77 % des Français sont préoccupés par la hausse des prix ! C’est NielsenIQ qui le dit dans sa dernière enquête. Eh oui, la valse des étiquettes commence sérieusement à faire tourner les têtes face à un caddie® qui flambe et des additions de sorties restaurants qui ne cessent de gonfler. Comme nous l’ont confirmé la plupart des groupes de restauration interrogés dans le cadre de notre grande enquête sur les 100 majors de la restauration rapide (p. 38), ils ont pu, pendant un temps, absorber une bonne partie des hausses des matières premières début 2022. Mais au second semestre, les digues ont cédé face au pilonnage des mercuriales à coups de hausses tarifaires. Avec des répercussions aux clients parfois sévères de 5 à 20 %, et ce n’est pas fini. La faute à qui ? Certainement pas à vous, restaurateurs. Sauf qu’il faudra des coupables et si vous ne montrez pas patte blanche, vous serez tout de go, désignés. Car dans l’enquête Speak Snacking Datassential, qui sera présentée par Nicolas Nouchi au salon Sandwich & Snack Show*,?vos clients disent simplement mais clairement, et à 40 %, qu’ils attendent en priorité que vous communiquiez de manière transparente sur l’augmentation ou sur les raisons qui vous poussent à le faire. Dont acte ! Parce que, même si la fréquentation n’a pas encore franchement décroché, comme l’indiquent les experts qui restent assez confiants pour les prochains mois, vos clients sont nombreux, près de 1 sur 2 à avoir remarqué ces hausses sur l’ensemble des prix. Et les restaurateurs le disent eux-mêmes dans cette enquête, à 49 %, qu’ils ont noté une chute globale de la fréquentation surtout le soir tout comme une baisse du panier moyen. Compliqué d’agir quand on sait la faible élasticité des prix dans notre branche. C’est là que le pricing prend tout son sens. Certains évoquent des actions chirurgicales sur les cartes pour articuler de nouvelles propositions à prix révisés, sans que cela ne se remarque trop. D’autres ont relancé la planche à « bons plans » face à des consommateurs étriqués dans leur pouvoir d’achat et redevenus promophiles. Bref, et vous l’aurez compris, la situation est périlleuse et glissante dès lors qu’on parle tarifs. Le mieux serait sans doute de forcer le trait sur la valeur perçue, le service et l’expérience proposée. Une proximité qui aidera très certainement à mieux faire passer la douloureuse.
* Les salons Sandwich & Snack Show et Parizza se tiennent les 12 et 13 avril à Paris
Paul FEDELE