Ça avance vite et très vite chez les Jouault. En moins de 2 ans, leur startup a déjà conquis les pays scandinaves et de l’Est, où elle réalise de belles avancées et s’installe doucement mais sûrement dans le paysage français des alternatives à la protéine animale, en GMS comme en RHF. Il faut dire que les intérêts du groupe familial indépendant, (plus de 30 M€ de CA sur toutes les entités), aujourd’hui présidés et dirigés par les 3 fils de Charlotte et Bertrand Jouault, les fondateurs de la PME familiale, Thibault, Bertrand et Benjamin, couvrent des savoir-faire pluriels et pointus dans les ingrédients et les alternatives végétales. La revente, en 2020 de All in Foods au groupe Bel (dont ils détiennent toujours 20 %), de leur outil de production de 3 000 m² à Saint Nazaire et de leur célèbre marque Nature & Moi, devenue Nurishh, leur a permis de se concentrer sur un autre projet, celui de mettre leur expertise au service des substituts aux protéines animales bœuf, volaille et poisson. Un nouveau défi passé par le rachat, en 2020, d’un outil de production de près de 2 000 m² à Pontchâteau en Loire-Atlantique (l’ex-usine de Frais Emincés) et, après rénovation (2 M€), de l’installation, pour commencer, de 4 lignes de production et d’un centre de R&D pointu, notamment pour les 6 premières références lancées dont des charcuteries végétales et de simili miettes de thon.
Fort de technologies maison éprouvées et d’un pôle R&D conduit par Bertrand Jouault père, fondés principalement sur l’émulsion et l’homogénéisation mais aussi de matières premières différentes (fibres de bambou, de chicoré, de tournesol, de pois…) , alors que beaucoup de concurrents sont sur l’extrusion, Kokiriki fait rapidement gonfler son catalogue et ne cesse d’améliorer ses recettes. « Nos produits qui ont atteint de hauts niveaux de qualité, progressent tous les jours, notamment les premières références lancées en 2020 dont nous avons revu, pour la plupart, les formulations », explique Bertrand Jouault (fils). L’offre couvre, aujourd’hui, une grande partie des unités de besoin, qu’elles soient en produits émiettés, hachés, steaks, ou autres calibres en alternative au bœuf, à la volaille et au poisson. Une diversité qui a permis à Kokiriki d’être sélectionnée pour les Grands Prix Sial Innovation 2022, notamment pour l’une de ses toutes dernières innovations inédites, dont le premier burger façon bouchère 100 % Veg. ou encore pour le Cordon Vert (façon cordon bleu 100 % Veg.) mais aussi pour ses miettes de thon, ses Crispy tenders, ses Chilli & British Nuggets.
Si, Kokiriki (3 M€ de CA visés cette année et une croissance à plus de 3 chiffres) a pu aller vite, déjà à l’international, en s’appuyant sur toutes les antennes de Nature&Moi (à l’époque dans le top 3 mondial des marques végétales), elle compte bien occuper une large place sur un marché plus que foisonnant avec une offre complète (en cours de certification Halal et Casher) qui représente, pour le moment, 15 % de son activité.
"Nous avons pour nous d’être une entreprise française, à la R&D intégrée en France, avec une sécurité alimentaire assurée due à une expertise de près de 30 ans dans l’industrie", souligne Bertrand Jouault.
Ce qui n’a pas manqué de plaire à des grands acteurs de la GMS dont Carrefour qui a référencé certains produits au national ou encore, depuis le 1er septembre, Promocash qui a retenu 9 références dont le burger, les boulettes, les miettes de thon, le jambon, les aiguillettes… tous 100 % veggie pour proposer à leurs clients de végétaliser leur offre. « Une manière aussi, rappelle Bertrand Jouault, de permettre aux restaurateurs de revoir autrement leurs offres à l’heure où il y a de fortes tensions sur les approvisionnements et sur les tarifs du bœuf, de la volaille et de certains poissons », ajoute Bertrand Jouault. Une nouvelle croisade que la famille Jouault fera sous un nouvel étendard puisque la marque a revu son logo, symbolisé par deux poulets, avec berret et marinière, on ne peut plus « Made in France ».