Les effets de l’inflation commencent à cruellement se faire sentir sur les portefeuilles des Français, qui n’ont d’autres choix que de se résoudre à des arbitrages. Parmi ceux-ci, les dépenses en restauration hors-domicile seraient clairement une variable d’ajustement à en croire les résultats de l’étude RMS sur l’évolution des pratiques des consommateurs en restauration, réalisée en mars dernier. Le cabinet est en effet allé interroger près de 500 consommateurs se rendant traditionnellement au restaurant au moins une fois par semaine. Et les résultats sont équivoques. Ainsi, plus de 4 consommateurs sur 10 indiquent moins dépenser en restauration par rapport à l’année dernière, que cela soit parce qu’ils commandent moins souvent, ou parce qu’ils se tournent vers des plats moins onéreux ou des restaurants moins chers. En outre, plus de deux personnes sur trois déclarent aujourd’hui comparer les prix avant de passer commande.
D’ailleurs, cette lecture attentive des tarifs pratiqués est à double tranchant puisque 6 consommateurs sur 10 estimaient déjà en mars que les prix des restaurants étaient plus élevés que quelques mois auparavant. Mais près de huit consommateurs sur dix font le même constat pour les prix des produits alimentaires. Rappelons que l’inflation alimentaire à la fin du premier quadrimestre 2023 était de 15,9 % par rapport à la même période de l’année dernière, contre 6,6 % pour l’inflation des prix des cafés et restaurants. Ainsi, en moins de deux ans, le pourcentage de personnes choisissant de préparer leurs repas quotidiens à la maison serait passé de 50 % à 88 %. « Même si cela concerne majoritairement les repas pris au foyer, cela explique probablement le fait que la proportion de consommateurs préférant se retrouver au restaurant plutôt que chez eux dans le cadre de moments familiaux ou amicaux est en baisse significative : 34 % contre 43 % l’année dernière », précisent les experts RMS, spécialisés dans l’amélioration de la rentabilité de la restauration. Et les applications mobiles dédiées à la chasse aux promotions n'ont jamais été aussi populaires. Les trois quarts des personnes interrogées en effet utilisent au moins une application, surtout pour consulter les menus, utiliser un programme de fidélité et s’informer des promotions.
L’étude de RMS révèle également une certaine désaffection des consommateurs pour les repas pris en salle (privilégiés par 70 % des personnes interrogées, contre 91 % pour la même période de 2022), alors que les autres canaux de vente demeurent relativement stables. En revanche, la part des consommateurs ayant eu recours au drive est passée en un an de 17 % à 48 % et cette tendance parait s’installer durablement, si l’on en juge les intentions de consommation affichées pour les mois suivants.