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Restauration hors domicile, des consommateurs toujours plus nomades et responsables

7 Décembre 2022 - 9212 vue(s)
La crise sanitaire et les fermetures d'établissement qui en ont découlé ont durablement modifié notre manière de consommer hors-domicile. L'étude réalisée par IRI Shopper Insights et FranceAgrimer, qui sont allées sonder les nouvelles habitudes des Français, témoigne notamment de la montée en puissance de la restauration rapide et de la livraison. Avec des attentes bien spécifiques selon les classes d'âges alors que les tensions sur les prix commencent à se faire prégnantes.

Bien que perturbée par la crise sanitaire des deux dernières années, la restauration hors foyer représente toujours une part essentielle de notre consommation alimentaire. L’étude réalisée par le cabinet IRI Shopper Insights pour FranceAgriMer met en lumière l’ancrage de la restauration hors domicile dans les habitudes des Français : 88 % des répondants au questionnaire déclarent avoir consommé des produits alimentaires en dehors de leur domicile sur la période couvrant l’automne 2021 au printemps 2022. Cette proportion monte même à 97 % pour les cibles de moins de 30 ans, à 95 % pour les familles avec enfants de moins de 18 ans ou encore à 91 % pour les habitants de centre-villes. A l’inverse, les 12 % qui n’ont fréquenté aucun circuit de consommation hors domicile sur cette période ont un profil plus âgé, plus rural et plus modeste. La grande majorité d’entre eux ne fréquentait d’ailleurs déjà pas les circuits de restauration hors domicile avant la crise sanitaire.

Le déjeuner semaine, le dîner week-end, 2 moments clés

Les deux moments phare de la restauration hors domicile, pour les personnes interrogées, sont le déjeuner en semaine (55 % des Français ayant mangé hors domicile sur ce créneau) et le dîner du week-end (51 %) qui obéissent à des logiques différentes. Le déjeuner en semaine plus contraint et plus pragmatique, répondant à un besoin fonctionnel : 23 % des concernés expliquent leur dernière visite sur ce créneau par l’éloignement du domicile, 16 % par un temps contraint et la recherche d’une solution rapide. Le plaisir reste toutefois une motivation citée par 26 % des sondés pour le déjeuner semaine. C’est toutefois bien moins que pour le dîner le week-end qui se veut plus décontracté (42 % veulent alors « se faire plaisir ou faire plaisir aux autres »). 30 % évoquent le manque d’envie de cuisiner. L’étude montre d’ailleurs que le repas du soir est par essence convivial : 87 % des répondants l’ont consommé accompagnés alors que 32 % des répondants ont pris leur dernier déjeuner en CHD en semaine seuls. Les menus sont aussi plus fréquents le midi : 55 % pour le dernier déjeuner en semaine contre 48 % pour le dîner du week-end. Le critère de choix de l’établissement fréquenté dépend aussi de l’occasion : le soir du week-end, les consommateurs recherchent davantage la qualité des mets (33 %) et la carte qui donne envie (22 %) ; alors que le midi semaine, ils privilégient la proximité avec leur domicile ou lieu de travail (34 %), la rapidité de service (27 %).

Une cible jeune particulièrement stratégique et en attente de produits responsables

Concernant les améliorations attendues de la part des établissements qu’ils fréquentent, les consommateurs demandent avant tout « plus de produits locaux ou d’origine France » (54 %) et du « fait-maison » à partir de produits frais (53 %). 32 % réclament le respect de la saisonnalité des ingrédients, 26 % réclament moins de plats gras, 21 % plus de produits bio, 20 % souhaiteraient une offre réduite mais de qualité, à base de labels. Ces attentes sont toutefois exprimées par des cibles plus âgées, les cibles jeunes s’orientant davantage vers le service (53 % des moins de 30 ans citent au moins une attente en la matière contre 44 % des consommateurs hors domicile au global). Ce peut être la recherche d’une meilleure qualité de service (25 % des moins de 30 ans), des horaires plus larges (19 %) ou encore la possibilité de commander en ligne (18 %). Ils sont aussi plus nombreux à demander davantage de plats végétariens (13 % vs 9 % de l’ensemble des consommateurs), un plus large choix de portions (20 % vs 15 %) ou plus de bio (25 % vs 21 %). A noter que les moins de 30 ans sont 65 % à consommer hors-domicile au moins une fois par semaine, alors que 60 % des consommateurs de plus de 65 ans ne le font au mieux qu’une fois par mois ! Il reste que dans un contexte économique tendu, la demande de tarifs avantageux ou de prix plus accessibles est partagée par tous. 39 % des consommateurs les réclament et 32 % souhaiteraient voir davantage d’offres ou de cartes de fidélité. Lorsqu’il s’agit de désigner leur attente principale, les tarifs accessibles (14 %) se placent juste derrière la cuisine faite-maison (22 %) et chez les moins de 30 ans, l’écart est encore plus faible (14 % et 16 % respectivement).

La restauration rapide et les commerces traditionnels ont le vent en poupe

L’étude s’intéresse également à la composition des assiettes commandées à l’extérieur et à la segmentation des circuits de restauration. Malgré le décloisonnement des concepts, les consommateurs choisissent encore de préférence des circuits traditionnels pour consommer certains types de produits : le fast food pour les burgers, les pizzerias pour les pizzas, les restaurants de cuisine française pour les plats traditionnels et le poisson. Mais c’est bel et bien la restauration rapide qui a attiré la plus grande part de la clientèle au cours des 6 mois précédent l’enquête. 75 % des consommateurs hors domicile déclarent ainsi avoir fréquenté au moins un établissement du genre. Dans le détail, c’est l’hégémonie des fast food hamburgers qui se confirme : à eux-seuls ils attirent 60 % des consommateurs hors-domicile, bien loin devant les sandwicheries (29 %) et les vendeurs de kebabs/tacos (27 %) qui apparaissent comme leurs concurrents principaux sur le segment de la restauration rapide. En comparaison, ce sont 60 % qui ont fréquenté un restaurant de service à table de cuisine française, 44 % une pizzeria, 34 % des restaurants de cuisine étrangère, 30 % des bars et cafés, 28 % des restaurants-grills. 43 % sont aussi dans un commerce alimentaire traditionnel (hors GMS), tel qu’une boulangerie ou un traiteur et 34 % déclarent au moins un achat pour consommation hors domicile dans les Grandes Surfaces Alimentaires (GSA) ou en restauration dans les espaces de transport. Seuls 16 % ont fréquenté, cependant, un restaurant collectif d’entreprise ou d’université preuve des difficultés d’un modèle à bout de souffle depuis le Covid et la généralisation du télétravail. Un tiers des actifs déclarent en bénéficier, mais seuls 36 % des télétravailleurs font appel à la CHD pour leurs déjeuners en télétravail.

La crise sanitaire a favorisé la VAE et livraison

La crise sanitaire a sans conteste freiné la consommation hors-domicile. Interrogés au printemps 2022, 32 % des Français déclaraient alors avoir diminué leurs prises de repas en dehors de leur domicile et 2 % avoir arrêté toute consommation hors-domicile par rapport à l’avant-crise. 10 % considèrent que leur consommation hors-domicile a au contraire augmenté et pour 55 %, elle est restée stable. La baisse de la fréquentation n’épargne aucun moment : 25 % ont réduit leurs nombres de déjeuners, 28 % leurs dîners, 34 % leurs encas. Cette baisse impacte tous les circuits bien que la restauration rapide et les commerces alimentaires (traditionnels et GSA) sont un peu plus épargnés. Car la crise a aussi modifié les modes de consommation hors domicile. La consommation sur place a perdu du terrain, alors que la vente à emporter (VAE) et la livraison à domicile (LAD) se sont développées : un Français sur deux a consommé via la VAE et un tiers ont eu recours à la LAD. 19 % ont même utilisé les 3 modes de commande et seuls 26 % ont consommé hors domicile uniquement sur place.

 

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