#CDS23 > La nouvelle génération d’entrepreneurs de la food serait-elle plus digital addict que la précédente ?
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#CDS23 > La nouvelle génération d’entrepreneurs de la food serait-elle plus digital addict que la précédente?

1 Juin 2023 - 3145 vue(s)
Si le snacking est multiculturel et transgénérationnel, force est de constater que les nouveaux entrepreneurs du foodsystem affichent une culture snacking affirmée en intégrant la digitalisation de leurs produits et services au cœur de l’écriture de leur concept. Son évolution, son développement et sa durabilité s’appuient sur un écosystème digital dûment pensé et réfléchi et surtout flexible afin d’envisager de nouvelles opportunités business en permanence. Nous recevons Benjamin Tack cofondateur du foodcourt digital Marmites, Grégoire Margron, cofondateur du coffee shop 2.0 Cuvée Noire, et Abdoulaye Djikine cofondateur du concept food hybride BMK, et qui, en amont du 13e Congrès du Snacking le 6 juin à Paris, partagent avec vous leurs choix et leurs retours d’expériences.

Ils ne sont pas issus d’une école hôtelière mais d’une grande école de commerce pour la plupart, ils ont développé leur idée en mode startup et améliorent en permanence leur concept qu’ils considèrent comme un prototype. Ils développent de nouveaux services en s’appuyant sur le digital pour progresser grâce à une gestion pointue basée sur une vision ROIste. Ils sont les early adopters des innovations de la fintech sur laquelle la France est réellement bien positionnée qu’il s’agisse de communication et services en front office et en back office : gestion du personnel, du coût matières, portefeuille de l’offre, etc... Ils envisagent l’arrivée de l’intelligence artificielle dans notre métier comme un outil supplémentaire pour optimiser leur business et le rendre plus efficient encore. Tous ces points communs cumulés, font qu’une nouvelle culture snacking est en train d’émerger, tout comme une nouvelle génération d’entrepreneurs.

Pour mieux connaître cette culture snacking, voici les questions que nous avons posées à nos complices qui ont bien voulu se prêter à l’exercice :

  1. Pourquoi avoir lancé un concept food x digital ?
  2. Quels sont aujourd’hui les trois outils digitaux incontournables dont vous ne pourriez pas vous passer pour piloter votre business ?

Voici leurs réponses :

« L’idée du food court digital m’a tout de suite emballé. J’aime l’idée de proposer d’avoir le choix de food le plus élargi possible sous un même toit ». Benjamin Tack, cofondateur du foodcourt digital Marmites.

  1. Mon associé et moi, nous ne sommes pas restaurateurs, mais nous le devenons chaque jour un peu plus ! En voulant offrir un concept où l’on peut déguster sur place, voir comment les produits sont réalisés maison et à la minute depuis la cuisine ouverte, commander à emporter depuis son smartphone ou la borne de commande, être livré… Tout cela avec le choix de plusieurs marques à la fois. C’est encore extrêmement nouveau. Si nous faisons partie d’une nouvelle communauté d’entrepreneurs de la food, c’est parce que l’on a su comprendre les nouvelles habitudes d’achats des consommateurs de la food : près de 80 % des consommateurs débutent leur parcours d’achat online ! Ainsi, en multipliant nos canaux de distribution, et les offres pour chacune d’elle, nous avons créé 8 enseignes food, la maîtrise de nos opérations et de notre management ne pouvait être que très digitalisée. Issu d’une entreprise informatique dont j’ai revendu mes parts pour créer Marmites, j’ai tout de suite compris que l’unification de la data, dans sa collecte mais aussi dans son analyse journalière allait être capitale pour rentabiliser et pérenniser le projet. La digitalisation de Marmites correspond à plusieurs objectifs : accéder à tous nos produits disponibles et tous nos univers pour nos clients, piloter notre business sur une seule interface pour gérer les marques et les offres, suivre nos objectifs d’une manière consolidée à partager en équipe au jour le jour.

Rencontrez et échangez avec Benjamin Tack (Marmites) au Congrès du Snacking le 6 juin !

 

  1. L’objectif de pouvoir piloter tous ces canaux de distribution différents et de le faire depuis une seule et unique interface nous a semblé primordiale. C’est ainsi que je citerai Innovorder qui, en plus d’être une caisse, propose la vente en ligne, le click and collect depuis une seule et unique application, tout en bénéficiant d’un écosystème de services logiciels supplémentaires auxquels ils sont reliés. Nos indicateurs de la performance sont tous différents d’une marque à l’autre, qu'elle soit virtuelle ou non, la tenue d’un dashboard qui résume son activité depuis une seule interface nous permet de monitorer nos diverses activités. Ensuite je citerai RusHour qui, compte tenu de notre activité très importante en livraison, nous permet de gérer de manière unifiée toutes nos commandes qui émanent des market places. C’est un gain de temps considérable de pouvoir s’appuyer sur un service qui permet d’accepter les commandes et de les dispatcher sur les écrans digitaux en cuisine et livraison en limitant le risque d’erreur et en privilégiant la gestion des priorités. Enfin, Flynt est un partenaire idéal lorsque l’on veut percer en livraison et se faire une place localement. Venant du milieu IT, il faut programmer son écosystème pas à pas et l’intelligence artificielle prend le relais pour vous positionner à la meilleure offre tarifaire afin de ne manquer aucune opportunité. J’avoue que je suis bluffé par le retour d’expériences et il est possible d’améliorer ses performances locales commerciales: un point clef dans la réussite de son projet avec la commande en ligne ! Et pour terminer, j’optimise mes achats et mon foodcost en utilisant Choco : cela nous permet de rester dans notre mercuriale et d’optimiser nos achats. A l’avenir, je crois beaucoup que l’intelligence artificielle nous aidera à encore mieux piloter notre business grâce à la prédiction concernant la fréquentation de nos restaurants.

« La digitalisation est aussi générationnelle. Les nouveaux restaurateurs dont nous  faisons partie utilisent toutes les solutions digitales qui vont leur permettre de mieux gérer leur business food et communiquer avec leurs clients. » Abdoulaye Djikine Cofondateur du concept food hybride BMK.

  1. Mon frère et moi avons toujours eu le désir de devenir restaurateurs et nous avons exploité toutes les possibilités qui s'offraient à nous, y compris la commande en ligne, pour offrir une expérience unique qui valorise et démocratise la culture culinaire africaine dans nos restaurants. Chaque canal de distribution a son propre écosystème numérique et propose des produits et des offres uniques, spécifiquement conçus pour répondre à des objectifs spécifiques. En livraison, nous devons être en mesure de préparer la commande en moins de 10 minutes et de la servir chaude dans un emballage adapté. Au restaurant, nos clients viennent non seulement se nourrir, mais aussi se divertir et échanger avec les autres, tout en ayant préalablement passé commande sur une tablette où les menus sont personnalisables. Nous n'avions pas de formation professionnelle en restauration, mais nous avons obtenu un diplôme de master en management d'une école de commerce où l'accent était mis sur la culture des résultats. Afin de gérer efficacement notre activité dans le domaine de la restauration et tous nos modèles économiques, nous nous sommes rapidement entourés des meilleures applications pour surveiller nos indicateurs de performance, mais aussi pour communiquer notre vision en matière de responsabilité sociale et de valorisation de la culture Africaine et de ses territoires. Les plateformes sociales nous permettent de partager cette vision et cette culture avec nos consommateurs.

Rencontrez et échangez avec Abdoulaye Djikine (BMK) au Congrès du Snacking le 6 juin !

 

  1. L’idée de disposer d’un écosystème digital le plus complet possible et nous permettant d’administrer et de gérer toutes nos activités et répondant aux besoins techniques de nos différents business models a vite été une priorité. C’est ainsi que nous utilisons SumUp qui présente l’avantage de gérer très facilement la caisse, qui est le point névralgique de notre activité avec une multitude de suites logicielles connectées et qui communiquent entre elles. La gestion de la carte et des offres est ainsi simplifiée et unifiée. Également, la souplesse de l’intégration des moyens de paiement dématérialisés et la gestion des multiples transactions nous permettent de gérer notre trésorerie très facilement, ce qui n’est pas une mince affaire actuellement ! Enfin, leur écosystème est l’un des plus complets du marché transformant ainsi, en fonction des besoins du restaurateur, la gestion de son business comme une ERP pour les restaurateurs en phase de développement. Je me connecte régulièrement à Guest Suite nous permettant d’analyser la satisfaction client en adressant, grâce à une puce NFT, une notification pour remplir un formulaire de retour d’expérience après consommation au restaurant. C’est le seul outil qui soit connecté à My Profile Business (Google) permettant de récolter plus d’avis automatiquement et de remonter dans les restaurants performants localement. Parmi les outils dont je ne pourrais pas me passer, Combo (ex Snapshift) nous permet de gérer efficacement nos équipes en apportant un vrai confort de travail dans l’administration mais aussi le traitement de la paie automatisée. Pouvoir s’appuyer sur des solutions digitales qui soient flexibles et qui communiquent entre elles est aujourd’hui primordial pour les restaurateurs nouvelle génération : les décisions stratégiques sont prises à partir de faits tangibles fournis par une data centralisée, et validée.

« Le consommateur attend toujours de nouvelles solutions digitales qui lui soient utiles, mais il faut encore l’éduquer sur leur usage en restauration rapide. » Grégoire Margron, cofondateur du coffee shop 2.0 Cuvée Noire

  1. L’idée d’un coffee shop 2.0 qui offrirait une expérience digitale bien différente de l’offre existante nous a tout de suite traversé l’esprit lorsque nous avons créé le concept Cuvée Noire. Pouvoir commander son café depuis une application, prévenir quand on approche déclencher la préparation de son café, le payer au préalable et ne pas perdre de temps au comptoir correspond à l’expérience que nous souhaiterions offrir à nos utilisateurs. Tout cela relié à un programme de fidélité intelligent qui reconnaisse le client et simplifie son expérience d’achat en tenant compte de ses préférences, serait la cerise sur le gâteau pour notre concept. Mais nous y travaillons activement et ce rêve sera bientôt réalité. Bien que la digitalisation ait réalisé un sérieux bond dans son usage auprès des consommateurs, l’extension de nouveaux services digitaux, de programmes de fidélité qui récompensent les visites mais aussi l’interaction avec les enseignes demande toujours beaucoup d’efforts de communication mais aussi d’éducation du consommateur. Mais nous révisons régulièrement nos business models et venons d’arrêter notre offre salée afin de nous concentrer sur l’expérience « café » que nous souhaitons proposer en misant sur des achats complémentaires et d’impulsion, mais aussi de nouveaux produits à partir de café qui verront le jour cet été… Pour cela, l’intégration d’un écosystème digital flexible et surtout au traitement centralisé nous a semblé indispensable !

Rencontrez et échangez avec Grégoire Margron (Cuvée Noire) au Congrès du Snacking le 6 juin !

 

  1. Pour piloter et suivre nos performances, la caisse Zelty permet l’intégration de nombreuses solutions tierces en créant un écosystème complet, flexible et qui évolue ensemble. Nous avons pour réflexe de consulter plusieurs fois par jour notre dashboard afin de vérifier régulièrement nos performances commerciales mais aussi managériales : gestion des stocks et des équipes. Belorder me permet de centraliser toutes nos offres (et de les modifier) food, depuis notre site internet, qui est le point d’entrée de toutes les transactions onlines actuellement. Bientôt, comme évoqué plus tôt, une application verra le jour afin d’apporter de nouvelles solutions et expériences d’achat digitalisées depuis son smartphone. Enfin, alors que nous sommes en phase de lancement de concept, nous faisons appel plusieurs fois par semaine aux influenceurs afin de faire connaître le concept auprès d’une communauté urbaine, connectée et addict aux solutions innovantes. Pour ce faire, je fais appel aux services de Hemblem Influence App. Cette solution me permet de recevoir des influenceurs dans notre concept et de les faire découvrir à leurs abonnés, permettant, ainsi, d’avoir un rayonnement local important. A l’avenir, et au fur et à mesure du développement du concept, de nouvelles solutions qui intègrent l’intelligence artificielle vont s’offrir à nous afin de mieux performer. Je pense notamment à l’analyse prédictive nous permettant de prévoir la fréquentation de ses restaurants, mais aussi de ses équipes, afin de couvrir les nombreuses heures de pointe que l’on connaît dans une gare ! Relier la fréquentation et les équipes aux heures de départ et d’arrivée des trains en live serait un must pour notre concept !

Si vous aussi, restaurateur, êtes confronté à des problématiques similaires dans le management de votre business, n’hésitez pas à nous laisser votre commentaire et partager votre retour d’expérience !

La digitalisation de la restauration (et ses conséquences) sera largement évoquée lors du Congrès du Snacking 2023 qui se tiendra le mardi 6 juin à Paris. Si vous n’avez pas encore pris votre place, trouvez-là ici et découvrez tous nos intervenants !

Pascal Perriot Web Manager Suivez Pascal Perriot sur @perriot_pascal
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