Objectif Net Zéro 2050 ! C’est en rappelant d’abord cette feuille de route ambitieuse, visant à la neutralité carbone dans les 25 prochaines années, que le directeur général délégué de Transgourmet (1,7 Md€ de CA en 2023), Yves Cebron de Lisle, a officialisé ce vendredi 12 juillet la mise en circulation des 10 nouveaux véhicules de livraison électriques 16 tonnes, conçus sur-mesure par Renault Trucks. 4 d’entre eux sillonneront d’ailleurs les routes de la région parisienne dès les prochaines semaines à l’occasion des JOP Paris 2024. Les 6 autres seront livrés d’ici la fin de l’année afin de remplacer au total 10 véhicules diesel au sein d’un parc qui compte à date 809 véhicules selon les chiffres partagés par la filiale du groupe Coop. Un premier pas, donc, alors que 2024 est perçue comme une « année charnière » pour le distributeur qui aura investi dans les deux dernières années plus de 40 M€ pour renouveler sa flotte de livraison. « Nous entendons passer des paroles aux actes », confirme Yves Cebron de Lisle, reprenant ainsi la devise martelée par le distributeur dont les véhicules cumulent plus de 32 millions de kilomètres chaque année pour livrer ses 65 000 clients professionnels de la restauration et de la boulangerie.
21 objectifs environnementaux et sociétaux prioritaires ont ainsi été fixés par Transgourmet France à horizon 2026, ceux-ci devant guider le plan de marche de décarbonation à suivre. Sur la question du transport, il s’agit donc d’échafauder les meilleures solutions possibles selon le périmètre de livraison (urbain, périurbain, rural… ) tandis que la filiale du groupe Coop propose déjà un modèle de distribution assez unique, le « One Stop Delivery », visant à colliger tous les besoins d’un restaurateur ou d’un boulanger pour les mutualiser en une seule et même livraison. "Un restaurateur ou un boulanger peut cumuler jusqu'à 18 livraisons de fournisseurs par semaine. Avec ce modèle Transgourmet, c'est 3 livraisons par semaine maximum", indique Yves Cebron de Lisle. Mais pour que ces 3 trajets soient les plus "écoresponsables" possibles, ce sont donc près de 250 véhicules qui vont être renouvelés dans les prochains mois. 80 % d’entre eux tourneront avec du biocarburant de type B 100 ou à l’électrique. Plus de 50 % de la flotte de livraison devrait ainsi rouler avec une motorisation ou un carburant alternatif d’ici la fin de l’année, avec un objectif de 70 % à horizon 2025. Dans le détail, les camions roulant à 100 % au biodiésel Oleo 100, censé réduire de 60 % les émissions de CO2 par rapport au gazole traditionnel, seront dédiés aux trajets longues distances. Une flotte tournant au biogaz s’attèlera aux longues et moyennes distances. Tandis que les véhicules électriques se chargeront des plus petits trajets et de la livraison des centres urbains. On évoque ici une réduction de 94 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à un véhicule diesel mais aussi une diminution appréciable des nuisances sonores en ville.
D’ailleurs, l’énergie électrique accompagnait déjà chez Transgourmet le déploiement de schémas de proximité en matière de logistique urbaine. Ainsi, à Bordeaux, le distributeur livre depuis quelque temps certains clients de l’hyper centre en camions 3,5 T électriques depuis la plateforme du MIN de Bordeaux, 100 % équipée en électrique. De quoi envisager des expériences similaires dans d’autres agglomérations depuis certains des 45 sites ou plateformes que compte le distributeur à travers l’Hexagone. Les 10 nouveaux véhicules électriques Renault Trucks, conçus également en partenariat avec les entreprises Carrier Transicold et Lamberret pour le groupe et la caisse frigorifiques sont, donc, une nouvelle corde à cet arc électrique Transgourmet. L’autonomie de ces nouveaux porteurs 16 T avoisine les 350 kilomètres, alors que l’entreprise C-CARS a été missionnée pour mettre en place toute l’infrastructure de recharge électrique sur les différents établissements. L’expert E-Tech Atelier Renault Trucks, Jean-Baptiste Bellargent, présent lors de la présentation officielle des véhicules, évoque ainsi un temps de recharge optimal d’une heure en 43 kWh. Caméras arrière, détecteurs latéraux, systèmes anti-somnolence, alertes de reconnaissance des panneaux de vitesse ou de franchissement de ligne, système d’information de démarrage avertissant le conducteur de la présence d’usagers vulnérables devant le camion viennent ainsi équiper les véhicules en conformité avec la réglementation GSR 2 et ainsi apporter des aides précieuses aux chauffeurs livreurs. Ceux-ci suivront d’ailleurs, tous, une formation aux bonnes pratiques liées à l’écoconduite et à l’utilisation spécifique de ces nouveaux véhicules.