La crise sanitaire a profondément changé nos modes de travail depuis l’intégration et la diffusion du télétravail. Et alors que la génération X faisait de la vie professionnelle une priorité, les jeunes entre 20 et 25 ans expriment la recherche d’un équilibre plus prononcé avec leur vie personnelle selon les résultats de l’enquête mondiale Global Eating at Work 2023, menée par Compass Group, auprès de 35 000 travailleurs dans 26 pays. Quant aux membres de la génération alpha, qui auront 20 ans en 2030, eux c’est carrément une expérience de vie au travail qu’ils attendent avec de véritables conséquences sur les services délivrés par l’entreprise, et notamment côté restauration. « Ne nous cachons pas, la restauration collective a pris un 33 tonnes de front avec la crise Covid, entrainant une baisse durable de la demande en entreprises », estimait ainsi le spécialiste Olivier Schram, directeur associé chez PH & Partners, dans notre enquête France Snacking dédiée au secteur et publiée à l’automne dernier. « Les convives attendent aujourd’hui une montée en gamme, de la diversité, mais aussi une expérience de consommation », ajoutait-il, conscient que les opérateurs de la collective n’avaient d’autres choix que de se réinventer. En effet, l’étude révèle que la restauration d’entreprise constitue un « bénéfice pour le lien sociale » à en croire Martin Bustarret, le directeur général d’Eurest, marque phare du groupe Compass en France. Ainsi, proposer des espaces de pause qualitatifs ou une offre de restauration aurait un réel impact sur la productivité, le bien-être et la collaboration entre collègues, tout en réduisant le sentiment d’isolement qui peut apparaître avec les nouveaux modes de travail tels que l’ « hybride » (site et télétravail).
Ainsi, la pause repas serait devenue un moment de fédération des équipes. L’étude montre en effet que les employés sont plus enclins à se retrouver entre collègues pendant une pause s’ils disposent d’une offre de restauration sur leur lieu de travail. Et plus l’offre est exhaustive, plus cette tendance se renforcerait. Sur les lieux de travail disposant d'une offre alimentaire avancée (restaurant d'entreprise, cafétéria, cantine, café), 70 % des travailleurs indiquent choisir de déjeuner avec des collègues, tandis que 23 % seulement mangent seuls. En revanche, lorsqu'aucun service de restauration n'est proposé, seuls 38 % des travailleurs passent leur pause principale avec des collègues, tandis que près de la moitié d'entre eux (48 %) choisissent de manger seuls.
Par ailleurs, si manger et boire pendant une pause est une priorité pour toutes les générations, en particulier la génération X (1966-1980), les millenials (1981-1995) et la génération Z 1996-2010) préfèrent avoir le choix entre une réelle pause déjeuner ou se consacrer à des intérêts ou passe-temps personnels. Les entreprises doivent ainsi devenir des facilitateurs de vie et il est important que l’offre de restauration s’adapte aux usages de chacun, et participe de leur bien-être moral. 77 % des répondants se disent en effet à la recherche d’outils qui leur facilitent la vie. Pour la restauration d’entreprise, cela passe par le développement de la digitalisation telle que la pré-commande via application mobile ou encore la mise en place de frigos connectés permettant d’avoir accès à une restauration rapide mais de qualité à tout moment de la journée sans quitter son lieu de travail. « La restauration d’entreprise revient au cœur des enjeux marque employeur de l’entreprise. Ces dernières années nous avons pu observer une augmentation de l’intérêt porté aux restaurants d’entreprise et l’impact qu’ils peuvent avoir sur la perception de l’entreprise », remarque Martin Bustarret. Ainsi, 70% des répondants estiment qu’une bonne offre de restauration prouve que l’employeur porte de l’attention à ses équipes et 60 % estiment qu’un service de restauration pourrait avoir un impact dans leur décision pour rejoindre une entreprise.
De ce fait, une attention particulière doit être apportée à la qualité des prestations alimentaire et de services proposées. Car dans la vie personnelle comme professionnelle, les employés sont désormais plus attentifs et recherchent des plats plus qualitatifs, sains et respectueux de l’environnement. Cela participe d’ailleurs également à leur bonne productivité. 83 % des répondants travaillant chez eux et 77 % des répondants travaillant sur site s’accordent à dire que le fait de prendre une pause déjeuner ou un encas les rend plus productifs quand ils retournent travailler. L’entreprise, au travers de son offre de restauration, participe donc également à l’équilibre alimentaire de ses salariés : 73 % des sondés pensent que les entreprises devraient les sensibiliser et les accompagner sur le mieux manger et 71 % pensent qu’elles ont la responsabilité de promouvoir la durabilité de manière proactive.