Freeland. Pour Julien Besançon, chef de la Mission Anticipation et Développement de l’Emploi et des Compétences au Ministère du Travail, il convient d’actionner des outils existants mais aussi de communiquer davantage (ce qui est prévu dans les prochains mois), pour renforcer l’attractivité des métiers du tourisme et de la restauration. Une seconde table ronde dédiée à la transition écologique et alimentaire a permis de souligner, par la voix de Stéphane Klein administrateur du Snarr, toutes les avancées conduites par la profession qui reste un moteur d’innovation et un modèle d’agilité pour s’adapter aux nouvelles pratiques. De son côté, Emmanuelle Ledoux, Directrice générale de l’Institut de l’économie circulaire, n’a pas manqué de rappeler la nécessité d’avancer dans la concertation, sur les thèmes de transition écologique tandis que Marc Pagès, Directeur Général d’Interbev a souligné les difficultés rencontrées par certaines des filières « viandes » et la nécessité d’engagements à termes des acheteurs pour sécuriser les approvisionnements dans les années à venir au risque de renforcer les pénuries.

"La restauration rapide saura répondre à cette relation au temps qui s’accélère, proposer des prix attractifs tout en améliorant la qualité de nos produits. Nous continuerons à réconcilier qualité et rapidité, qualité et nouveaux parcours clients, respect de l’environnement et facilité d’usage. Et tout cela en étant un employeur toujours plus responsable, malgré l’inflation galopante, les ruptures d’approvisionnement, la guerre, face aux nouvelles recherches de sens de nos salariés et de nos clients", Jérôme Tafani. 

Une sensibilité au prix exacerbée

Jérôme Tafani, vice-président du Snarr qui a clôturé cette assemblée générale est revenu sur la tendance forte du local qui va même « jusqu’à écraser le bio, sans complètement l’effacer ». Selon lui, il va falloir suivre à la loupe, l’évolution des changements de comportements qui ont été générés par le Covid-19 et le mouvement de balancier qui, pendant de long mois a donné la priorité au 100 % delivery. « De quelle manière la situation va s’équilibrer entre l’émergence de ces nouveaux canaux et le retour de nos clients en salle dans un contexte inflationniste majeur ». Le vice-président du Snarr n’a pas manqué d'insister sur les enjeux importants d’emploi et de recrutement tout en saluant ces nouvelles manières, presque micro-chirurgicales présentées lors de la matinée, de déceler des potentiels salariés invisibles. « A plus court terme, il faut travailler sur l’intégration et l’attractivité de nos métiers, elle se fait par des travaux d’amélioration sur la formation, la certification, sur la meilleure qualité de vie avec des contreparties à proposer à ceux qui travaillent le soir comme les week-ends ». Jérôme Tafani a insisté sur les vrais parcours qualifiants et les carrières qui peuvent facilement se construire dans nos métiers. La question demeure sur la répartition du surcoût de la transition écologique alors que la filière est clairement engagée dans le mouvement « On va continuer à avancer. On sait que le consommateur est aussi un citoyen, il attend de nous que l'on fasse partie de la réponse même s’il convient de rappeler que nous ne sommes pas la seule partie de la réponse ».

 

Paul Fedèle Rédacteur en chef France Snacking Retrouvez Paul Fedèle sur Linkedin
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