« Le manque d’information concernant le montant de l’écocontribution impacte désormais les engagements avec nos donneurs d’ordre, comme les collectivités », regrette Michel Samson, le président du GECO Food Service, association réunissant un certain nombre d’entreprises fournisseurs des marchés de la Consommation Hors Domicile (CHD), alimentaires comme les équipements. Dans un communiqué tirant la sonnette d’alarme, il revient sur le calendrier de mise en place du régime de responsabilité élargie des producteurs (REP) traitant de la question des emballages en restauration. Depuis le 1er janvier dernier, cette REP appliquée aux professionnels du secteur de la restauration est entrée en vigueur alors même que l’éco-organisme dédié, CITEO PRO, n’a obtenu l’agrément que depuis le 11 mars dernier. « Depuis, nos entreprises, professionnels des marchés de la Consommation Hors Domicile, sont dans le flou et restent notamment dans l’attente des tarifs impactant les engagements actuels pour répondre à des appels d’offre, et la construction de leurs propres tarifs », est-il ainsi dénoncé alors même que « l’ambition vertueuse de la REP est partagée par nos entreprises ». Selon l’association, la méthode devrait dont être « adaptée et simplifiée pour davantage de lisibilité ».
Le GECO Food Service regrette en effet que le système actuel ne soit pas conforme aux besoins et problématiques des entreprises fournisseurs du hors-domicile sur des marchés professionnels rappelant que l’anticipation est indispensable dans le cadre d’une contractualisation avec les distributeurs ou opérateurs de restauration, qu’ils soient privés ou publics. « Parce que l’effort financier demandé à nos entreprises est conséquent, les prix seront inévitablement impactés et sources de discussions entre fournisseurs et acheteurs », indiquent les représentants de l’association, précisant que leurs entreprises qui font du « B to B » ont besoin de disposer d’une visibilité de leur marché et tarifs à 6 mois minimum. « Nous, professionnels des industries fournisseurs du Food Service, affirmons qu’il n’est désormais plus tolérable de subir un système grippé dès sa naissance », assène leur président Michel Samson. CITEO PRO, à la demande insistante des fournisseurs, aurait tout récemment fait savoir que la tendance pour 2025 serait estimée à une multiplication par 5 des tarifs appliqués par rapport à l’année de lancement.
Les tarifs définitifs ne devraient d’ailleurs être véritablement connus que fin septembre. « Ainsi, nous aurons, donc, 3 mois de retard par rapport à nos besoins », s’inquiète l’association, qui regrette aussi que la multiplicité des REP impactant les marchés restauration rende complexe leurs applications par les entreprises. « Le choc de simplification, tant souhaité par les pouvoirs publics, n’a pas eu lieu ». Alors même que 80 % des emballages fléchés en restauration relèvent finalement de la REP EM (Emballages Ménagers pour les petits emballages dits Mixtes Alimentaires), 20 % relèvent de la REP ER (Emballages Restauration), REP auxquelles s’ajoute, la REP EIC (Emballages Industriels et Commerciaux) qui concernera les emballages dits secondaires (regroupement) ou tertiaires (logistiques ex : palettes) ou emballages professionnels non alimentaires. Avec une date annoncée au 1er janvier 2025, aucun éco-organisme n’est à ce jour désigné, ni encore moins de tarifs connus… Ceux-ci ne « le seront sans doute pas avant décembre 2024 », s’alarme le GECO Food Service !