Spécialiste du lavage, du nettoyage et de la désinfection professionnelle mais aussi du traitement des biodéchets, Meiko tire sa force et sa singularité de son statut juridique particulier et d’un ADN marqué depuis toujours par le respect de l’environnement et la réduction de la pénibilité des tâches. Créée en 1927, par le binôme Oscar Meier et Franz Konrad, la société est, en effet, régie depuis la fin des années 1970 sous forme de fondation. Une structure qui l’amène à réinjecter chaque année tous ses bénéfices dans l’entreprise et dans les hommes, qui l’engage à ne pas délocaliser la production, à s’affranchir de tout actionnaire ou financement extérieur. De quoi modeler une stratégie dans une configuration de temps long, tournée vers la R&D, l’innovation, la durabilité, la fabrication intégrée et le respect d’une dimension sociale. Un modèle vertueux qui a forgé une organisation, des pratiques, ou encore des relations de confiance transverses et d’indépendance entre le siège et toutes ses antennes dans le monde. Sur le sujet du réemploi par exemple, la France a pris une longueur d’avance et cultive depuis deux ans une vraie expertise qui profite aujourd’hui à tout le groupe. Présent dans une trentaine de pays via des filiales ou des distributeurs, Meiko qui se veut acteur et moteur d’un monde en pleine évolution, a réalisé l’an dernier 420 M€ de CA projeté en croissance de 6 %, dont 35 M€ en France où nous avons enregistré une progression à deux chiffres. 2023 est une année record pour notre filiale qui a célébré ses 30 ans. De quoi placer l’Hexagone dans le top 5 du groupe en termes de CA et dans le top 3 des pays clients de la production.
Durant mon parcours professionnel, j’ai navigué entre des fonctions corporate et des filiales de grands groupes industriels où la culture client joue un rôle clé. Et ce qui m’a séduit dans le challenge Meiko, c’est la nouvelle histoire à raconter dans un contexte de mutation forte du marché de la laverie en France poussé par les lois Agec et Egalim, et de la transformation de ce groupe engagé pour un monde plus propre. A mon arrivé, l’équipe française était composée de 85 personnes (nous sommes aujourd’hui 100) et mon défi, aux côtés des collaborateurs, a été d’enclencher un nouveau cycle de développement en miroir à un marché qui offrait de grandes opportunités face aux nouveaux usages. Pour bâtir le socle d’une croissance forte et pérenne, ma priorité a été, avant toute chose, de créer un projet de valeurs internes, en parallèle de Meiko Groupe. Une manière d’asseoir aussi notre état d’esprit « made in France » et de mener une réflexion collégiale sur la manière de mieux servir le client, notre réseau et le comment bien travailler ensemble. Une sorte de « guide de bonnes pratiques». Histoire de formaliser d’où l’on vient, où l’on va et quelles sont les étapes pour y parvenir. Certes depuis 30 ans, la marque s’est imposée parmi les acteurs majeurs de la laverie en collectivités avec des gammes dédiées de tunnels de lavage, de lave-vaisselles frontaux et à capot, mais la largeur et la diversité de notre portefeuille de produits, aujourd’hui, fait de Meiko un partenaire tout autant privilégié pour toute la restauration commerciale où nous étions moins présents. Un segment où nous comptons bien reprendre la parole avec des équipements polyvalents et conçus pour de plus petits volumes de lavage. Le mapping des forces en présence, que nous avons établi pour le marché français, nous a révélé de nombreuses poches de croissance possibles avec nos produits, sur toutes les strates de la restauration, des métiers de bouche dont la boulangerie, le retail jusqu’au snacking évidemment où la disparition de la vaisselle à usage unique et la mise en place du réemploi depuis le 1er janvier 2023, ont changé la donne et installé de nouveaux usages. Tête de pont en Europe sur la question, la France a servi de laboratoire de réflexion et d’innovation que nous partageons à l’échelle du groupe aujourd’hui.
Photo 2 Thomas Peukert, CEO Meiko Groupe, remet à Alexander Lohnherr, une plaque anniversaire.
En effet, l’obligation de mettre en place une vaisselle réemployable en France, pour la restauration consommée sur place, à partir de 20 couverts, depuis janvier 2023, a bousculé le secteur de la restauration rapide comme elle est en train de secouer aussi la restauration collective contrainte, elle aussi, de revoir sa copie d’ici le 1er janvier 2025 pour les bacs de transport et de remise en température. Contrairement à ce que l’on a pu observer par le passé avec la stigmatisation du fast-food sur ce sujet des emballages, les grands acteurs ont globalement pris la mesure des enjeux, poussés par les pouvoirs publics. Une bonne partie d’entre eux a lancé de nombreux tests avec internalisation et externalisation du lavage. Un changement de pratiques compliqué à mettre en place, a fortiori pour les indépendants, qui n’est pas sans incidence sur l’aménagement des locaux, l’organisation, la formation du personnel ou encore les investissements à prévoir, d’où notre rôle important dans l’accompagnement et le conseil de ces professionnels. Une dimension que je compte bien renforcer chez Meiko France auprès de tous ces acteurs, aux côtés, bien sûr, de notre réseau de distribution. Concernant le prochain règlement européen dit PPWR * auquel vous faites référence et qui est en cours de discussion en commission à Strasbourg, quand bien même ses conclusions n’iraient pas aussi loin que les choix français, voire même les remettraient en question, ce qui est possible, mon intime conviction est que la suppression de l’usage unique est irréversible. Elle va dans le sens de l’histoire drivée par la pression des consommateurs, la poussée des valeurs environnementales et un marché qui devra suivre.
Si une grande partie des opérateurs s’est orientée vers l’internalisation du lavage, je crois aussi à un marché qui va s’équilibrer avec un taux d’externalisation qui devrait croître à mesure où les réseaux de centres de lavage et la logistique inhérente s’organiseront sur tout le territoire. Ce qui est en cours et que nous constatons d’ailleurs en équipant une grande partie des laveries industrielles depuis 2 ans. Tout simplement parce que l’empreinte foncière importante d’une installation de laverie pour un restaurant, le stockage de la vaisselle, tout comme la dotation nécessaire pour permettre une rotation des stocks tout comme la charge de main d’œuvre, l’équipement du local, vont aussi pousser certains à se reposer la question de l’opportunité de déléguer à autrui, cette charge qui va s’écraser à mesure que l’offre et les clients seront plus importants. Rappelons qu’entretenir une vaisselle, en grande partie en plastique dur en restauration rapide, nécessite un process spécifique de lavage-séchage dans le respect des normes d’hygiène. Côté technique, cela demande aussi des adaptations de process, de timing, de chimie, de type de tapis de convoyeur (nous en avons près de 70 modèles en standard) pour limiter les points de contact mais aussi des bacs spécialement conçus avec grilles ou chaînes de lestage, pour bien fixer les contenants face à la pression de l’eau. Tout cela pour éviter l’humidité résiduelle caractéristique sur ce type de contenants qui constitue autant de risques de contamination qui pourraient mettre à mal l’hygiène sur le site.
Lorsque l'on pense investissement laverie, il est primordial de raisonner en coût global et non pas se limiter aux seuls prix des équipements. Outre l’aménagement du local, la ventilation nécessaire, le type de contenants, leur diversité (porcelaine, PP, PE, de synthèse, verre, inox...), leur design, il s’agira aussi de définir le degré de séchage attendu. D’où le nécessité de choisir un bon combo machine à laver/module de séchage. Autre point crucial : les consommations d’eau et d’énergie des appareils, où parfois, certains équipements sur le marché, à y regarder de plus près, peuvent se révéler gros consommateurs d’énergie et de puissance appelée qui vont peser sur les factures énergétiques. D’où la nécessité d’exiger des garanties à l’installateur comme au fabricant.
Trop peu de restaurateurs sont informés qu’ils sont dorénavant responsables de leurs biodéchets jusqu’au bout de la chaîne de valorisation. Depuis le 1er janvier dernier, il est obligatoire de les trier à la source et de les réduire tout comme il est interdit de les évacuer à l’état solide dans les poubelles classiques au même titre que leur partie liquide dans les eaux usées. La branche doit prendre la mesure de cette obligation qui s’impose à eux. Et notre ambition est, là aussi, de mieux les informer sur les solutions aujourd’hui autorisées et disponibles adaptées au type de commerce. Parmi les choix possibles, Meiko Green propose depuis 2019 un panel d’option, depuis la gestion globale et personnalisée des déchets alimentaires, au stockage hygiénique et sans odeur des produits au sein de stations de chargement, jusqu’au traitement écologique pour la production d’énergie et d’engrais organique.
Avec une large gamme de lave-vaisselle qui couvre tous les besoins de la restauration, nous sommes aujourd’hui parmi les leaders du lavage en collectivité. Notre défi est maintenant de renforcer notre présence, comme je l’expliquais, dans le snacking, l’hôtellerie et les commerces de bouche de proximité où la largeur de nos solutions de lavage..., permettent de couvrir aujourd’hui toutes les unités de besoin. Nous investissons aussi dans les fonctions support service client pour nos revendeurs et partenaires afin d’accompagner la demande. Notre ambition est bien d’accélérer auprès des professionnels aux côtés de nos partenaires, animés par un esprit de culture client portée par une nouvelle équipe de vente dédiée qui permettra de mieux adresser ces marchés, de recruter des distributeurs et de les accompagner. Le tout nouveau lave-batterie M-iClean PF-S, qui sera présenté au salon Sirha-Europain pour la première fois, en est l’illustration, parfaitement dimensionné et polyvalent pour cette cible. Cet équipement compact (775 x 898 x 1 868 mm) qui manquait à notre gamme, reprend tout notre savoir-faire en matière de durabilité, d’éco-responsabilité, d’économie d’énergie et de recyclabilité. Avec une occupation au sol de moins de 1 m² et sa polyvalence, avec sa cuve de 66 litres, il peut laver jusqu’à quarante paniers à l’heure avec de la batterie de cuisine, mais aussi des caisses de transport, des plateaux, des grilles de cuisson, grâce à des cycles de 90 secondes et une consommation d’eau la plus faible du marché de 4,5 litres par casier. Parmi les avancées, la porte rabattable, le bras de lavage oscillant, le condenseur à buée AirConcept en option...qui permet le recyclage de l’air chaud, en fait un appareil idéal pour les commerces de bouche de type boulangeries, charcuteries, pâtisseries mais aussi les super et hyper marchés.
Photo 1 Alexander Lohnherr, Président Meiko France
* règlement européen sur les emballages et déchets d’emballages (PPWR).