Selon l’Insee, la hausse des prix des denrées alimentaires pour les Français s’élevait en juin à 14 % sur un an et les prix pratiqués dans les restaurants auraient augmenté de 5,6 % sur la même période. Si l’on note un ralentissement relatif de la spirale inflationniste, de tels chiffres ne sauraient rester sans conséquence sur les comportements des consommateurs. Ainsi, selon une étude menée par Yougov pour Readly, le spécialiste des kiosques numériques de magazines et de journaux, auprès d’un échantillon de 1 005 personnes, 80 % des sondés indiquaient en mars dernier que les taux d'inflation affectaient leurs choix alimentaires et leurs habitudes culinaires, que ce soit au supermarché, au restaurant ou même dans leur cuisine. Plus de 4 Français sur 10 (44 %) essaient d'être économes en recherchant des offres spéciales lorsqu'il s'agit de faire ses courses. Plus d’un tiers des personnes (38 %) choisissent des marques ou des alternatives à bas prix et un tiers (30 %) ne sort plus que rarement au restaurant en raison de l'augmentation du coût des repas pratiqués.
Les arbitrages se font également par rapport à la nature des denrées consommées. Plus d’une personne sur trois (37 %) mettrait ainsi moins de viande et de poisson dans son panier alimentaire. Mais ce sont aussi les fruits et légumes qui sont parfois sacrifiés, 22 % des sondés indiquant en acheter en moins grande quantité. « Nous vivons une phase où beaucoup de consommateurs repensent leur façon de s'alimenter, échangent des idées sur les offres spéciales et se demandent comment conserver le plaisir de cuisiner malgré l'inflation des prix », commente ainsi Therese Ohlsson, Head of Expansion & Business Development, Readly, qui note également certaines adaptations des comportements chez les utilisateurs de son application. « Les préparations de repas et les recettes familiales simples connaissent actuellement un nouvel essor en raison de l'augmentation du coût de la vie, les recettes permettant de recréer à la maison les plats à emporter préférés figurant parmi les favoris les plus recherchés ». La quête d’économie passe aussi bien logiquement par une chasse au gaspillage inutile, plus d’un tiers des Français indiquant y prêter particulièrement attention (35 %). Grâce ou à cause du resserrement des cordons de la bourse, une tendance se dessine en faveur d’une végétalisation de la consommation puisqu’une personne sur six déjeune ou dîne en adoptant des plats végétariens plusieurs fois par semaine et 9 % des Français en consommeraient même tous les jours selon l’étude. Ils seraient même un quart des Français (24 %) à se dire prêts à essayer de manger des insectes comme source alternative de protéines. Les jeunes adultes, de 18 à 39 ans, y seraient plus enclins (31 %) que les séniors de plus de 60 ans (seulement 17 %).