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Le Snarr réclame un retour des titres-restaurant à leur usage d'origine en restauration dès 2025

19 Septembre 2024 - 1370 vue(s)
+Le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide (Snarr) tire la sonnette d'alarme et appelle à une réforme urgente de l’utilisation des titres-restaurant. Face aux conséquences néfastes de l'élargissement de leur usage à tous les produits alimentaires, le syndicat exhorte les autorités à recentrer leur utilisation sur les repas en restauration dès janvier 2025. Cette initiative vise à assurer la viabilité de ce mode de paiement essentiel pour les restaurateurs, tout en préservant les intérêts des consommateurs.

Le Snarr, représentant la restauration rapide en France, demande instamment aux pouvoirs publics de réviser l’usage des titres-restaurant pour les recentrer exclusivement sur la restauration, et ce à partir du 1er janvier 2025. Cette mesure est jugée nécessaire pour garantir la pérennité de ce moyen de paiement indispensable à de nombreux établissements. En 2022, face à une inflation alimentaire de 6,8 % par rapport à 2021 (selon l'INSEE), le Parlement a adopté un élargissement temporaire de l’utilisation des titres-restaurant, permettant leur utilisation pour l’achat de produits alimentaires non immédiatement consommables. Cette décision, introduite dans la loi relative à la protection du pouvoir d’achat, était censée être une réponse exceptionnelle, valable jusqu’à fin 2023. Toutefois, cette extension a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2024, sans concertation avec les acteurs de la restauration. Marie-Do Aeschlimann, rapporteure au Sénat, a exprimé sa préoccupation, soulignant que cette décision risquait de déséquilibrer encore davantage un secteur déjà fragilisé par les crises successives. Depuis août 2022, cette nouvelle réglementation profite principalement aux grandes et moyennes surfaces (GMS), au détriment des restaurateurs et autres commerces de proximité (boulangeries, traiteurs, boucheries). D’après le Conseil National des Titres-Restaurant (CNTR), en un an, les GMS ont capté près de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires provenant des titres-restaurant. Au deuxième trimestre 2024, elles représentaient 30,8 % des transactions liées à ce mode de paiement.

"Le titre-restaurant dévie de son objectif initial. Conçu pour permettre aux salariés de se restaurer, il s’apparente aujourd’hui de plus en plus à un chèque en blanc. Si l’extension de son usage était justifiée par l'inflation, il est désormais impératif de le recentrer sur son but premier", Romain Girard, Président du Snarr.

Encadrement des commissions des émetteurs

Alors que l’inflation se stabilise en dessous de + 2 % en 2023 et que la saison estivale s’est révélée décevante pour les restaurateurs, le Snarr réitère sa demande pour un retour aux fondamentaux du titre-restaurant, à savoir une utilisation centrée sur la restauration. En parallèle, le syndicat appelle à une réouverture des discussions avec les autorités pour mettre en place une réforme complète des titres-restaurant, afin de protéger leur viabilité pour les restaurateurs. Cela inclut notamment un encadrement des commissions appliquées par les émetteurs. Entre 2022 et 2023, ces commissions ont connu des augmentations drastiques pouvant atteindre 33 % pour les titres papier et 21,6 % pour les cartes, réduisant considérablement les marges des restaurateurs. Cette situation conduit de plus en plus d’établissements à refuser ce mode de paiement, au détriment des consommateurs. L’Autorité de la concurrence, dans son avis du 17 octobre 2023, a recommandé davantage de transparence dans la tarification et appelé à une solution structurelle pour rééquilibrer les rapports de force dans le secteur et instaurer une régulation adaptée.

Tags : Snarr
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