Depuis l’annonce de la reprise de Boulangerie Louise, par Teract en décembre 2022 (à 74,56 %, le fondateur Laurent Menissez conservant le solde), et son ambition affichée d’ouvrir 300 boutiques en 3 ans, c’était, motus-bouche cousue sur la stratégie à venir. Il aura fallu attendre quelques mois, pour voir le tableau s’éclaircir. Le temps de construire une équipe solide autour du nouveau directeur général adjoint alimentaire de Teract, Jocelyn Olive, d’annoncer cet été la cession de Pomme de Pain, à son management conduit par Nicolas Papageorgopoulos et, enfin, d’envoyer un signal fort en s’installant, sur les Champs-Elysées. Un planté de drapeau qui signe le point de départ de la conquête nationale, en lieu et place d’un ex-Pomme de Pain. Un symbole de grandeur à la mesure des velléités de conquête de Boulangerie Louise « qui pourra avoir les moyens de ses ambitions », a rappelé Thierry Blandinières, CEO d’InVivo, principal actionnaire de Teract.
L’inauguration de cette boutique emblématique à l'emplacement atypique, n’a pas été l’occasion d'avoir plus de détails sur ce que sera réellement le positionnement et la nouvelle version de l’enseigne. Et Jocelyn Olive de nous renvoyer à dans quelques semaines, quand sera dévoilé le nouveau et vrai flagship Boulangerie Louise, à une vingtaine de kilomètres de Paris. Déjà a-t-on pu découvrir, sur cette vitrine Champs-Elyséenne de 250 m² ouverte de 5h à 2 h du matin, quelques marqueurs forts de la nouvelle identité , avec fournil en sous-sol qui permet d’offrir du pain en nonstop et un point de vente très orienté vers le snacking : la modernité d’un décor, plutôt géométrique, le rappel de la signature maison écrite en grosses lettres « Agriculteur-Meunier-Boulanger » et une baguette Louise baptisée Louise Champs-Elysées fabriquée à partir de farines « responsables » en provenance de moulins à 20 km à la ronde.
Je pense que le métier n'a pas été transformé depuis lontemps. Nous allons casser les codes et écrire un nouveau chapitre de la boulangerie française, Jocelyn Olive, directeur général adjoint alimentaire Teract
C’est donc du côté de ce slogan filière et de cette verticale métiers, que devrait se dessiner, le futur de l’enseigne. S’il on se risque à quelques conjectures, gageons que la marque qui compte bien remettre l’agriculteur au cœur de son concept, devrait préempter le terrain de l’artisanat boulanger et remettre le geste tout comme l’homme au cœur du nouveau positionnement. Jocelyn Olive parle même de rupture. « On doit aujourd’hui revoir les codes du métier, transformer la façon dont on sert le client et lui raconter une nouvelle histoire au sein de ces boulangeries de périphéries urbaines ». Un teasing en forme de promesses de grands changements pour s’armer et prendre un nouveau départ pour ce réseau qui compte 130 boutiques dont une dizaine en franchise.