La nouvelle édition de l’enquête Deloitte portant sur les habitudes de consommation alimentaire des Français met en lumière les inquiétudes des Français concernant leur pouvoir d’achat. Aujourd’hui, 87,5 % des sondés par le cabinet déclarent être ainsi impactés par l’inflation. Et à ce titre, 70 % des consommateurs estiment que leurs revenus ne leur permettent pas en l’état de répondre à l’importance qu’ils accordent à l’alimentation. Peut-être plus inquiétant encore, 2 Français sur 5 aujourd’hui reconnaissent prendre moins de 3 repas par jour, révélant la grande difficulté des Français à bien se nourrir dans un contexte socio-économique qui reste instable et source de préoccupations.
En conséquence, l’étude révèle de nouvelles habitudes d’achat chez les consommateurs, davantage centrées sur les questions de prix. Pour 2024, les promotions et les offres spéciales apparaissent ainsi dans le Top 3 des principales attentes des consommateurs envers les enseignes. Plus encore, le rapport qualité-prix s’impose désormais comme la première motivation des répondants dans le choix de l’enseigne alimentaire. La consommation durable se heurte quant à elle à ces enjeux de pouvoir d’achat. En effet, bien qu’ils se sentent vivement concernés par les enjeux environnementaux avec 78 % des sondés qui déclarent ainsi être impactés par la durabilité et l’éthique en ce qui concerne les produits alimentaires, ils témoignent de leurs difficultés à traduire ces aspirations en actes concrets. « On observe ainsi une réelle opposition entre le vouloir et le pouvoir d’achat ! Les consommateurs voudraient consommer différemment, en choisissant des produits plus durables, mais doivent avant tout arbitrer en fonction du rapport qualité/prix et de l’inflation, quitte à devoir renoncer à leurs ambitions environnementales et éthiques » déclare Yannick Franc, Associé Conseil, en charge du secteur Retail chez Deloitte. Ainsi, seuls 20 % des sondés estiment disposer d’un revenu suffisant pour pleinement intégrer les dimensions durabilité et éthique dans leurs choix de consommation. Et 12 % des Français seraient réellement prêts à changer leurs habitudes alimentaires s’ils disposaient davantage d’information sur l’impact environnemental des aliments consommés.