On apprenait début juin, par le Figaro, que la chaîne de poulet frit profiterait des Jeux Olympiques pour ouvrir un restaurant éphémère à Paris, avec de nombreuses activités pour créer l’événement. Notre confrère évoquait une présence de l’enseigne américaine de fast-food à La Caserne, dans le 10e arrondissement, de 10 heures à 2 heures du matin. Il restait à savoir avec qui. C’est maintenant chose faite puisque ce sont les frères Traoré qui, selon nos informations, ont signé le développement de la marque, en master franchise pour l’Hexagone. Un nouveau défi qui ne devrait pas effrayer Silman et Samba Traoré, cofondateurs et développeurs de la fameuse chaîne O’Tacos en 2011, avant de la vendre au fonds d’investissement Kharis en 2018. Les deux entrepreneurs aguerris semblent aujourd’hui faire un retour en force dans la restauration puisqu’ils ont pris une participation minoritaire, en début d’année, dans la chaîne bordelaise Nobi Nobi, spécialisée dans la street food japonaise (hors sushi) qui totalise aujourd’hui 12 restaurants (6,8 M€ de CA) et qui interviendra notamment au prochain Congrès du Snacking.
Déjà présente à Toulon-La Valette aux côtés du groupe Brescia Investissement où l’enseigne réalise de très belles performances (plus de 2,5 M€ de CA), la multinationale Wingstop aurait ainsi changé d’ambassadeur. "Nous avons un différend avec le groupe, mais c'est vraiment une très belle marque qui a un très gros potentiel", nous a répondu Stéphane Brescia qui n'a pas commenté l'information mais nous a précisé au passage, l'ouverture d'un 2e Wingstop à la gare de Marseille-Saint Charles dans les prochaines semaines. La feuille de route de Wingstop, arrivé dans l’Hexagone en novembre 2019, prévoyait 75 restaurants dans les 5 ans. C’était sans compter avec le Covid. C’est donc avec d’autres partenaires qu’elle poursuivra son chemin, comme elle le fait déjà dans plus d’une dizaine de pays. La chaîne, cotée à la bourse de New-York depuis 2015, totalisait à fin 2023, près de 2050 restaurants. Elle a été créée en 1994 à Garland au Texas, près de Dallas, et s’est fait un nom à travers ses wings cuits à la vapeur et frits, tout comme ses tenders et Chunks panés, avant d’être « terminés » et assaisonnés minute, dans l’une des 11 sauces maison. A la carte du restaurant français, on retrouve aussi un assortiment de légumes également préparés maison depuis le veggie-sticks, au maïs en passant par le coleslaw. Particularité frenchy : le service à table défendu par Stéphane Brescia à l'époque et qui fait partie du succès.
Reste à connaître le plan de marche et les ambitions des nouveaux porte-drapeaux de la marque de ce côté de l'Atlantique. Gageons qu'ils ne devraient pas faire les choses à moitié quand on connaît leur parcours. Quoiqu'il en soit, face à Popeyes qui a annoncé la couleur et sa volonté de se développer en France mais surtout le géant KFC avec ses 363 restaurants sur le territoire, la guerre du poulet ne fait que commencer.